En 1930, les Charles Flipo-Tiberghien, lointains descendants de Arnould de Surmont propriétaire dès 1544, possèdent un terrain de 2 ha au Mont d’Halluin, autrefois nommée « Mont des Louvières ». Ils y commandent au paysagiste belge Jules Buyssens l’aménagement d’un parc à l’anglaise. En 1932 Charles Bourgeois établit les plans de la demeure qui sera construite dans le style d’une grande ferme flamande du 17e s.
En 1950, la famille Carissimo-Desurmont devient propriétaire du domaine désormais nommé le "Manoir aux Loups". Le parc est alors remodelé et agrandi à 5 ha avec le concours de Percy S. Cane, paysagiste anglais de renom. Il intègre des terrasses et glacis à de vastes allées gazonnées. En 1951, Jean Carissimo y plante son premier arbre, très rare à l’époque : un Métaséquoia. Depuis, d’innombrables jeunes pousses sont plantées chaque année : 350 variétés de conifères des 5 continents forment un ensemble harmonieux parmi quelques splendides feuillus. Un domaine fièrement campé en balcon à 55 m d’altitude. En suivant les longues drèves gazonnées, se découvrent des sites comme « l’archerie » nichée entre épicéas, picéas et séquoias, le ravin des chênes centenaires, puis le tour ombragé de l’étang et les abords soignés du manoir par le verger.

Le Manoir aux Loups

La grande cour d’entrée, réminiscence des anciennes cours des propriétés agricoles, donne accès au corps de logis et aux garages disposés en équerre. Dans l’angle marqué par un clocheton qui domine l’ensemble, s’ouvre la porte principale inspirée des vieilles portes flamandes du 18e s. au riche décor taillé dans la pierre. Les principales fenêtres, comme la porte, sont en pierre bleue de Soignies ciselées en tous sens, à la manière flamande.
La tour est couverte d’ardoises vertes de Rimogne, adaptée aux formes et aux bulles du clocheton, surmontée d’une girouette en fer forgé traditionnelle. Le soubassement et les appareillages des fenêtres sont en pierre de Tournai, pierres rudes qui ne se taillent qu’à la pointe.
Côté jardin, le corps de logis, sur 2 niveaux, est campé sur une terrasse en éminence par rapport au terrain qui dévale vers le fond de la propriété. Les soubassements des murs ainsi que les chaînages sont exécutés en pierre de Tournai, les lucarnes en pierre bleue de Soignies taillée. L'enchevêtrement des toitures rouges surmontant les murs de briques est couvert de tuiles plates.

Le rez-de-chaussée
Un large vestibule avec vestiaire distribue les diverses pièces du rez-de chaussée : cuisine, toilettes, office, salle à manger, bibliothèque et salle de séjour agrémentée d’une vaste loggia avec fenêtre arquée donnant directement sur le parc. Cette dernière, véritable nid de verdure, permet d'apercevoir des espèces remarquables qui parsèment les 3 ha du domaine. Au pied du foyer de la cheminée en pierre, le blason de la commune d’Halluin « D’argent à trois lionceaux de sable lampassés de gueules, armés et couronnés d’or » orne les chenets. La bibliothèque, aux boiseries réalisées en bois d’acajou, est une pièce de réception conviviale. Les sols sont un parquet de type mosaïque.
Le premier étage se rejoint par un escalier en bois proche de la cheminée dans le salon. Une autre entrée, plus petite, mène également au premier étage par le biais d’un escalier en bois, dont les parois sont animées par une série de peintures de l’artiste français Pierre-César Lagage, un peintre originaire de Roubaix et qui signe ici une œuvre figurative en lien avec l’univers des usines de textile du Nord.

Le premier étage
À l’ouest, une grande galerie distribue 2 chambres très lumineuses grâce à de larges baies vitrées, ainsi qu’une salle de séjour aménagée avec un coin cheminée pour profiter pleinement des couleurs des arbres du jardin. Une salle d’eau complète cet espace.
À l’est, la galerie dessert également une vaste chambre avec un boudoir, une garde-robe, des toilettes et une salle de bains.
L’aile de la propriété abrite quant à elle 3 garages, et permet de desservir au 1er étage, un appartement composé d'un studio, de 2 chambres avec une salle de bains et une petite cuisine.
Sans fioritures, les parquets droits du niveau sont largement éclairés par ses nombreuses fenêtres.

Les combles
Ils sont aménagés et accessibles via la tour d’angle par un petit escalier en bois. Ils sont composés de 2 chambres parquetées attenantes, d'une salle d’eau et d'un espace de jeu.
Les caves
De dimension importante avec une buanderie, une chaufferie et un espace propre à abriter une collection de grands vins, elle est accessible depuis le hall d’entrée.

Le jardin
Plusieurs espèces remarquables agrémentent les 3 ha du domaine : Cèdre bleu de l’Atlas pleureur, ou Cedrus libani atlantica « Glauca Pendula », avec juste à côté un platane espagnol, ou Platanus x acerifolia « Hispanica », planté en 1950, mais également un grand cyprès du Cachemire, ainsi qu'un cèdre sacré de l’Himalaya. Dans une ambiance de jardin anglais, par-delà les espaces gazonnés, s'aperçoivent derrière la succession des bosquets, quelques moutons camerounais.
Non loin de la demeure, la prairie équestre dépassée, le vénérable sapin des eaux, ou Metasequoia glyptostroboides, un cadeau offert par un ami à l'actuel occupant. Son frère plus célèbre, se trouvant dans la collection impériale de Kew Garden à Londres, coiffe le Mont d’Halluin.