Situation
Au sud de la Loire, dans le département de Loire-Atlantique et au nord-est de la Cité des Ducs de Bretagne, dans le vignoble nantais, le château est situé à quelques kilomètres d’une commune avec tous les commerces et services.
Nantes, sixième ville de France en nombre d’habitants, sa gare TGV pour Paris et son aéroport international sont accessibles en moins de 30 min. Les premières plages de la côte Atlantique sont à 1 h de route.
Description
Juste à côté, le château est composé d’un corps de logis et de deux communs qui encadrent une cour d’honneur. La grille et son fronton à cartouche sont soutenus par deux piliers en granit surmontés de sculptures qui représentent un lion couché, la patte sur un globe. Ouverte sur le vignoble vers le sud, la cour, plantée de deux magnolias centenaires, est agrémentée au centre d’un bassin polylobé en pierre et de son parterre fleuri. Le château est protégé par un mur d’enceinte entouré de fossés en eau et accessible par un terre-plein en demi-lune puis un pont de pierre du 16e s. depuis la route ainsi que par une passerelle en bois depuis la cour des chais ou le parc situé à l’arrière. Totalement clos de murs, celui-ci accueille une chapelle, un vivier et un pédiluve pour chevaux, ainsi qu’un bois d’agrément. Tout autour de l’ensemble castral, un vignoble et des terres agricoles en fermage portent le domaine à près de 73 ha.
Le logis et les communs sont édifiés sur un terre-plein carré de 50 m de côté environ, à l’aplomb de fossés en eau qui forment un ancien dispositif défensif établi pour un château-fort aux alentours de 1411, sur les fondations d’une ancienne villa antique. Au 16e s., la place forte est remaniée pour devenir résidentielle, en pleine époque Renaissance. En 1737, l’ancêtre des actuels occupants achète le château, plante le vignoble et édifie les chais pour donner à la propriété son plan définitif. Ce n’est qu’après les Guerres de Vendée, lors desquelles le domaine est incendié à plusieurs reprises, que le logis est reconstruit dans son actuel style néo-classique. Il est par la suite agrandi à la fin du 19e s., avec un pavillon central sur la façade arrière, puis au début du 20e s., avec la surélévation d’une aile pour établir un atelier d’artiste de style néo-Renaissance italienne.
Depuis 2011, les façades et quelques pièces du logis ainsi que la chapelle, la grange, le pigeonnier, les chais, le hangar, le four à pain et une partie du parc sont inscrits aux monuments historiques.
Le logis
Le logis occupe le fond de la cour et comporte deux ailes en retour d’équerre, l’une à l’est, l’autre à l’ouest. Il est rythmé par cinq travées de baies. Les ailes en retour en comportent deux. Élevé de trois niveaux dont un sous comble, il est coiffé d'une toiture d’ardoises, percée de lucarnes à frontons triangulaires. Il est édifié en moellon de schiste sur un soubassement en granit. Les encadrements des baies, chaînes d'angle, corniches et lucarnes sont en tuffeau. La travée centrale du logis est soulignée par un avant-corps, surmonté d’un étage attique percé de trois lucarnes qui évoquent une courte colonnade. Il est surmonté d’un large fronton triangulaire en tuffeau, sculpté aux armes de la famille propriétaire historique, qui occupe toujours les lieux. L’avant-corps est précédé d’un perron et, à l’étage noble, une baie centrale est prolongée d’un balcon au garde-corps en fer forgé. Dans la surélévation de l’aile ouest, un atelier d’artiste est éclairé par de larges baies et coiffé d’un toit-terrasse avec un panorama remarquable sur la vallée de la Loire. La façade arrière du logis, tournée vers le parc, comporte un pavillon central à cinq pans en tuffeau dont le comble est éclairé par une lucarne à fronton arrondi. Il accueille un grand escalier qui, depuis le vestibule, distribue le premier étage.
D'une surface totale d’environ 1 200 m², l’édifice est de simple profondeur avec couloir, excepté dans les trois pièces centrales du rez-de-chaussée qui sont traversantes. L’intégralité du logis appelle une restauration complète.
Le rez-de-chaussée
L'accès se fait depuis la cour d’honneur par la baie centrale, après avoir franchi la volée de marches du perron, ou bien par les ailes en retour, qui comportent chacune un accès. Dans le corps central, le vestibule dessert d’un côté une grande salle à manger, puis un couloir pavé d’un carrelage à bouchons distribue une petite salle à manger avec parquet posé à l’anglaise, une cuisine, un dégagement avec départ d’escalier puis, logée dans la partie en retour d’équerre de l’aile ouest, une bibliothèque avec parquet à bâtons rompus.
