À 2 h de Paris, un château de style Renaissance inscrit MH,
entouré de ses douves en eau, son jardin à la française et ses 6 ha de terres
Auxerre, YONNE bourgogne 89000 FR

Situation

Dans la partie nord-occidentale de la région Bourgogne-Franche Comté et au cœur de l'Yonne, à environ 15 km au sud-ouest d'Auxerre, à l'entrée d'un village, se dresse le château, en bordure de ruisseau. Le village cultivait autrefois la vigne. Une église du 13e s., également inscrite MH, veille sur ce dernier et fait la fierté de ses habitants qui, très concernés par la sauvegarde du patrimoine local, œuvrent activement en ce sens. Ils ont ainsi créé une association qui lève des fonds lorsque cela est nécessaire pour financer les restaurations.
La propriété se trouve sur l'ancienne voie romaine qui reliait Auxerre à la Loire. Des commerces de première nécessité sont à quelques encablures du manoir. Enfin, la gare SNCF d'Auxerre dessert Paris-Bercy en 2 h.

Description

Bâti au fond d'une étroite vallée, se dresse le château, protégé au titre des monuments historiques depuis 1988, notamment pour la façade et les toitures du logis principal, la totalité du pigeonnier, le portail d'entrée, les balustrades et l'ensemble des clôtures.
Originellement manoir médiéval marqué par l'histoire, puisque ayant soutenu un siège pendant les guerres de Religion, le château est un témoin inébranlable de l'histoire du calvinisme et de la Ligue dans l'Yonne grâce à Marafin de Guerchy, seigneur des lieux entre 1560 et 1572. Puis il appartient pendant plus de deux siècles à la famille Marie d'Avigneau. Certains bâtiments sont restaurés au 17e s., au lendemain des guerres civiles. Appuyant encore la noblesse des lieux, d'illustres personnages y ont séjourné, tels François Ier, l'amiral de Coligny et Louis XIV.
Deux entrées délimitées par des piliers en pierre permettent l'accès à la propriété, l'une du côté du village, l'autre du côté du hameau. Les deux s'ouvrent sur un chemin piétonnier bordé d'une rivière, rattachée au château. Un pont franchit les douves en eau où cohabitent plusieurs espèces de poissons, notamment des carpes chinoises. Ce dernier présente une arche plus récente, qui a été construite lorsque le pont-levis a été supprimé. Un portail en fer forgé a récemment remplacé celui d'origine, que les occupants actuels ont par ailleurs conservé. Il est surplombé d'un fronton arqué et flanqué de deux piliers en pierre que surmontent des pots à feu décorés de deux pommes de pin. La date de 1733 est inscrite sur le fronton, mais l'édifice garde des traces des constructions des 15e, 16e et 17e s., qui s'aperçoivent entre autres sur les façades du logis principal.
Passé le portail, le château se présente, élevé de deux niveaux sous combles que surmonte une toiture en croupe en tuile de Bourgogne, trouée de lucarnes jacobines. Sa façade principale est symétrique, en pierre enduite et percée de baies garnies de fenêtres à petits carreaux, rehaussée par des encadrements de baie et chaînages d'angle en pierre de taille.
Un parterre de graviers permet le stationnement des véhicules. À l'arrière du château, un pavillon se trouve en regard du jardin à la française avec sa fontaine centrale, plusieurs statues d'origine, des vasques et des assises en pierre. Deux lions héraldiques – des pièces sculptées uniques – semblent monter la garde devant un autre bâtiment qui abrite aujourd'hui un garage et un atelier. Il subsiste non loin un puits en pierre – le même que celui du musée de Cluny à Paris – orné d'une gargouille pareillement en pierre.
Une entrée délimitée par deux pilastres accède à un verger clos de murs, au sein desquels une double porte en bois ouvre sur le chemin piétonnier. Deux petits ponts placés au-dessus d'une rivière alimentent les douves. Depuis le jardin à la française, enfin, s'aperçoivent un court de tennis et un vieux colombier.

