Situation
La vallée de la Dordogne est souvent surnommée la « Vallée des Cinq Châteaux ». L’appellation s’explique par la présence de châteaux historiques datant de la guerre de Cent Ans, les deux les plus impressionnants et célèbres étant ceux de Beynac et de Castelnaud, situés à quelques kilomètres de la propriété.
C’est une région très recherchée et mondialement célèbre pour ses richesses spéléologiques, son patrimoine historique et préhistorique, la qualité de sa gastronomie mais aussi ses activités de pleine nature, comme le kayak sur la Dordogne et la Vézère ou les randonnées sur le GR64 entre les Eyzies et Rocamadour.
À 15 min de Domme, 25 min de Sarlat-la-Canéda, et 1 h 15 de Bergerac et de Brive-la-Gaillarde (avec aéroports internationaux à une heure environ, gares, et autoroutes permettant de rallier Bordeaux, Toulouse et Paris).
Description
La topographie du site est comparable à celle d’un fer à cheval dont les courbes correspondraient aux versants nord et nord-ouest, et la partie centrale aux plateaux de culture. Le site culmine à quelque 200 m d’altitude en moyenne et offre un dénivelé d’une vingtaine de mètres, garant de vues proprement à couper le souffle à travers bois, collines et prairies.
Démembré dans les années 70, le domaine a néanmoins conservé 38 de ses 104 ha originels. Admirablement préservés grâce à un repeuplement scrupuleux, ces espaces signent la valeur unique du site, qui forme encore aujourd’hui un témoignage significatif de la splendeur des grands domaines d’autrefois.
On sait, par divers actes, qu’il fut fondé en 1571 et passa de mains en mains du sieur de Roufflilhac à divers bourgeois et notables locaux. Le « repaire noble », appelé non sans emphase « le château », et ses dépendances furent élevés à la fin du 17e s. sur les vestiges d’un logis médiéval détruit par les guerres de Religion.
Il possède l’essentiel des caractéristiques architecturales périgourdines de la fin du 17e s., bien que réaménagé aux 18e et 19e s. C’est à cette époque qu’il fut acquis par la famille Pontou, qui le conserva pendant plus de cent ans.
Aujourd’hui, le domaine se compose du château, de la « Maison vieille », ancienne métairie à usage de maison d’amis, d’une maison de gardien, des anciennes écuries partiellement aménagées en logement, le tout formant une sorte de hameau. Un pigeonnier couvert en lauze et entièrement restauré, un court de tennis et une vaste piscine à débordement agrémentent les lieux, alimentés par leur propre source naturelle en contrebas du logis principal, avec lavoir et bassin.
L’ensemble compose l'un des plus beaux domaines de Dordogne, préservé dans son authenticité et gratifié de vues sur des paysages classés au patrimoine mondial par l'Unesco.
Le château
L’accès à l'ensemble architectural demande de parcourir, à travers bois et prairies, une longue allée serpentée pavée de castine, pierre calcaire utilisée dans les fonderies de fer. Elle s’étend sur près 1.6 km depuis la route départementale jusqu’aux bâtiments, après avoir rayonné en chemins privatifs desservant le reste des bâtiments.
Accessible par sa terrasse au sud, « le repaire noble », à usage de demeure principale, présente un appareil irrégulier de pierres du Périgord, dites "pierres de Vèze", soigneusement jointées.
Élevée de deux étages sous combles éclairés par une série de cinq chiens-assis en pierre de Sarlat, dont quatre couverts en éventail et un en clocheton, la façade sud dialogue avec sa terrasse en terre battue recouverte d’un fin gravier par une porte d’entrée en bois à imposte rectangulaire ajourée. Elle est encadrée de deux pilastres et surmontée d’un fronton à décor Directoire.
De part et d’autre de la porte, quatre fenêtres armées de contrevents en bois teinté de grenat sont réparties symétriquement. À l’étage, elles sont cinq, également équipées de contrevents.
La façade nord reconduit le même plan de portes-fenêtres s’ouvrant sur une large terrasse en pierre, dont la surélévation rattrape la pente naturelle de la colline. À l’étage, figurent des fenêtres à petits carreaux comme dans tout le reste de la maison.
La façade latérale est, beaucoup plus étroite, comporte deux baies par niveau et deux chiens-assis de même facture que ceux des autres façades, attestant une grande unité de construction. La façade ouest, quasiment aveugle, offre un aspect plus fortifié et rural.
Le toit mansardé en ardoises suit le plan en longueur de la demeure. Deux hautes cheminées en pierres de Sarlat ponctuent les extrémités de la courte arête faitière.
Le rez-de-chaussée
La porte d’entrée principale de la façade sud ouvre sur un vestibule au sol dallé de pierre de Vèze et sur un majestueux escalier semi-tournant en pierre blanche de même provenance, avec paliers et garde-corps en fer forgé à motifs d’arabesques, dans le goût du 18e s. De part et d’autre de l’entrée, suivant le plan des grandes maisons bourgeoises d’autrefois, se tiennent un salon à l’est et une salle à manger à l’ouest.
