Situation
La propriété, établie dans le sud-ouest de l'Yonne, non loin du parc naturel régional du Morvan, se trouve à cheval sur plusieurs communes. À quelques minutes du château, des commerces nécessaires à la vie quotidienne et de qualité animent les petits bourgs voisins. Plusieurs villages offrent à leurs habitants un marché chaque semaine dont le plus reconnu est celui de Toucy. Un centre médical important se situe à 5 min de route à Saint-Sauveur-en-Puisaye et, une gare SNCF dessert Paris-Bercy en 2 h à Briare. Un environnement touristique et culturel important, avec plusieurs églises classées monuments historiques, où se cachent de précieuses peintures murales médiévales ainsi que la forteresse de la cité de Colette, qui fut pendant la guerre de Cent Ans un avant-poste bourguignon face au roi de France.
Description
Le château
En 1830, la propriété était un relais de chasse dont, dès 1841, Louis Frémy devint le propriétaire. Homme politique brillant, il y créa une ferme-école. Grâce à lui, le domaine deviendra un endroit dévolu aux grandes fêtes de chasse d'automne. D'autres événements vont marquer la résidence comme l'inauguration de la véranda en 1867, avec la Comédie-Française y donnant spectacle en présence de l'impératrice Eugénie. À la chute de l'Empire, Louis Frémy transmettra le château au comte d'Hérisson-Polastron. Mais bien plus tard, en 1930, une famille d'industriels, monsieur et madame Lelorrain, reprendront le flambeau et réussiront à redonner tout son lustre à la propriété. De grandes fêtes y seront organisées comme autrefois, et jusqu'à aujourd'hui.
Le château se compose d'un corps principal flanqué de deux pavillons à ses extrémités, ouverts sur une cour demi-circulaire. Louis Frémy fut l'auteur de la construction des deux étages ainsi que de l'élargissement du bâtiment central. La toiture à quatre pans en ardoise qui chapeaute le corps principal a été reprise sur les deux pavillons, où les brisis en ardoise sont surmontés de terrassons en zinc. Les façades, en pierre et en brique, sont percées de nombreuses baies régulières aux encadrements en pierre de taille blanche comme les chaînages d'angle. Certaines ouvertures, plus sophistiquées, forment des arcs en plein cintre tandis que d'autres sur le toit sont des lucarnes à fronton – et à ailerons, pour celle du milieu. Des persiennes en bois protègent fenêtres et portes-fenêtres. Une girouette marquée de la lettre F, que l'actuel propriétaire a fait restaurer dans les règles de l'art récemment, trône sur la toiture. Les devantures s'agrémentent d'un parement soigneusement dessiné. Une véranda ancienne, tout en verre, restaurée elle aussi, prolonge un pavillon vers le parc. Enfin, l'arrière du bâtiment est animé d'un majestueux perron-montoir avec escalier double à balustres, sous lequel une grande baie vitrée à arc en plein cintre a été percée.
Le rez-de-chaussée
L'entrée, traversante, est ponctuée d'un parquet à point de Hongrie, qui met en relief les entablements et les panneaux à grands cadres soulignés par un tracé de couleur bleue. Deux portes-miroirs longent un pan de mur. Le vestibule aboutit à une double porte-fenêtre, qui ouvre sur le perron. Un hall dessert une pièce, éclairée par une fenêtre avec serrure à espagnolette, qui communique avec une vaste salle de bal et une spacieuse salle à manger. Son parquet est identique à celui de l'entrée, ses rangements en font un possible boudoir ou bureau et l'une de ses doubles portes la gratifie d'une belle perspective sur l'escalier principal de la demeure. Le même vestibule conduit à la salle à manger, parquetée en chêne comme les autres pièces, où une grande fenêtre éclaire la rosace centrale du plafond et la tapisserie apposée sur les différents panneaux qui ornementent la pièce. Une cimaise couronne les lambris et des moulures peintes en jaune rehaussent l'ensemble.