Le château

Le corps de logis principal est formé d'un bâtiment de plan rectangulaire. Au rez-de-chaussée, les deux portes d'entrée sont ornementées de frontons triangulaires portés par des pilastres. Des baies à meneaux datant de la Renaissance animent la façade. Trois des cinq fenêtres de l'étage sont formées de baies jumelées, l'une d'elles, à gauche, se distinguant des autres par un rebord biseauté plus large. Celle de droite serait la fenêtre de la chambre, aujourd'hui partagée en deux, dans laquelle aurait séjourné Louis XIV.
La façade nord ne présente pas la même régularité car ce côté-ci est augmenté d'un avant-corps central ainsi que d'une tour en pierre appareillée, partie de l'ancien château, d'époque médiévale, qui a été intégrée au logis castral bâti postérieurement et abrite un escalier en vis.
Les façades, enfin, sont agrémentées de plusieurs cadrans solaires, qui datent de la fin du 16e s.


Le rez-de-chaussée
Une première entrée donne le ton, avec sa hauteur de plafond de plus de 3 m, ses solives apparentes et son sol à dallage de marbre en damier blanc et rouge foncé. Plusieurs baies éclairent les pièces de réception, dont l'une, au bout du hall, est pleine d'une porte-fenêtre à petits carreaux, qui s'ouvre sur une première pièce : une salle voûtée datant du 16e s. au sol en tomette ancienne, agrémentée d'une cheminée Louis XV en brique et en pierre sculptée. À travers les baies, se dévoile une vue sur le jardin, à la française. Au centre d'un pan de mur, dans une embrasure condamnée, a été installée une bibliothèque.
L'entrée principale dessert aussi une première salle de réception équipée de placards d'un côté de la pièce, qui a conservé son sol de carreaux de terre cuite formant des motifs géométriques. De grandes fenêtres de style Renaissance avec serrures à espagnolette regardent les douves. Les poutres et solives apparentes rehaussent les tomettes au sol, ainsi que dans presque toutes les pièces du niveau. La pièce est agrémentée d'une cheminée en pierre et en brique, dont l'âtre est surmonté d'un miroir en trumeau.
Une seconde pièce de réception traversante, plus impressionnante grâce à un décor plus riche, se tient à proximité. Une grande cheminée au manteau de pierre trône au centre d'un mur, surmontée d'un haut trumeau avec miroir et peinture de scène champêtre. Les deux grandes salles de réception présentent sur leur plafond à la française des chevêtres qui indiquent la taille des cheminées monumentales d'origine.
Enfin, une double porte dérobée donne sur une seconde entrée, où se trouve l'escalier qui conduit à l'étage. Un vestibule équipé d'un double placard mène à la cuisine : une pièce chaleureuse, traversante, réchauffée par une cheminée en pierre et en brique à linteau de bois et à laquelle accède une porte extérieure côté nord. Une confortable banquette d'angle en bois jouxte l'âtre et des placards bas, également en bois, couvrent un pan de mur.

L'étage
Un premier palier dessert deux chambres à coucher : une petite et une très grande, qui peut faire office de dortoir. L'une donne sur les douves tandis que l'autre, traversante, où Louis XIV aurait dormi, est agrémentée d'une cheminée en pierre et en brique. Les poutres et solives apparentes sont d'origine, comme le pavage en terre cuite. Le palier conduit ensuite à un couloir assez long, éclairé de grandes baies avec impostes en verre, qui distribue plusieurs autres chambres. Le sol est revêtu à certains endroits d'un calepinage en terre cuite. Les portes qui s'ouvrent sur les chambres sont encadrées de pierres taillées.
Au sud, se tiennent trois pièces à coucher chacune avec une couleur propre. La première, éclairée par une baie surmontée d'une imposte à petits carreaux, présente un âtre en bois sculpté et jouxte une salle de bains ainsi qu'une buanderie à pans de bois et hourdis. S'ensuit une grande pièce à usage potentiel de dortoir : un lieu tout en longueur, également à pans de bois, où une baie permet d'entrevoir la pièce attenante et qu'une grande fenêtre à linteau cintré éclaire largement. Dans une dernière chambre, aux boiseries d'appui ou toute hauteur peintes en vert, une moquette recouvre les tomettes d'origine et une cheminée à foyer ouvert surmontée d'un trumeau en pierre moulurée avec glace dorée à l'or fin.
Au nord, une pièce à coucher a vue sur le jardin et le pavillon Louis XV. Elle se distingue des autres par ses fenêtres à grands carreaux aux garde-corps finement ciselés. Une salle de bains au sol carrelé en damier noir et blanc la jouxte. Presque toutes les pièces sont occultables au moyen de volets en bois mouluré.
Au fond du couloir, une porte s'ouvre sur un escalier de pierre en vis, qui mène aux combles où il dessert une dernière chambre avec une très belle vue au loin. Ce dernier, datant du Moyen Âge, est éclairé par deux baies avec accolade dont une aveugle et descend au rez-de-chaussée, où une porte accède au jardin. L'escalier aux larges pierres taillées, longé par deux sobres rampes en fer, et la tour qui l'abrite ont été bâtis avec un soin particulier, dont témoignent leur finesse et leur solidité.