Le salon, aux murs lambrissés de panneaux à hauteur d’appui, rechampis et couverts de tissus damassés de couleur or pâle, se déploie autour d’une cheminée à manteau de bois de style Louis XV et des parquets de chêne à bâtons rompus. Généreusement éclairé à l’est par deux portes-fenêtres, il est prolongé au nord par un bureau, dont la bibliothèque en chêne couvre l'un des murs du sol au plafond. Une cheminée surmontée d’un trumeau en pierre élancé occupe un autre des murs, sobrement peints. Le sol, dallé de travertin mat, est encadré de plinthes en marbre.
De l’autre coté de l’escalier, la salle à manger poursuit le parti pris décoratif des lambris d’appui rechampis, avec cheminée en pierre et séries de feuilles de parquet au point de Versailles. Elle s’ouvre au nord sur une pièce qui distribue une buanderie, des toilettes ainsi que la cuisine, entièrement équipée, où se mêlent aspect désuet et design contemporain. À ses extrémités, se trouvent un cellier ainsi qu’une entrée de service à l’ouest.
Centrée sur la façade nord, une entrée utilisée comme vestiaire s’agrémente d’une impressionnante voûte en tunnel. Un couvrement sévère qui s’épanouit en voûte quadripartite dans la dernière pièce du niveau : sans doute espace de vie le plus ancien, elle est aujourd’hui principalement dévolue à la pratique du billard et dispose encore d’un « cantou » traditionnel, judicieusement conservé.
Le premier étage
Après un premier palier intermédiaire desservant le long couloir qui distribue toutes les pièces orientées vers le nord, le palier du deuxième niveau ouvre côté sud et, en vis-à-vis, en direction de deux vastes chambres baignées de lumière, précédées l'une et l'autre d’une chambre plus petite placée en suite, à usage d’appoint voire de bureau. À l’est, la grande chambre est équipée d'un cabinet de toilette. Celle située à l’ouest profite d’une salle de bains spacieuse ouverte sur la terrasse nord.
Desservies par le couloir de dégagement, deux autres chambres, deux salles de bains, dont une privative, et des toilettes complètent l’étage.
Cheminées de pierre dans chaque chambre, dont certaines aux ornements de pierre sculptée très remarquables, parquet au point de Hongrie ou de Versailles pour les grandes chambres et moquettes au sol pour les plus petites.
Sur les murs : un goût prononcé pour l’usage des rechampis couleur « sang de boeuf » ou « rose Fragonard », qui révèlent l’idée que l’on se faisait du 18e s. dans les réhabilitations des années 1960 et qui gratifient aujourd’hui l’ensemble d'un caractère indicible.
Le deuxième étage
Le palier, au large dallage en pierre de Vèze, termine sa course dans des espaces à la hauteur sous plafond plus intimiste qu’ailleurs. Il conduit à quatre chambres mansardées, restaurées plus tardivement que les autres pièces à coucher, avec salles de bains, toilettes ainsi qu’un espace dévolu au rangement. Les murs doublés de plaques de plâtre avec une isolation efficace, la couleur blanche omniprésente, la luminosité particulière apportée par les chiens-assis, la moquette aux sols, les salles de bains récentes et l’absence d‘éléments de charpente, tous soigneusement coffrés, dégagent une impression d’appartement résolument plus contemporain que le reste de la demeure.
La « Maison vieille »
Rénovée plus récemment, l'ancien bâtiment de ferme, dont les origines remontent au 15e s., est devenue une maison d’amis avec vue, de 184 m² environ. En l’occurrence à nouveau, une vue spectaculaire sur la vallée, caractéristique commune à l‘ensemble des points hauts du domaine. Un chemin privatif accède à la maison. Élevée de trois niveaux, elle tranche par son architecture périgourdine traditionnelle, avec son toit de tuiles plates à deux pans fortement pentus, ses larges cheminées et ses différents niveaux, grâce auxquels elle rattrape la pente où elle est édifiée.
L’intérieur est accessible par plusieurs niveaux, notamment via un escalier extérieur en pierre qui mène à une terrasse intermédiaire au sol en pisé du Périgord, un enduit naturel composé de terre crue et de chaux.
Au rez-de-jardin : une pièce à usage de dortoir, de 43 m² environ, une salle d’eau, des toilettes ainsi qu’une chaufferie installée dans un espace où la présence d’un cantou indique qu’il correspondait autrefois à la cuisine. Au rez-de-chaussée : une entrée, de quelque 15 m², une cuisine aménagée, de 10 m² environ, et la pièce de séjour, d'environ 50 m², avec sa cheminée monumentale en pierre à l’allure médiévale, des coussièges qui agrémentent les baies, et un accès privilégié à la terrasse par une porte en ogive. À l'étage (niveau mansardé), deux chambres, respectivement de 31 m² et 10 m² environ (au sol), une salle d'eau et des toilettes complètent l'habitation.