L'espace communique avec l'ancienne pièce de bal, au plafond richement décoré par une voûte céleste soulignée de nombreuses agrafes et d'un entablement, dont les couleurs chatoyantes sont reprises sur le foyer ouvert de la cheminée, remarquable par ses dimensions et ses tons vifs. Son contrecœur, très ouvragé, exalte son manteau et sa tablette en marbre rose. Certaines ornementations, décorées à la feuille d'or, intègrent des symboles du Second Empire comme des couronnes de laurier et des colliers d'aigle. De grandes tentures orangées dévoilent les larges et hautes baies. Deux aigles sculptés à deux têtes, fixés aux angles supérieurs d'une porte-fenêtre, marquent l'accès à la verrière, finement travaillée, qui a été restaurée dans les règles de l'art et prolonge la salle de réception en l'ouvrant sur l'extérieur. Le dallage en pierre de Bourgogne, les lignes courbes et les formes oblongues, les ornements délicatement ciselés embellissent l'espace, surmonté d'un toit en verre qui apporte un maximum de luminosité.
Le vestibule commande également l'aile gauche, qui renferme une cuisine équipée de placards en bois et d'un élégant piano. Les carreaux en céramique qui recouvrent son îlot central ont été façonnés par le propriétaire lui-même. La pièce ouvre directement sur l'extérieur et communique avec une petite salle à manger au sol couvert d'un parquet droit en chêne, au plafond orné d'une rosace centrale et aux murs revêtus d'un papier peint floral d'origine. Une porte donne sur un dégagement, qui dessert des toilettes pour invités ainsi que l'escalier de service, et une autre ouvre sur un salon orienté au sud, avec parquet à point de Hongrie, moulures et cheminée en marbre surmontée d'une glace. Ce dernier forme une pièce de séjour à l'allure et à la luminosité agréables avec ses fenêtres donnant sur le parc. Il communique avec un second salon, d'apparat, ouvert sur le perron, où se côtoient des lambris, des panneaux à grands et moyens cadres entrecoupés de parcloses formant un riche décor complété par quelques éléments dorés à l'or fin. Une cheminée en marbre blanc repose sur une dalle également en marbre, qui prolonge la surface de l'âtre devant le foyer. Un trumeau peint représente une scène bucolique avec des personnages assis sur l'herbe et un musicien jouant de la mandoline.
Enfin, une double porte à grands et petits cadres rejoint l'entrée principale, d'où part l'escalier central, élément architectural imposant grâce aux larges marches en bois en volute, recouvertes d'un tapis qui conduit aux chambres. L'escalier, à retours et à deux volets droits, est bordé par une rampe d'appui en fer avec main courante en bois.
Le premier étage
Le palier est agrémenté de tentures et d'un plancher en bois de chêne. Une double porte moulurée mène à une première chambre de couleur jaune ornée au centre d'un lit à baldaquin et aux murs de décors de feuillages. Une cheminée en marbre à foyer ouvert surmontée d'une glace dorée agrémente la pièce, qui a une vue directe sur la cour semi-circulaire, sur la façade nord et sur l'ancien verger. Une salle de douche aménagée de placards lui est attenante.
Un couloir se détache du palier et se distingue par sa cimaise qui court le long du mur et souligne son lambris d'appui. Il dessert une pièce de rangement puis une seconde chambre à coucher, qui fut celle de l'impératrice Eugénie et que singularisent son papier peint authentique et son alcôve, élément architectural typiquement Empire, où est logé le lit. La pièce présente une cheminée en marbre rehaussée d'un trumeau, un parquet en chêne et une vue sur la cour ainsi que sur le parc, du côté de la façade sud, à travers une fenêtre bordée d'un garde-corps finement ciselé. Une salle de douche restaurée la jouxte.
De l'autre côté du couloir, des toilettes et une garde-robe servent à la troisième chambre, dont le papier peint floral reprend les couleurs du lit à baldaquin, en velours rouge. Un parquet à larges lattes de chêne et une cheminée en marbre dominée par sa glace dorée animent la pièce. En face se situe une grande salle de bains entièrement carrelée aménagée de placards. Dans la chambre, une double porte conduit à deux autres salles avec parquets à points de Hongrie et cheminées en marbre à foyer ouvert, toutes deux équipées de points d'eau dont une douche et entrecoupées d'un dégagement où se trouve l'escalier de service, qui accède au rez-de-chaussée. Elles font office de quatrième et cinquième chambres à coucher.
Enfin, de retour sur le palier principal, une porte ouvre sur l'escalier en bois orné d'une boule en cuivre qui conduit aux deux derniers étages du château.