De l’autre côté, le vestibule ouvre sur un grand salon, puis sur un couloir pavé du même carrelage à bouchons qui distribue deux pièces, l’une avec carreaux de terre cuite, l’autre avec parquet assemblé selon le décor Arenberg. Il conduit à un escalier en vis suspendu avec rampe en ferronnerie qui mène aux étages de l’aile est puis, logée dans la partie en retour d’équerre, à l’ancienne cuisine avec dallage en granit. Aménagée en pièce de vie avec sa grande cheminée à hotte droite, l’ancienne cuisine communique avec une office située à l’arrière de la cage d’escalier en vis.
Dans la partie centrale du logis, les trois pièces de réception sont traversantes et en enfilade. Elles ont conservé leur décor Directoire : carreaux de ciment à motifs géométriques et fleuris dans le vestibule, parquets à bâtons rompus dans la salle à manger et le grand salon. Ces deux pièces présentent des cheminées en marbre blanc aux piédroits cannelés ainsi que des plafonds à corniche et à rosace centrale. Leurs murs sont tapissés de lambris de hauteur peints de couleur parme ou vert pâle rechampis de blanc. Dans la salle à manger, les lambris sont constitués de panneaux encadrés de pilastres cannelés et, au-dessus des portes, de bas-reliefs en bois sculptés qui évoquent la musique, les sciences et les arts, la guerre et la chasse.
Dans un état de conservation remarquable, les murs de la bibliothèque sont tapissés de lambris de hauteur en chêne brun. Le trumeau en bois de la cheminée représente un trophée d’instruments qui symbolise les sciences et les arts et, au-dessus des portes, des huiles sur toile illustrent les fables de La Fontaine : « Le Cochet, le Chat et le Souriceau », « Le Renard et les Raisons », « Le Héron et le Limaçon ».
Le premier étage
Il est accessible depuis le vestibule par le grand escalier en bois à balustres aménagé dans la rotonde ou par les escaliers latéraux situés dans les ailes. Un long corridor éclairé par des baies ouvre sur le parc à l’arrière et parcourt le logis dans toute sa longueur. Il distribue les chambres à coucher. Cinq d’entre elles sont situées dans le corps de logis et donnent sur la cour d’honneur. La chambre du milieu, dite « du roi », occupe la travée centrale. Une porte-fenêtre ouvre sur un balcon. Une autre chambre, dite « de passage », est traversante et donne accès à l’aile ouest du logis. Cette dernière abrite une grande chambre avec sa propre salle de bains, la cage du petit escalier, ainsi qu’une autre chambre tournée vers le parc à l’arrière. À l’autre extrémité du corridor, dans l’aile est, un dégagement distribue une salle de bains, la cage d’escalier en vis ainsi qu’une grande chambre dite « des mariés », qui occupe toute la partie en retour d’équerre. Toutes les pièces de nuit présentent des parquets posés à l’anglaise, certaines sont équipées de cheminées. Trois salles de bains avec toilettes les accompagnent.
Le deuxième étage
Il est accessible uniquement par les escaliers situés aux extrémités du corps de logis. Côté est, une pièce unique, éclairée par deux lucarnes, occupe l’aile en retour d’équerre. Les carreaux de terre cuite et solives au sol reprennent le dessin de la charpente. Dans le corps de logis, un couloir dessert une salle de bains et huit chambres sous mansarde. Cinq donnent sur le parc, trois sur la cour d’honneur. Dans tout l’étage, éclairé par des lucarnes, les sols sont couverts de carreaux en terre cuite. Plus grande que les autres, la chambre située dans le pavillon central à cinq pans est éclairée par la lucarne à fronton arrondi.
À l’extrémité du corridor, l’aile ouest surélevée abrite l’atelier d’artiste. Éclairé par de hautes et larges baies et par une verrière zénithale, il est constitué de deux grandes pièces recouvertes au sol de carreaux de ciment à motifs floraux posés en damier. La hauteur sous plafond est de 6 m environ. Dans l’une des pièces, une escalier étroit communique avec le premier étage. Dans l’autre, un escalier en colimaçon permet d’accéder à la terrasse qui occupe toute la toiture. Décorée par des vasques en pierre ornées de guirlandes, elle ménage un panorama sur la vallée de la Loire et porte le regard au-delà de Nantes.
Le niveau de soubassement
Accessible par l’extérieur uniquement, il occupe une partie de l’aile est. Il comporte une cave à vin, un cellier ainsi qu’une pièce technique avec pompe de tirage, qui approvisionne le logis en eau.
