Situation
La propriété est implantée au sud-ouest de Narbonne, à 3 km d’une commune de la chaîne des Corbières, où un chaos calcaire forme la transition entre Massif central et Pyrénées. Exposée à un climat méditerranéen, le village présente un patrimoine naturel remarquable : les « Corbières orientales », site classé Natura 2000. Le village voisin dispose de quelques commerces, tandis que Lézignan-Corbières et Narbonne fournissent les autres commodités.
Le domaine est situé à seulement 30 km des stations balnéaires. Narbonne à 22 km, à la croisée des autoroutes A9 et A61, est desservie par le TGV, comme Carcassonne, à 45 km. Plusieurs aéroports sont à proximité, dans diverses villes d'Occitanie : Carcassonne, Perpignan à 60 km, Toulouse à 150 km, Montpellier à 110 km. Enfin, Barcelone est à 230 km.
Description
Aujourd'hui, il s'étend sur plus de 350 ha : 40 ha de cultures – 3,4 ha de vignes et 3 ha d’oliviers –, 60 ha de bois et de landes entourant un étang d’environ 1,7 ha, de l’autre côté de la route départementale, enfin 250 ha de garrigue à l’arrière de la bâtisse du 19e s. Les bâtiments – la bastide, l'église romane avec son chevet carré, adossée à un château du 19e s., enfin plusieurs dépendances –, coiffés de tuiles en terre cuite, témoignent d'un riche passé.
Peu après la sortie du bourg par la départementale à travers des paysages vallonnés typiquement viticoles, passé un portail, une longue allée bordée de plantes méditerranéennes conduit au château, qui domine la garrigue et les vignes à perte de vue. Abrité par les contreforts rocheux où subsistent les ruines de la forteresse initiale, il est flanqué de l’église et, à l’arrière, de deux bergeries transformées en gîtes avec piscine. Un vaste parvis extérieur gravillonné, agrémenté de pots fleuris à l’ombre de tilleuls centenaires, devance la façade orientée nord-est de l'édifice. À ses pieds, trois terrasses engazonnées se succèdent en pente douce, jalonnées par une allée de cyprès qui mène à la bastide via un portail en pierre coiffé de vases Médicis. Le parc clos de murs dispose d’un grand bassin de nage à l'aplomb des terrasses.
Enfin, la bastide, formant un U en bordure du domaine et entourée de diverses dépendances – anciens chais, forge, écuries et autres bâtiments –, bénéficie d'une piscine privative.
Un peu d'histoire
Impossible d’aborder le domaine sans évoquer le riche passé de son territoire. La région audoise, depuis la préhistoire, a traversé l'époque romaine, le royaume wisigoth, la période arabe puis celle des Francs et celle des Cathares dont ne subsistent aucun château, entre autres ères historiques, jusqu’à l'actuelle et au triomphe de la vigne. De son histoire, multiple et mouvementée, demeurent des récits d'invasions, de batailles, de sièges, de libérations, d'édifications et de destructions de bâtiments, dont certains sur la propriété.
Vers 790, Gomezinde, noble espagnol d'origine visigothe et compagnon de Charlemagne, est investi par ce dernier sur les terres du domaine, vaste alors de 4 000 ha. Il y construit un château fort dont les doubles remparts ont laissé quelques vestiges, qui s'aperçoivent sur la crête. Une charte royale, datée de 859, portant le sceau de Charles le Chauve, confirme Gomezinde dans ses droits de propriété sur une seigneurie qui sera pendant plusieurs siècles, par serment d'allégeance, liée à la couronne de France. Exception rare dans la région, elle n'avait ainsi de compte à rendre ni au comte de Toulouse ni au vicomte de Narbonne, mais seulement au roi. Le domaine restera la propriété des descendants de Gomezinde pendant un millénaire.
En outre, l’église Saint-Paul, mentionnée quant à elle sur une charte royale de la fin du 9e s., détruite puis reconstruite au pied du château aux 12e et 13e s., pouvait accueillir jusqu'à 300 fidèles. Ne figurant pas dans la charte de 859 mais apparaissant dans celle de 899, elle a semble-t-il été édifiée durant le mouvement de christianisation des campagnes qui a vu naître entre les 9e et 10e s. de nombreuses petites églises rurales.
Le château
Depuis le parvis gravillonné, le corps de logis apparaît tout en majesté. Construit en 1823, il présente une architecture symétrique typique de la période de la Restauration. Déployé tout en longueur, il a annexé une partie de l’église du 9e s. La façade, prise entre deux tours, est enduite et rythmée par trente-trois baies dont deux de porte, toutes protégées par des contrevents en bois. Les encadrements de baie sont en pierre de taille et les châssis de tympan du rez-de-chaussée en éventail. Le château s’élève sur trois niveaux séparés par des bandeaux en pierre. Un balcon surmonte le perron de l’entrée, également en pierre. L'ensemble représente une surface habitable d'environ 1 200 m².