Le deuxième étage
Un palier de communication dessert l'aile gauche, qui conduit à une double porte tapissée d'un papier peint représentant une faune exotique, notamment des oiseaux soigneusement dessinés. La sixième chambre apparaît sous la lumière d'une fenêtre avec une poignée à espagnolette. Une alcôve adornée de tentures fait son plus bel effet. Un foyer en marbre se tient dans l'angle de la pièce, aménagée de placards et d'une garde-robe. De retour dans le couloir, une porte commande une salle de bain originale équipée de deux lavabos en porcelaine de couleur verte surmonté chacun de son miroir. Et, au bout du corridor, se trouve une autre chambre, avec cheminée en bois peint.
L'aile droite compte quant à elle deux grandes chambres : l'une tapissée aux murs d'une toile de Jouy, qui communique avec une pièce à coucher de plus petite taille, équipée d'un grand placard à double porte. À l'autre bout, se tient la chambre appelée "bambou" du fait de ses panneaux décoratifs muraux. Un poêle authentique a été installé devant la cheminée. En face, se trouve enfin une salle de bains où une baignoire en fonte à pattes de lion repose sur un parquet droit en chêne.
Le troisième étage
Le dernier niveau abrite plusieurs pièces qui réclament une restauration simple. Les sols sont recouverts chacun d'un plancher en chêne authentique. Certaines sont agrémentées d'une cheminée en marbre et toutes profitent d'une vue magistrale sur le parc qui entoure le château. Deux autres pièces peuvent faire office d'espaces de rangement.
Le sous-sol
Le château est entièrement bâti sur un sous-sol qui se compose de plusieurs pièces dont deux caves. Une pièce dite "d'hiver" se distingue des autres par son dallage en pierre de Bourgogne et sa cheminée monumentale à foyer ouvert, qui renferme un tournebroche pendulaire. Une cuisine s'intègre parfaitement en son sein. À proximité, se tient une salle de jeu pour les enfants, agrémentée d'une grande baie vitrée qui donne sur le parc ainsi que d'un dallage en pierre de Bourgogne. Se trouve non loin une chaufferie, qui abrite tout le système de chauffage, avec des vannes qui distribuent la chaleur dans les diverses parties du château. S'y ajoutent un bûcher, un cavon, un ancien garde-manger et une chaufferie sortie d'usage. Enfin, deux caves voûtées et en terre battue se partagent le reste du niveau, dont la plus grande contient de nombreux casiers à bouteilles.
L'orangerie froide et l'orangerie chaude
À proximité du château se trouve une cour fermée entourée de deux orangeries, l'une froide, l'autre chauffée au fuel pour mettre à l'abri les plantes exotiques pendant la période hivernale. Proches et alignées, elles présentent la même architecture. Les deux bâtiments sont chapeautés chacun d'une couverture en tuiles plates de Bourgogne à deux pans. Les chaînages d'angle mêlent la brique et la pierre. Les façades principales sont percées chacune d'une large et haute baie vitrée à grands carreaux qui laisse la lumière naturelle pénétrer à l'intérieur, ponctuée d'une porte principale dont l'encadrement en bois blanc met en valeur la forme de l'ouverture, à arc en plein cintre. La surface de la première orangerie atteint près de 45 m² et celle de la seconde dépasse les 48 m².
Les dépendances
Trois autres bâtiments aux architectures similaires de style industriel, dont la maison annexe, longent la cour fermée et font face aux orangeries. Chaque couverture à deux pans est ponctuée d'une girouette en zinc. Les façades sont percées de fenêtres aux linteaux et jambages en brique et pierre. Les constructions sont séparées par deux autres bâtiments moins élevés à impostes en verre, animés chacun d'une lucarne à l'étage. Elles renferment deux grands garages, d'une surface d'environ 64 m² chacun, ainsi qu'une écurie composée d'un box et de quatre stalles, de quelque 60 m². Les compartiments sont délimités par des cloisons fixes.
La maison annexe
Elle se situe dans le prolongement des autres dépendances, face aux orangeries, et son architecture a été présentée ci-dessus.
Le rez-de-chaussée
Il se compose d'une grande pièce à vivre avec tomettes authentiques au sol et dessert l'unique étage de l'habitation via un escalier avec rampe décorée d'une boule en cuivre.
L'étage
Le second niveau se compose de dix pièces inoccupées et isolées, à rafraîchir. L'ensemble des espaces sont recouverts au sol d'un plancher en bois et éclairés de nombreuses fenêtres.