Le pavillon

Bâti en brique et en pierre, à l'extrémité du terre-plein, à l'angle nord-ouest, il donne directement sur les jardins. Datant du 18e s., d'époque Louis XV, il est pourtant de style Louis XIII. Au rez-de-chaussée, de part et d'autre de la porte d'entrée principale, deux arcades surbaissées abritent des remises voûtées en brique. Leur maçonnerie en pierre contraste avec celle de l'étage, réalisée en briques rehaussées par des chaînages d'angle en pierre. Il est chapeauté d'un toit en tuile à la mansart, percé de chiens couchés et de souches de cheminée.


Le rez-de-chaussée
La porte d'entrée s'ouvre sur un petit hall au sol couvert d'un carrelage en damier noir et blanc. De là, part un escalier droit qui dessert les étages, avec une rampe en fer forgé et une première marche en pierre sculptée en volute, toutes les autres ayant été taillées dans des poutres en chêne.

Le premier étage
Un dégagement au sol recouvert de tomettes anciennes distribue une cuisine équipée et aménagée de placards dont le sol en damier noir et blanc rappelle celui du rez-de-chaussée, suivie d'une arrière-cuisine. À proximité, une salle à manger est prolongée d'un balcon qui donne sur les jardins et que protège un garde-corps ouvragé. Une cheminée au foyer en brique et au manteau en pierre blanche sculptée, surmontée d'une hotte droite, réchauffe la pièce. Très proche, se tient un bureau éclairé par une grande fenêtre à deux vantaux, protégée par des volets d'origine, qui donne sur un balcon similaire à la pièce précédente. Il est agrémenté de nombreuses boiseries. L'étage se termine par un grand salon traversant agrémenté d'une cheminée en pierre ainsi que de moulures et de lambris de hauteur sur les quatre murs de la pièce. Une bibliothèque a été aménagée sur un pan de mur avec des rangements en contrebas. Tous les sols sont parquetés à l'anglaise.

Le deuxième étage
Un palier avec ses tomettes d'origine conduit à deux pièces de nuit qui communiquent chacune avec une petite chambre d'enfant. Les sols sont pavés de carreaux en terre cuite et les fenêtres protégées par des volets. La première chambre est réchauffée par une cheminée surmontée d'un miroir en trumeau. De nombreux panneaux à grands cadres et des parcloses habillent les murs ; les lambris de hauteur sont soulignés d'une cimaise qui court le long du mur. Un papier peint d'origine, floral, recouvre encore tout un pan. La seconde chambre à coucher se distingue de la première par ses nombreuses boiseries anciennes, des parcloses et rangements qui encadrent la cheminée.

Le colombier

Il a été aménagé au 16e s. dans une tour qui existait au Moyen Âge, l'une des deux seules qui restent aujourd'hui parmi les quatre tours d'angle d'alors. C'est une tour circulaire à toiture en poivrière en tuile plate de Bourgogne. Équipée d'une échelle tournante, elle est pourvue de 800 boulins, ce qui était à l'époque un signe extérieur de richesse. Il subsiste encore des meurtrières à redent, adaptées à des armes d'artillerie légère, dispositif très rare également observable non loin du château de Ribourdin. C'est un élément défensif important qui limite la probabilité qu'un projectile, par ricochet, n'atteigne l'orifice de l'ouverture.