Le rez-de-chaussée
Accessible depuis le perron, il débute par un vestibule pavé en terre cuite. Dans tout le niveau, les tomettes font varier les formes et les tonalités d'une pièce à l'autre. Moulures aux plafonds, d'importantes hauteurs, menuiseries d’époque à simple vitrage incluant des impostes en éventail et luminosité marquée agrémentent l'ensemble du niveau.
De part et d’autre du hall, se succèdent en enfilade des pièces qui ouvrent via des doubles portes. À droite, un salon de musique est orné d’une fresque murale qui dépeint l’histoire du domaine sur ses quatre murs. Une cheminée Louis XV en marbre gris Sainte-Anne sculpté jouxte une porte dérobée, qui débouche sur une pièce avec commodités et lave-mains, également accessible depuis la cage d’escalier. Un salon-bibliothèque poursuit l'enfilade, close par un bureau aux murs en pierre apparente, où une porte donne à l’extérieur, côté sud. Une trappe permet d’accéder, sous le bureau, à une salle antique basse de plafond.
À gauche du vestibule, se tient un autre salon avec cheminée Restauration en marbre gris surmontée d'un miroir trumeau d'envergure. Attenante, une salle à manger se pare de moulures murales qui encadrent des chinoiseries peintes sur de larges panneaux. Un âtre identique au précédent réchauffe la pièce. Suivent enfin une cuisine équipée avec coin repas et cheminée languedocienne ainsi que, à l’arrière, une souillarde pour le stockage des provisions.
Au pied de l’escalier dans l’entrée, une porte ouvre à droite sur l’ancienne cuisine, où une cheminée languedocienne a également été conservée, puis à une buanderie et à une chaufferie.
Le premier étage
L'escalier central à marches et arches porteuses en pierre, avec cage aux murs enduits, distribue le deuxième niveau, organisé comme le rez-de-chaussée. Seul un couloir central au départ du palier, qui distribue les pièces de part et d’autre, le différencie de ce dernier dans son agencement. Face à l’escalier, un hall où ont pris place un bureau et un sofa donne sur un balcon. Le sol est carrelé de diverses tomettes en terre cuite, d’origine ou plus récentes, faisant alterner les nuances ocres ou rouges d'une chambre à l'autre. Chacune de celles-ci dispose d’une salle de bain ou de douche, et d’une garde-robe, sauf exception. Plusieurs disposent également d’un âtre.
À droite, une double porte ouvre sur une chambre exposée au nord-est à travers de grandes fenêtres qui donnent sur le parvis avec vue sur les Corbières. À gauche, une chambre communique avec une autre en enfilade, également accessible depuis le couloir. Par ailleurs, à l’arrière, en empruntant le couloir, deux chambres de surface plus modeste partagent une salle de bain et une septième, avec salle de bain, occupe l’angle de la tour côté nord. De l’autre côté du palier, à droite, une porte ouvre vers une chambre et une salle de bain, deux pièces dont les murs laissent affleurer une partie des arches de l’église, tronquée lors de la construction du château. Enfin, au bout du couloir central, une porte aujourd’hui condamnée permettait de rejoindre l’appartement du gardien dans l’angle sud de l’édifice, aisée à ré-ouvrir moyennant de modestes travaux.
Le deuxième étage
Le palier du dernier niveau ouvre sur trois portes. La première, à gauche, commande deux chambres récemment aménagées, avec salle d’eau commune. Celle d’en face accède à une ancienne pièce de nuit ainsi qu’à un vaste plateau où plusieurs cloisons ont été abattues. La porte de droite, enfin, dessert une succession de trois salles et la tour d’angle sud, où subsiste une partie de l’ancien colombier maçonné.
Ici, le dénuement des espaces laisse entrevoir le bon état du toit, de l’ossature et les renforts de béton qui soutiennent la structure. Le niveau, brut et spacieux, avec de belles hauteurs sous plafond et un sol bétonné, laisse la possibilité de nombreux aménagements et notamment d'y créer jusqu’à dix chambres.