La maison de gardien
Située à l'écart du château et à proximité des dépendances, elle borde une cour fermée avec un atelier d'un peu plus de 40 m², un ancien pigeonnier et un bâtiment accolé qui fait office de bûcher. Élevée de deux niveaux, elle présente une architecture en harmonie avec les communs : toiture en tuiles bourguignonnes, façades percées de plusieurs baies à encadrement en brique, de même que les chaînages d'angle.
Le rez-de-chaussée
Une grande pièce de vie qui allie salon et cuisine est éclairée de plusieurs baies. S'y ajoute une chaufferie avec pompe à chaleur et chaudière à bois. Un escalier en bois, enfin, dessert l'étage unique du logis.
L'étage
Le second niveau compte deux chambres parquetées ainsi qu'un grenier éclairé de multiples œils-de-bœuf, qui pourrait être aménagé en plusieurs pièces.
Le parc et l'étang
Étendu sur quelque 16 ha et entourant la propriété, il est parsemé d'arbres de diverses essences vieux de plusieurs siècles tels que des cèdres du Liban ou de grands chênes, et ponctué de prairies pour les chevaux ainsi que d'une canardière. L'eau y est abondante : face au château, deux bassins alimentés par une source jouxtent l'ancien verger ; deux puisards approvisionnent en eau un remarquable pédiluve en brique puis la canardière. Du côté de l'ancien potager, se trouvent encore des éléments d'origine comme un système de petits puits ronds installés le long des allées qui permettaient l'arrosage. À l'époque de Louis Frémy, le parc était agrémenté d'un immense potager floral, d'une escargotière et d'une cressonnière ainsi que d'une vaste roseraie. Tous pourraient être restaurés. Enfin, deux cours semi-circulaires sont ornées en été de plantes exotiques, notamment des palmiers, orangers et citronniers, abrités dans l'une des orangeries l'hiver. Un très grand étang alimenté par le Loing, de 2 ha environ, se place face au château, à l'extérieur devant son ancienne ferme. Si, autrefois, s'y trouvait une pêcherie, il est aujourd'hui habité par des canards et des cygnes.
Le bois
Au parc et à l'étang, s'ajoutent plusieurs parcelles boisées, de 27 ha environ, qui forment deux îlots contigus étendus sur plusieurs communes. La forêt, essentiellement composée de futaies de chênes et de charmes, prend place sur un terrain légèrement vallonné. Les sols sont globalement riches et la tendance à l'hydromorphie est diminuée par la légère pente. Dans la partie nord, se trouve la source du domaine tandis que, au centre du bois, se tient une ancienne glacière qui permettait de servir des sorbets lors des grandes réceptions : l'hiver, des pains de glace étaient débités dans l'étang pour être stockés dans le puits cimenté, très profond, un escalier atteignant le fond en longeant les parois. En 2021, lors de l'incendie de Notre-Dame à Paris, un grand chêne fut choisi et offert en donation pour la reconstruction de la flèche de la cathédrale. Les propriétaires actuels ont été conviés au sciage du long sujet, qui fut marqué d'un sceau, gravé et numéroté pour témoigner de son origine.
Ce que nous en pensons
Une propriété éminemment évocatrice du Second Empire, à l'environnement remarquable, avec une abondante présence de l'eau grâce à l'existence d'une source en son sein. Une seule et même famille n'a cessé, depuis 1930, de l'entretenir et de faire vivre le domaine. Le château a ainsi pu conserver sa noble allure jusqu'à ce jour même si quelques rafraîchissements seront nécessaires pour lui redonner tout son éclat passé. La salle de bal, ouverte sur la véranda, l'entrée traversante et son escalier central restent des pièces exceptionnelles par leur ampleur, la fine qualité de leurs revêtements et de leur ornementation, leur harmonie esthétique, aussi. Les lieux, entourés de réminiscences impériales, respirent l'histoire, la gaité et la fête. Pour les temps à venir, l'endroit se prêtera particulièrement aux séminaires, aux mariages, aux grandes cérémonies, s'il ne se fait pas espace de rencontre pour la chasse ou pourquoi pas petit hôtel.
1 500 000 €
Honoraires de négociation inclus
1 415 094 € Honoraires exclus
6%
TTC à la charge de l'acquéreur
Référence 820128
Surface cadastrale | 44 ha 52 a 60 ca |
Surface du bâtiment principal | 885 m2 |
Nombre de chambres | 10 |
Surface des dépendances | 350 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.