La tour et le petit cloître

Faisant le pendant au logis principal et datant aussi du Moyen Âge, la tour est, comme le colombier, coiffée d'un toit en poivrière en tuile plate de Bourgogne et percée de meurtrières à redent. Elle présente un bandeau d'étage, qui en sépare les deux niveaux, et qui, comme larmier, empêchait le ruissellement des eaux de pluie sur les murs.
Accolé à celle-ci, un petit cloître formé de quelques arcs gothiques sur colonnes a été ajouté a posteriori, à l'initiative d'un ancien occupant, Monsieur Roux, collectionneur de vieilles pierres qui a voulu reconstituer l'ancienne chapelle privée du château, dont subsistent encore les départs des arcs de voûte. La reconstruction a utilisé uniquement des éléments anciens : le portail de la chapelle d'Orgy et les arcs d'un cloître de Haute-Garonne, identiques à d'autres qui se trouvent au musée des cloîtres à New-York provenant de l'abbaye de Bonnefont. Le cloître a une surface de quelque 25 m².
Derrière l'ancien portail, enfin, se trouve un local technique, étendu sur environ 15 m².


Le rez-de-chaussée
Une pièce circulaire fait office de cellier où entreposer du vin. Un escalier en vis, dont les premières marches de pierre sont plus anciennes que les suivantes, conduit à la salle unique de l'étage.

L'étage
S'y trouve une pièce de moine éclairée par une baie où sont exposés des vestiges de pierre provenant de l'ancienne chapelle.

La dépendance

À proximité du pavillon, une dépendance abrite un atelier d'environ 45 m² suivi d'un garage pour deux voitures, de même surface. Une fosse ancienne la jouxte.

Le parc

Il est composé pour l'essentiel d'un jardin à la française, qui fait face au pavillon. Au détour d'allées bien dessinées, bordées de buis taillés et autres topiaires, surgissent des vasques en pierre ou des statues, réalisées par le grand sculpteur du château de Versailles, Jean-Jacques Caffieri. Il est l'auteur des trois statues qui ornent le jardin en divers points, notamment celle de Corneille de Lyon. Un autre sculpteur éminent serait à l'origine de la fontaine installée dans la partie centrale du bassin, Antoine Coysevox, qui a lui aussi contribué à la décoration du château de Versailles.
Des fleurs de couleurs diverses, dont de nombreuses pivoines ainsi que des vieux rosiers, ornent certaines vasques, tandis qu'une vigne, qui produit du raisin blanc, grimpe le long d'un mur du château.
Non loin du jardin, par ailleurs, se tient un verger planté d'arbres fruitiers divers, tels que des pommiers, des poiriers, des cerisiers et des mirabelliers, tous très productifs. Celui-ci est clos de murs en pierre et bordé d'une rivière à l'eau transparente où vivent quelques truites.

Ce que nous en pensons

Un édifice qui, ayant traversé de grandes périodes de l'histoire, présente une architecture assez unique, où se devine l'empreinte des siècles passés, et très bien conservée. L'intérieur du château est tout aussi édifiant que son aspect extérieur par les proportions de ses diverses pièces, ses nombreuses cheminées et ses multiples ornements, qui participent de la noblesse des lieux. La demeure, dont l'atmosphère impose le respect, a gardé son caractère originel, transportant, dans l'instant, des siècles en arrière. Des traces exceptionnelles de périodes anciennes, comme des représentations de personnages de la Renaissance avec fraises, culottes bouffantes et épée au côté, participent de ce qui constitue un précieux témoignage historique vivant, et plus qu'un château en France, un château de France.

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1 300 000 € Honoraires de négociation inclus
1 226 415 € Honoraires exclus
6% TTC à la charge de l'acquéreur


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Référence 129364

Surface cadastrale 6 ha 25 a
Surface du bâtiment principal 600 m2
Nombre de chambres 10
Surface des dépendances 400 m2

Conseiller
Autour de Saint-Fargeau

Isabelle Ponelle +33 1 42 84 80 85

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NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.

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