La chapelle
Annexée en partie lors de la construction du château, elle se dresse à son extrémité sud. Aujourd’hui, une porte romane à l’arrière de l'édifice y accède, ouvrant en bois d'une entrée indépendante pratiquée dans ce qui devait être le transept. Après quelques marches en contrebas qui longent les fonts baptismaux, l'église dévoile son chevet carré, voûté sur croisée d'ogives. Étendue sur environ 75 m², elle s'élève jusqu'à 8,3 m de haut. Trois baies en arcade orientées sud-ouest illuminent l’autel en marbre, au centre du chœur.
La maison de gardien
Inséré dans l’aile sud du château, le logement de service se déploie sur environ 130 m², accessibles à l’arrière par une porte romane tronquée, sans doute l’entrée de l’église d’origine. Au rez-de-chaussée, un vestibule dessert une pièce de rangement et buanderie. Un escalier permet de gagner le couloir de l’étage, à droite duquel se tiennent la cuisine, une salle d’eau et des toilettes. Puis vient un salon-salle à manger, réchauffé par une cheminée à foyer clos. Des portes de part et d’autre ouvrent sur deux chambres ; dans l’une d’elles, affleure une voûte de l’ancienne église. La réouverture d'un accès condamné permettrait de rejoindre le logis principal depuis le salon. La porte d'origine a été conservée du côté de l'appartement, qui peut donc être aisément réintégré au reste de la demeure.
La bastide
Accessible depuis la route via un portail à mi-allée, à environ 300 m du château en contrebas du parc, elle fut construite entre les 15e et 17e s. Élevée de trois niveaux sur quelque 750 m², elle est ceinte par plusieurs dépendances formant un U, dont une partie de l'ancien chai, à l’arrière, tout en longueur. À droite, dans le prolongement des ex-écuries, une piscine de 12 x 5 m a trouvé place, masquée par une haie de lauriers-roses. À gauche, se succèdent des bâtiments à vocations agricole et technique.
Une cour gravillonnée et engazonnée est animée de poteries d’Anduze fleuries, d’un olivier et de plusieurs cyprès. La façade principale en pierre, orientée au sud-ouest, est rythmée par de multiples baies, huit garnies de portes et quinze de fenêtres, à simple vitrage. Des traces d’anciens percements y sont encore visibles, témoignant de divers remaniements stylistiques au fil des siècles.
Le rez-de-chaussée
Si toutes les pièces du niveau bénéficient d’un accès direct depuis la cour, l'entrée se fait principalement par une baie vitrée encadrée de pierres, qui ouvre sur un vestibule où un escalier permet de gagner les étages. Après une descente de trois marches, une double porte à gauche conduit à une salle à manger, dont les murs en pierre apparente se marient avec le plafond en quess et plâtre. En enfilade, une baie accède à une cuisine semi-professionnelle. À droite de la cage d’escalier, un vaste salon avec cheminée en marbre mène à une ancienne salle de dégustation. Tomettes au sol, murs enduits et poutres apparentes insufflent un air méridional à cette partie du rez-de-chaussée. De là, il est possible de rejoindre l’étage via un escalier sous lequel des toilettes ont pris place. Une porte ouvre sur un chai de vinification et une autre sur un local technique, une chaufferie et une buanderie.
Le premier étage
L’escalier principal, pavé de tomettes avec nez de marche en pierre, accède à mi-palier à un couloir qui dessert quatre chambres par l’arrière, tandis qu'une cinquième est desservie par quelques marches supplémentaires. Chacune d'elles dispose d'une salle de bain avec toilettes et a bénéficié d’une rénovation il y a quelques années. Les sols sont en terre cuite ou en parquet dans les pièces de nuit, en céramique dans les salles d'eau.
Le deuxième étage
Depuis l'escalier principal, le dernier niveau ouvre d'un côté sur deux chambres en enfilade avec salle de bain commune, de l’autre sur une vaste chambre où une ferme du toit sépare les différentes zones de couchage. À proximité de la salle de bain avec toilettes, une porte permet de rejoindre l’escalier secondaire, qui accède à la neuvième chambre de la demeure, associée à une salle de bain. Les pièces du niveau bénéficient de fenêtres de toit en plus des baies de façade, d'où leur luminosité marquée. Ici aussi, les sols sont en céramique, terre cuite ou parquet, et les murs en pierre apparente ou enduits.
Les dépendances
L'ensemble de bâtiments
Parmi toutes les constructions que compte le domaine, figure un vaste chai, qui n'est plus exploité depuis 2010 mais a conservé ses cuves en béton. Sa toiture s’élève jusqu’à 10 m. Un abri pour voitures ainsi que plusieurs autres bâtiments s'organisent autour de la cour carrée de la bastide : garage, grange à étage, forge, poulailler, four à pain et hangars, qui peuvent être rénovés pour y développer des activités diverses – agricoles, touristiques ou artistiques. Enfin, les anciennes écuries occupent l’aile droite de l'ensemble. Pour la plupart des bâtiments, des travaux de réhabilitation sont à prévoir.
