L’immeuble se distingue par une façade en brique claire qui s’élève sur deux niveaux au-dessus du rez-de-chaussée. La porte d’entrée est marquée par un encadrement en grès émaillé bleu réalisé par Émile Müller, orné de carreaux de céramique à motifs végétaux et floraux dans le style Art nouveau, couronné d’une tête de lion. Un vestibule et son escalier dévoilent un remarquable décor en céramique, inscrit au plan local d’urbanisme : une frise haute d’archers perses d’Émile Müller orne les murs en briques émaillées, une reproduction fidèle de celle du Palais de Darius à Suse. Des marches en bois mènent au deuxième étage. Une fois la porte franchie, l’espace habitable d’environ 120 m² se déploie dans un vaste volume sous une hauteur de plafond de cinq mètres. La surface principale se compose d’une grande pièce ouverte qui profite d’une abondante luminosité naturelle grâce à une imposante verrière en bois orientée vers l’est. Cette dernière constitue l’élément architectural majeur de l’atelier. Elle s’ouvre sur une cour intérieure où les façades colorées des bâtiments voisins présentent un tableau changeant selon les heures. Le parquet massif en chêne, patiné par les décennies, couvre l’ensemble des sols. Sa teinte blonde et ses larges planches invitent l’œil à explorer l’espace. Les murs immaculés mettent en évidence la pureté des volumes et reflètent la lumière. La disposition des lieux respecte la fluidité originelle de l’atelier et préserve son caractère tout en définissant des fonctions distinctes. Près de la verrière, sur un espace de travail. Plus loin, une zone de repos équipée de mobilier contemporain occupe le centre. Enfin, une cuisine s’insère sous une mezzanine. Celle-ci est accessible par un escalier blanc aux lignes géométriques situé à gauche de l’entrée. Un salon de lecture ouvert y est installé et un palier dessert la chambre principale ainsi qu’une salle de bains avec une baignoire, des toilettes et une fenêtre. Un dernier escalier mène à une seconde chambre qui se trouve sous les combles.