Situation
Implantée dans la partie sud-ouest du département de l'Ain, la propriété se trouve dans la région de la Dombes, sur la rive gauche de la Saône. Elle est à moins de 10 km de Villefranche-sur-Saône – la ville moyenne propose des commerces, services et structures de première nécessité. Depuis la propriété, aisément accessible par la route via l'autoroute A7, 30 min suffise à rejoindre le nord de Lyon. La gare SNCF de Villefranche-sur-Saône permet de rallier par le rail celle de la Part-Dieu en une vingtaine de minutes à raison de plusieurs liaisons par jour. Aujourd'hui, la région naturelle et historique de la Dombes compte environ 1 200 étangs entretenus et exploités dans le respect des traditions séculaires dont la carpe est la reine.
Description
Si la forme de l'ensemble peut surprendre et la taille des ailes paraître modeste par rapport à celle du corps central, c'est que ce dernier abrite un ancien temple calviniste très étendu, au deuxième étage, éclairé par sept fenêtres sur chaque façade. Il s'agissait de l'un des "temples de fief" que la France d'après l’édit de Nantes tolérait sur son territoire à condition qu'ils restent discrets. Trois lucarnes au sud et au nord, singularisées par leur ampleur inhabituelle et symboles de la Sainte Trinité, en étaient et en demeurent le seul signe extérieur.
Des douves en eau encerclent le château et les communs. L'ensemble est agrémenté de dépendances telles la maison de gardien et un corps de ferme avec une piscine dans sa cour carrée close de murs. Enfin, une fontaine formée d'une vasque, qu'ornent trois marmousets provenant du parc de Vaux-le-Vicomte, se dresse au centre d'un bassin circulaire, au-delà d'un grand parterre en terrasse, devant la façade sud du château.
Le château
Au débouché de l'ancien pont levis, un porche côté nord dévoile une vaste cour intérieure. Une fois cette dernière traversée, une volée de marches permet d'atteindre une grande terrasse protégée d'un garde-corps à balustres en poire à base carrée puis la monumentale porte d'entrée du château. Celle-ci, à arc en plein cintre, est flanquée de part et d'autre de pilastres cannelés de style dorique et surmontée d'une plaque gravée, elle-même chapeautée d'un fronton cintré orné d'un amour en bas-relief. Dans le prolongement des pilastres, des ornements ainsi que des vases sculptés jouxtent la plaque.
Les douves sont protégées à l'intérieur comme à l'extérieur par des murs en pierre enduite. Enfin, à l'arrière du château, un imposant escalier en fer à cheval ainsi qu'un pont à voûtes qui enjambe les douves mènent au jardin et à sa fontaine.
Le rez-de-chaussée
La porte d'entrée s'ouvre sur un hall au sol recouvert d'un damier noir et blanc, où trône un grand escalier en pierre à balustres ouvert par des arcades sur un vide central. Il dessert les étages. Le niveau est organisé en différentes pièces de réception, notamment des salons. L'un d'eux, à usage de salle à manger, est parqueté et agrémenté d'une imposante cheminée en marbre gris veiné de blanc et sculpté, au plafond à la française peint et aux boiseries hautes ou basses de style rocaille dans les tons de bleu et de blanc, réalisées par le Lyonnais Philibert Lonbois et par la société Bucol pour le lampas de soie à fond jaune d'or. Un autre salon au plafond similaire, ornementé quant à lui de peintures à motifs végétaux dans les tons bleu et beige, au sol en terre cuite ancienne et aux boiseries de soubassement peintes en beige et gris clair, présente une cheminée monumentale en calcaire blanc et marbre noir sculptée d'un dragon, de licornes et de fruits.
S'ensuivent une salle à manger avec parquet à points de Hongrie, une bibliothèque également parquetée dont tous les murs sont couverts de hautes étagères vitrées en boit peint en vert – qui peut également faire office de fumoir – enfin trois chambres à coucher. L'une, du 18e s., aux teintes grises, avec lit en bois doré à crosse, jouxte la bibliothèque ; une autre, tendue de jaune et de bleu, a été aménagée dans la tour après la salle du parquet ; la dernière, aux coloris beige et rouge, présente une alcôve, des fresques de châteaux et de jardins, ainsi qu'un lit à baldaquin. Enfin, une salle d'eau et des toilettes sont accessibles depuis la salle dite "du parquet" où s'expose un remarquable sol parqueté en étoile du 18e s., composé de cinq essences, provenant de l'hôtel particulier des Scarron à Lyon puis retrouvé en Belgique avant d'intégrer le château.
Le premier étage
Ici, l'espace s'organise autour d'un grand salon, d'environ 130 m², et comprend sept pièces assez vastes, principalement à usage de chambres, une salle d'eau et deux salles de bains, ainsi que des toilettes.
Le premier, tout en boiseries de hauteur du 18e s., avec sol recouvert de tomettes anciennes et plafond en bois peint à la française, est agrémenté d'une cheminée en calcaire blanc et en marbre noir aussi remarquable qu'imposante par ses reliefs richement sculptés d'allégories féminines et d'anges comme par son trumeau orné d'une allégorie peinte de la charité. C'était ici, dans la salle du consistoire, que les membres de la famille Sève réglaient les affaires civiles.