Les communs de la cour d’honneur
Construits à l’aplomb des douves à l’est et à l’ouest de la cour d’honneur, ils sont séparés du logis par des passages. Construits suivant un plan rectangulaire, ils ont été édifiés en moellon de schiste. Les chaînes d’angle et modénatures sont en tuffeau. Ils sont coiffés d’une toiture d’ardoises à quatre pans surmontée de girouettes en zinc.
L'ensemble de bâtiments
Le commun à l'est est une ancienne écurie. Il abrite une sellerie, une buanderie ainsi qu’un logement. Celui-ci est composé d’une pièce de vie parquetée avec cuisine au rez-de-chaussée, de deux chambres et d'une salle de bains à l’étage. Il est loué meublé avec un bail à usage d’habitation.
Le commun ouest contient quant à lui un atelier, une serre, deux garages ainsi qu’un logement. Celui-ci est en cours de restauration et composé d’une pièce de vie recouverte au sol de carreaux en terre cuite, d'une cuisine, d’une chambre parquetée et d’une salle de bains. L’ensemble est de plain-pied. La pièce de vie ouvre sur les douves et le parc côté ouest. Ce logement est aussi loué meublé avec un bail à usage d’habitation. Les combles du commun ouest ne sont pas aménagés.
La cour des chais et les dépendances
Édifié à l’emplacement de l’ancienne basse-cour du château-fort pour répondre aux besoins du vignoble, cet ensemble remonte au 17e s. De plan presque carré de 35 x 30 m environ, la cour est accessible par le portail d’entrée côté sud et par la passerelle en bois depuis le château à l’ouest. Elle est bordée d’un côté par les douves en eau, de l’autre par des bâtiments bas et homogènes en retour d’équerre qui abritent les anciens chais.
Le bâtiment de dépendances
Édifié en moellon de schiste et couvert d’une toiture de tuiles canal à deux pans, il comporte les anciens chais désormais désaffectés, un grenier à vin, une cave haute et une autre basse. Deux réserves ainsi qu'un préau ouvert sur la cour relient les anciens chais à la grange. Un passage couvert donne accès à la cour du pédiluve et à son jardin clos.
La grange
Elle ferme avec l’écurie la cour des chais côté sud. Bâtie en moellon de schiste, elle est coiffée d’une toiture à croupe à quatre pans en ardoise. Réalisée au milieu du 17e s. par un maître charpentier, la charpente est d’une conception originale et innovante pour l'époque, à la fois légère et robuste. Elle a fait l’objet d’une restauration dans les règles de l’art ces dernières années, avec le soutien d'une grande institution du patrimoine. L'édifice accueille régulièrement de petits événements privés ou culturels.
La maison en location
Située à l’entrée de la cour des chais en bordure du chemin rural, elle constituait avec la maison basse mitoyenne à l’arrière, qui ne fait plus partie de la propriété, l’ancien logement des fermiers. Elle est précédée d’un petit jardin isolé par une haie.
Édifiée en moellon de schiste et couverte d’une toiture de tuiles canal à deux pans, elle a vu ses baies modifiées au 19e s. selon la mode clissonnaise, avec des modénatures en brique chantignolle dans le style rural italien. Elle est élevée de deux niveaux dont un sous combles et aménagée en logement. L’intérieur est composé d’une grande salle de séjour avec cheminée, d'une cuisine et, à l’étage, de trois chambres et d'une salle de bains. La maison est louée vide avec un bail à usage d’habitation.
L'ancien corps de ferme et le colombier
L'ancien corps de ferme
En retrait du château, de l’autre côté du chemin rural, s’alignent les bâtiments homogènes de l’ancien corps de ferme : une écurie, une étable, un pailler, des toits à porcs ainsi qu’un four à pain, ancien four banal, dans un état de conservation remarquable.
Le colombier
Situé dans l’axe du pailler, l'édifice cylindrique a été édifié au 17e s. en moellon de schiste. Couvert d’un curieux enduit, sans doute d’origine, le revêtement forme de larges bandes verticales à la chaux grasse, colorées en jaune, rouge et blanc. La travée de la porte et la base du bâtiment sont en noir. La fuie comporte 497 boulins en brique chantignolle pour loger les pigeons. Dans les années 1960, le colombier a perdu son dôme de pierre qui le coiffait au passage d’un avion militaire à basse altitude et à vitesse supersonique.
