En retrait d'une petite route départementale, une très longue allée ombragée par des tilleuls centenaires mène à la cour d’honneur qui devance le château. Une pelouse centrale entourée par une allée circulaire se trouve au pied de la façade principale. À droite, des dépendances attestent la présence d’une ancienne ferme aujourd’hui désaffectée. Le parc se prolonge à l'arrière bien au-delà du gazon qui entoure la bâtisse et la chapelle. Enfin, au fond, de part et d’autre de la grande pelouse, une partie boisée dessine un décor végétal majestueux.
Le château a été édifié en 1836 par un architecte très en vue dans un style néo-classique. Il a été commandé par une famille de la noblesse de robe bien implantée dans la région puisque déjà propriétaire du château antérieur ainsi que d’un hôtel particulier à Amiens. Le domaine a connu une vie brillante tout au long du 19e s. mais a vécu les vicissitudes du 20e s. En effet, pendant la première guerre mondiale, il a servi de logement aux officiers alliés et a notamment reçu la visite du roi Georges V d’Angleterre et du général Pershing en août 1918. Pendant la Seconde Guerre mondiale, le château est occupé, cette fois, par les soldats allemands, qui l'ont incendié accidentellement lors de l’hiver 1940. À la Libération, les propriétaires ont pu récupérer le domaine mais ont dû, en 1950, engager des travaux de restauration pour restituer la façade principale à l'identique, à l'exception du fronton triangulaire.
Coiffée d'un toit en croupe en ardoise qui se termine par des gouttières cachées derrière une corniche, la demeure est de plan rectangulaire et sa façade principale, à la symétrie soignée, est intégralement en pierre de taille et percée de nombreuses baies équipées de larges fenêtres ainsi que de persiennes peintes en blanc.

Le château

La bâtisse fait montre d'une majesté attachée en premier lieu à sa parfaite symétrie et ses discrètes décorations, qui soulignent ses proportions idéales. De l’architecture du château, d’inspiration antique, émane une grande distinction. En second lieu, la façade est singularisée par le grand nombre de ses fenêtres qui laisse supposer un intérieur lumineux d’autant plus qu'elle est exposée plein sud. Seul le soubassement du corps de logis en pierre massive de pays est semblable d’une façade à l’autre : si l'élévation principale est en pierre de taille, les autres murs sont construits en brique, avec toutefois de nombreux éléments en pierre qui se retrouvent sur les quatre façades tels que les bandeaux, la corniche, les encadrements de baie et les chainages d’angle. L’élévation s’appuie sur un entresol ajouré de soupiraux. Un perron central met en valeur la double porte d’entrée dont la baie est décorée, comme celles de toutes les fenêtres, d’une clé en pierre. Tout est sobre et bien ordonnancé, en sept travées, dont quatre incluses dans l’avant-corps.

Le rez-de-chaussée
Le hall d’entrée laisse découvrir un aménagement étonnant, la décoration y étant de style années 1950 – conséquence de l’incendie du château par l’armée allemande – mais se mariant pourtant avec cohérence et intelligence au style néo-classique : la pureté des lignes du style 1950 a quelque correspondance avec l'esthétique « retour à l’antique » du château. Un carrelage à damier vert et noir apporte au sol une touche graphique et donne immédiatement le ton de l’intérieur. L’escalier d’honneur en chêne rappelle l’ancien escalier avec un poteau de départ en forme de balustre réinterprété. La rampe reprend les courbes du 19e s. dans un style épuré et géométrique. Une cheminée au manteau de briques est encadrée par une double bibliothèque qui forme une boiserie murale. Les portes intérieures reprennent le motif des courbes géométriques de l’escalier, sous lequel une petite bibliothèque et une corniche en bois apportent subtilité et finesse à la décoration du hall.
Une grande porte permet de rejoindre un salon qui baigne dans la lumière du jour grâce à sa double exposition sud et ouest. Une baie vitrée au-dessus d'une cheminée tout en rondeur bâtie en brique avec une tablette en bois permet d'admirer les couchers de soleil. Un parquet droit en chêne et une importante hauteur sous plafond rappellent la haute lignée de cette propriété. Dans le prolongement du salon, par une large ouverture, une salle à manger est marquée par la même ambiance tout en élégance discrète. Enfin, dans le prolongement de la salle à manger, un couloir dessert une cuisine, une lingerie et un hall d’entrée qui permet d'accéder à l’arrière de la maison. Un bureau – qui pourrait être une chambre – et une chambre avec sa salle d’eau complètent le rez-de-chaussée.

L'étage
Au débouché de l’escalier, un couloir central distribue sept chambres à coucher toutes parquetées donc certaines avec cheminée et salle d’eau privative. Elles bénéficient toutes d’une vue sur le parc avec comme perspective soit l’allée d’honneur, soit la grande pelouse et la chapelle de l’autre coté. Un escalier de service permet de rejoindre le rez-de-chaussée et les caves de la maison.

Les combles
Un vaste espace d’environ 180 m² est potentiellement aménageable sous la toiture.

Les caves
Elles s'étendent sur l’intégralité de la surface de l'édifice. Les anciennes cuisines, le garde-manger ainsi que la cave à vin du château sont toujours en place sous des voûtes de briques.