Les chambres, quant à elles, en majorité avec sols de tomettes, plafonds à la française et cheminées en pierre sculptée, ont chacune une identité esthétique forte, grandement liée aux peintures murales de Pietro Ricchi qui en couvrent les murs, témoignages vifs de la peinture décorative italienne sous Louis XIII. Il s'agit là de la plus grande collection de fresques transalpines qu'il se puisse trouver sur le territoire hexagonal, hors Île-de-France, dont la commande illustrait la volonté de la famille Sève d'affirmer son origine italienne – tout à fait fantasmée. Ainsi, celle dite "de la parade" fait défiler des figures notamment de tambour, de porte-drapeau, de hallebardier et de mousquetaire reprises d'une gravure figurant un événement marquant dans l’ascension de la famille : en 1595, Jean Sève organisa la "Grande Entrée" du roi Henri IV qu'il avait soutenu, un défilé de soldats et de notables en l'honneur du roi Bourbon, puis la fit représenter, quelques années plus tard en ces lieux, par le peintre toscan, inspiré de gravures d’après Goltzius. Celle d'Hercule donne à voir sur ses murs des exploits du héros mythologique grec présentant les traits d'Henri IV, dont les ancêtres maternels prétendaient descendre d'Héraclès, tandis que la salle des perspectives expose des vues palatiales typiques de la Renaissance italienne. Enfin, la "chambre des vertus", ornée de colonnes torses évoquant le temple de Jérusalem, présente des fresques de jeunes femmes, allégories des quatre vertus cardinales : Justice, Force, Tempérance et Prudence. En outre, la chambre dite "Louis XIV", située dans la tour est, se singularise par ses tons soutenus rouge et or, son lit à baldaquin, ses soieries multicolores ou ses pilastres décoratifs en bois peint et doré.
Le deuxième étage
Autrefois composé d'un temple d'environ 250 m², il a été divisé dans cette partie en pièces de service ainsi qu'en d'autres espaces divers et reste aujourd'hui à aménager. Trois chambres à coucher, une cuisine et une salle d'eau sont à restaurer, pour valoriser notamment les sols en tomettes, les plafonds à la française et la rambarde à balustres en bois qui agrémentent le logement formé par ces pièces.
Singularité artistique à signaler : des scènes du film « Le Diable par la queue », de Philippe de Broca, ont été tournées à ce niveau à la fin des années 60.
Le sous-sol
Accessibles depuis la cour par une pente douce, des caves, une grande cuisine, un garde-manger et un logement de service consistant en une simple pièce bénéficient d'une luminosité appréciable grâce aux fenêtres dont ils disposent tous. L'ensemble présente une importante hauteur sous plafond et des sols dallés en pierre ou en terre cuite.
Les communs
Bâtis sur un plan rectangulaire dans la cour intérieure, au nord, ils font face au château et sont composés de granges, d'un atelier, d'une maison de gardien ainsi que de pièces diverses.
Des toilettes hommes-femmes ainsi que pour les personnes à mobilité réduite sont accessibles depuis la cour, utiles lors de l'accueil du public les week-ends et jours fériés. La maison de gardien se compose d'un salon avec un espace cuisine, d'une chambre à coucher et d'une salle de bains. De grandes pièces à aménager sont réparties aux rez-de-chaussée et à l'étage. Les anciennes écuries sont aujourd'hui utilisées en salle d'exposition. Des outils de jardin, des jardinières et autres équipements sont entreposés dans un espace au rez-de-chaussée.
Les dépendances
Légèrement à l'écart, elles forment un carré clos de murs au sein desquels une piscine de 15 m x 4 m a été aménagée. Une partie d'un mur doit être rebâtie mais sa reconstruction est d'ores et déjà autorisée. Les diverses pièces des dépendances sont à rénover.
En contrebas du parc et attenante à la piscine, une petite cour au sol pavé de carreaux en terre cuite est close de murs sur deux côtés et partiellement végétalisée. Au-dessus des arches qui forment un troisième côté, enfin, une galerie à l'italienne se développe sur toute la longueur, coiffée d'une toiture à trois pans en tuile canal que surmonte un épi de faitage en terre cuite.
Le parc
Étendu tout autour du château, sur une surface de près de 39 ha, il a été replanté à l'anglaise vers 1820. Il est composé de parterres et de bosquets, de topiaires, de tilleuls et de chênes alignés de manière classique ainsi que de vastes étendues engazonnées. Des platanes d'une hauteur majestueuse de 40 m, des cyprès aux abords de l'étang et des allées verdoyantes dévoilent ainsi une promenade dans une nature remarquablement préservée. Enfin, une fontaine aux trois marmousets originaire de Vaux-le-Vicomte fait face au château.
Ce que nous en pensons
Un château du 17e s. à la fois atypique par ses tours d'angle ou ses immenses fresques italiennes et pourtant porteur d'une authenticité classique par sa symétrie ou ses traits architecturaux caractéristiques ; et un cadre exceptionnel avec ses douves en eau ainsi que son parc d'environ 39 ha dont l'agencement paysager a été préservé. Le lieu a été repris avec ferveur et abnégation : des travaux entrepris depuis plus de 25 ans lui donnent aujourd'hui une valeur certaine et un souffle pour l'avenir. Il permettra aux futurs occupants, conscients de sa richesse, de s'aventurer dans la pérennisation d'un bien dont l'histoire est encore en marche. Le classement de l'ensemble au titre des monuments historiques leur permettra de poursuivre la restauration de l'ouvrage tout en la liant à un projet de nature touristique, artistique ou culturelle.
9 600 000 €
Honoraires à la charge du vendeur
Référence 665438
Surface cadastrale | 39 ha |
Surface du bâtiment principal | 1200 m2 |
Nombre de chambres | 10 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.