La chapelle
Désacralisée dans les années 1960, elle est située dans le parc, à l’écart du logis. Depuis l’allée d’accès, une grille en fer forgé et une charmille en berceau mènent à ce petit édifice du 16e s., remanié au 17e et au 19e s. Elle a été édifiée en moellon de schiste sur un soubassement en granit suivant un plan rectangulaire et recouverte d’un enduit à la chaux. Les chaînes d’angle et modénatures sont en tuffeau. Son toit d’ardoises en bâtière, très pentu, est surmonté d’un clocher de plan carré et d’une flèche octogonale. La base du clocher est couverte d’ardoises, disposées en écailles de poisson. Sa cloche de 130 kg sonne le si bémol. Le chevet plat est percé d’une baie gothique décorée d’un vitrail en triptyque qui représente une crucifixion, la Vierge, Marie-Madeleine et Jean l’évangéliste.
L'accès à l'intérieur se fait par une grande porte en arc brisé néogothique, surmontée d’un trèfle. Le sol est couvert d'un damier en marbre et en ardoise. La voûte brisée du plafond est tapissée de lambris peints qui dessinent un ciel semé d’étoiles et de fleurs de lys. En forme de tombeau, l’autel est en marbre polychrome. Il est encadré de deux niches avec des statues en bois peint du 18e s. : une Vierge à l’Enfant et Saint-Roch, saint-patron de la chapelle, avec son chien.
Elle appelle aujourd'hui une restauration.
Le parc et le vivier
Situé à l’arrière du château, le parc d’agrément se trouve à l’ouest et au nord du logis. Au Grand Siècle, il était dessiné à la française. Chênes centenaires, charmes et cèdres s’y épanouissent aujourd’hui. Un grand bassin allongé en maçonnerie de 30 x 5 m environ est alimenté par les eaux pluviales et sert de vivier à poisson. Il est accessible à ses extrémités par des escaliers d’une dizaine de marches. À côté, une petite tourelle en pierre abrite un puits couvert en forme de dôme. L’accès à l’eau est protégé par une porte grillagée fermée à clé.
L'enclos du pédiluve
Adossé à l’est de la cour des chais et de ses bâtiments, un enclos en demi-ellipse aux murs à mi-hauteur abrite un pédiluve pour les chevaux. Utilisé pour la toilette des équidés, ce bassin ovale de 14 x 9 m environ est entouré de deux rampes symétriques pour faciliter leur descente et leur remontée. Restauré en 2020 par des bénévoles sous la direction d'un architecte du patrimoine, le pédiluve a aujourd’hui retrouvé sa forme et son aspect d’origine.
L'enclos contient également d’anciennes soues et une annexe de rangement.
Les terres
La futaie mélangée
Autrefois clos par un mur dont il ne reste que quelques dizaines de mètres, le parc s’ouvre sur un bois de futaies via un portail en ferronnerie identique à celui de la cour d’honneur. Ses piliers en granit, revêtus d’une mosaïque en graviers rouges, blancs et noirs, portent des corbeilles de fruits sculptées dans la pierre. Derrière cette grille, le bois de futaies s’étend sur près de 12 ha clos de murs. Majoritairement composé de chênes sessiles ainsi que de pins laricio, il fait l'objet d'un plan simple de gestion établi pour la période 2020-2035.
Les terres agricoles
Deux exploitants se les partagent actuellement dans le cadre de baux à ferme pour une superficie totale d’un peu plus de 35 ha. L'un y élève des bovins en herbe, l'autre y produit du blé et du maïs en alternance, le tout en agriculture raisonnée.
Les vignes
Un groupement agricole d’exploitation en commun (GAEC) gère un ensemble de 22 ha de vignes situées devant le logis au sud, dans le cadre d’un bail rural à vocation viticole. Les exploitants élèvent en agriculture raisonnée quatre cépages de la région : pinot noir, floréal, chardonnay, sauvignon, qu’ils commercialisent par le biais d’une coopérative locale.
Ce que nous en pensons
Un ensemble architectural remarquable, doublé d'un domaine agricole et viticole, propriété de la même famille depuis trois siècles. Des guerres de Vendée aux nuits de fêtes entre artistes et grands créateurs jusqu'à l'aventure de ces vigneronnes de mère en fille, chaque pierre peut ici témoigner de l'histoire d'un lieu attachant et d'une grande poésie.
Les futurs occupants auront pour mission d'entreprendre la restauration qui s'impose aujourd'hui dans le château. Son inscription MH devrait faciliter les travaux à venir et lui permettre de traverser les prochains siècles avec la même force tranquille que les cèdres centenaires de son vaste parc.
Référence 439218
Surface cadastrale | 73 ha 63 a 65 ca |
Surface du bâtiment principal | 1175 m2 |
Nombre de chambres | 18 |
Surface des dépendances | 1740 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.