Les matériaux employés dans la réhabilitation sont tous de très haute qualité. Parquets, poutraisons, portes anciennes, murs en pierre, dallage en terre cuite rivalisent d’authenticité pour concilier préservation de la métairie d’antan et confort contemporain.
Les écuries, l’ancien chai et la piscine
Édifiées comme un véritable petit palais à la gloire des équidés comme il était d’usage pour montrer son respect à cet animal, les écuries ont été partiellement restaurées avec la même exigence que le reste des bâtiments du domaine. La conjugaison de lauzes, de tuiles plates et de tuiles romaines apporte une réelle élégance à l’ensemble. Sous une impressionnante voûte en tunnel, se succèdent un espace, de 92 m² environ, dévolu au rangement, à l’hivernage des plantes ou encore au stationnement d’un véhicule, ainsi qu’un logement composé d’une salle, de quelque 42 m², d’une cuisine, de 7,5 m² environ et d'une salle de bains avec toilettes, de 5,5 m² environ.
Le chai n’est pas en reste. Bâtiment en U, érigé en rattrapage d’une pente face au château, il est surmonté de toits en lauzes et en tuiles plates extrêmement pentus, soutenus par une poutraison en chêne d’origine. La date de fin de construction de l’édifice est indiquée au-dessus de la porte charretière, 1740. Ce cuvier, d’une surface de près de 160 m² et de 30 m de profondeur, cave voûtée au fond comprise, forme avec les deux autres bâtiments un ensemble en équerre aux éléments joints. La partie transversale, d’une surface de 97 m² environ, jadis étable, était ensuite utilisée comme chai à bois. Le bâtiment ouest, en retour d'équerre vers la façade du château, était autrefois une métairie (de 80 m² environ). Une fresque en trumeau de la porte de la cave représente la façade sur deux étages d'un château dont le style des fenêtres à arcs surbaissés et le toit en mansarde rappellent l’édifice actuel mais en beaucoup plus important. Si la fresque en était l'épure, le projet a été abandonné faute de moyens ou d'ambition.
Lors de son creusement en contrebas des communs, la piscine a fait l’objet d’un travail architectural sur mesure. Un mur percé de deux portes sous auvent de tuiles anciennes isole les deux niveaux en terrasses où sont disposés le bain, la cuisine d’été et le vestiaire, nichés à l’arrière de l’ancien four à pain, rendant l’ensemble invisible du reste de la propriété.
La maison de gardien
Située au revers de l’écurie, l’ancienne étable devenue habitation constitue l'un des éléments caractéristiques de cet ensemble de bâtiments aux allures de hameau, à l’architecture très homogène. La partie habitable, d’une surface de 90 m² environ, comprend au rez-de-chaussée une cuisine, un salon, des toilettes, et une grange-atelier attenante, d’une surface de 75 m² environ. À l'étage : trois chambres et une salle de bains. À l‘arrière de la maison, adossée au bâtiment, une ancienne serre regarde un autre petit verger.
Le domaine
Il se divise aujourd’hui en quelque 10 ha de prairies, jardins et vergers, et 27 ha de bois, répartition qui était destinée à pourvoir la maison en bois de chauffage, légumes et fruits, permettant à la propriété de vivre en réelle autarcie. D’autant qu’un important cheptel, d’une centaine de bêtes (moutons, vaches laitières, chevaux, porc, volailles…), permettait de ne compter sur aucune ressource alimentaire externe. La source et quelques pieds de vignes abreuvaient de leur côté les habitants.
Réduit à près des trois quarts de sa taille d’origine, le domaine a conservé une alternance de prairies naturelles, de futaie de chênes et d’arbres fruitiers, noyers et pruniers, pêchers, pommiers et cerisiers constituant pour partie un verger à l’emplacement de l’ancien grand potager, dont les contours sont toujours dessinés par des murets de pierres sèches. Un jardin ornemental de buis y est désormais également intégré.
À travers vallons et collines, l’ensemble, parcouru de nombreux chemins de dessertes indépendants les uns des autres, forme un parfait paysage bucolique, pour ne pas dire virgilien.
Ce que nous en pensons
Avoir su préserver un tel domaine dans son intégrité n’est pas le moindre des mérites de ses occupants successifs depuis le haut Moyen Âge. L'attention, portée aussi bien à la préservation de ce site naturel hors du temps qu’aux interventions architecturales opérées aux 17e et 18e s., pare aujourd’hui la propriété de la plus rare des qualités : l’authenticité.
La progression vers le « repaire noble » à travers bois et vallons, avec des vues imprenables sur un horizon parfaitement dégagé, fait soudainement comprendre qu'une frontière entre le présent et le passé vient d'être franchie. Un nouvel ancrage familial ? Une exploitation sylvicole ou agricole ? Un hôtel de grand luxe ?
Quel que soit le devenir du lieu, il restera toujours un « bout du monde » hors du temps en plein Périgord.
Référence 227461
Surface cadastrale | 38 ha 75 a 44 ca |
Surface du bâtiment principal | 625 m2 |
Nombre de chambres | 10 |
Surface des dépendances | 1040 m2 |
dont aménagées | 329 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.