Les trois gîtes
Si deux d'entre eux ont été aménagés dans les anciennes bergeries indépendantes qui se trouvent à l’arrière du château, le dernier est situé quant à lui à l’étage de l’aile gauche de la bastide.
Le premier gîte, d’environ 100 m², se compose d'une salle de séjour avec cheminée, d'une cuisine ouvrant sur une terrasse sans vis-à-vis, d’une chambre associée à une salle de bain et de toilettes, au rez-de-chaussée, ainsi que de deux chambres, à l'étage.
Le deuxième gîte, de quelque 60 m², comprend au rez-de-chaussée une salle de séjour-cuisine, donnant sur un patio privatif, et des toilettes ainsi que, à l'étage, deux chambres et une salle d’eau. Il est bordé d'une terrasse sans vis-à-vis, à l'ombre de grands arbres. Les deux logis bénéficient d’une piscine de 7 m x 3 m à proximité.
Enfin, le troisième, d’environ 90 m², se rejoint en empruntant un escalier à l’arrière de la bastide. Sa porte d'entrée ouvre sur un salon-salle à manger, l'habitation comprenant en outre une cuisine séparée, trois chambres, une salle de bains et des toilettes.
Le parc, les bois, la garrigue et les terres agricoles
L’accès à la façade principale du château au nord-est est assurée par une grande terrasse gravillonnée, située sur la restanque haute, qui ouvre sur l’horizon et se déploie depuis l'ex-portail d'entrée jusqu’à un ancien bassin adossé à une rambarde en pierre. L’espace, ombragé de tilleuls et d’un platane propice à la prise des repas, permet aussi aux véhicules d'approcher la porte d’entrée. Il surplombe les jardins en terrasse accompagnés d’une allée de cyprès accessible par un double escalier en pierre, assurant le lien avec la bastide en contrebas.
Par ailleurs, le parc clos de murs entoure les différents bâtiments de ses arbres séculaires et sa végétation d'essences variées. L’étang, de l’autre côté de la route, occupe une superficie d’environ 1,7 ha, variable selon la période de l’année. Un petit ponton permet d’y accoster ou d’y lancer la ligne. Un forage a été creusé ; des sources alimentent l’étang et des bassins les bonnes années, notamment ceux situés à proximité du château – l’un sous son flanc gauche, et l’autre, en léger contrebas à droite, converti en piscine d’environ 25 x 10 m, dont la plage, recouverte de dalles en pierre, est ombragée par les pins.
Sur les 350 ha que compte le domaine, environ 30 ha d’anciennes terres viticoles peuvent être exploitées. Au total, 40 ha de terres agricoles sont disponibles. À l’heure actuelle, seuls 3,4 ha de vigne en AOP corbières-boutenac sont plantés de syrah et de grenache. Ils sont en exploitation directe, la récolte étant portée à la cave coopérative du village voisin. Pas moins de 11,5 ha de terres et vignes sont classées en AOP boutenac – sous réserve de validation par l’Inao –, attestant la qualité du terroir. Environ 3 ha sont couvert d’oliviers, à l'initiative des occupants actuels.
Enfin, le bois et la garrigue, plantés d'essences méditerranéennes communes – notamment de chênes verts, de résineux et d'arbousiers –, constituent des limites naturelles à l’ouest du château et de l’autre côté de la départementale.
Ce que nous en pensons
Un domaine d'une envergure peu commune comprenant un vaste château, une bastide et ses dépendances, de belle allure, qui forment un ensemble bâti des plus harmonieux, restauré avec goût, sans ostentation. D'une noblesse qui fuit l'arrogance, il domine le massif des Corbières, en toute discrétion. Mais il faut tourner le regard vers l'horizon, tout en verdure et en reliefs, pour embrasser les terres de la propriété, prises dans leur environnement, et saisir le caractère exceptionnel du bien. La vie ici est intérieure, nourrie de la seule nature à perte de vue.
Des dépenses devront être allouées à l'entretien et à l'aménagement du second étage du château ainsi qu'à la réfection des dépendances et du chai. L'immensité, la configuration, la force architecturale des lieux et leurs potentialités multiples les justifient amplement.
4 300 000 €
Honoraires à la charge du vendeur
Référence 429625
Surface cadastrale | 350 ha |
Surface du bâtiment principal | 1950 m2 |
Nombre de chambres | +20 |
Surface des dépendances | 1900 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.