Un portail en fer forgé s'ouvre sur une cour marquée par un parterre engazonné et fleuri. Dès l'entrée, érables, tilleuls et marronniers préservent l'intimité d'un domaine qui dévoile son bâti à l'issue de longues allées minérales ou végétales, bordées d'arbres et d'arbustes soigneusement taillés.
La maison de maître, édifiée en 1870, est élevée de trois niveaux. Du côté de la façade principale, au sud, deux ailes de même style mais d'un seul niveau ont été ajoutées, de part et d'autre du corps principal de bâtiment.
Les toits des trois corps, en tuiles canal, sont à un ou deux pans. Les élévations sont en brique rouge, rappelant celles, typiques, que le centre historique de Toulouse a vues apparaître à la fin du 18e s. et au début du 19e s. Les baies, à la régularité marquée, sont droites pour l'essentiel, cintrées pour certaines, et protégées de contrevents ou de persiennes, tous peints en blanc. Dans le corps central de bâtiment, leur symétrie est parfaite. L'élévation sud arbore un fronton triangulaire en son milieu et deux corniches, qui délimitent les trois niveaux. Deux portes d'entrée à arc en plein cintre sont surmontées par des frontons surbaissés sans corniches, similaires à celui qui les domine, au sommet de la façade. Deux consoles en pierre sculptée soutiennent un petit balcon central, au premier étage.
L'aile gauche abrite un garage, et l'aile droite une orangerie, coiffée d'un grand toit-terrasse bordé de balustres en pierre avec piliers en brique. La façade sud de l'orangerie est percée de larges baies avec huisseries en bois, dont une porte vitrée à imposte en éventail. Dans son prolongement est, se tient l'appartement des gardiens.
Enfin, du côté de la façade nord, l'aile droite est flanquée d'une tour carrée, qui s'élève entre l'appartement des gardiens et le corps de logis. Deux épis de faitage métalliques animent sa toiture en ardoise à quatre pans.
L'allée gravillonnée qui longe la façade sud se prolonge sur le côté gauche de la bâtisse et donne accès au parc. À l'arrière du bâtiment, se trouvent également un vaste potager, un verger, ainsi qu'un court de tennis en contrebas.

La maison de maître

Le rez-de-chaussée
Deux portes cintrées en bois peint à deux vantaux, sculptés et ajourés dans leur partie sommitale, assurent l'accès au premier niveau. La porte de gauche ouvre sur un long couloir en forme de L, mis en valeur par deux arches ornées en leur cintre de rosaces en plâtre, qui se prolonge par un hall d'entrée. Le sol est couvert de carreaux anciens qui forment un large damier gris et beige.
La porte de droite mène à travers un petit couloir à un bureau-bibliothèque, où l'atmosphère est bleutée, du sol couvert de moquette au tentures murales. Une grande bibliothèque napoléonienne en bois épouse les deux murs principaux et encadre une cheminée en marbre noir tacheté de blanc ; collections variées et objets rares font de la pièce un cabinet de curiosités assez singulier.
De là, une porte aux couleurs pastel s'ouvre sur l'orangerie : une pièce de 80 m² qui aurait servi à abriter de nombreuses plantes méditerranéennes, grâce à cinq baies vitrées à imposte en éventail. Dans son prolongement, dans l'aile droite du corps de logis, un appartement indépendant, originellement destiné aux gardiens, présente un salon salle à manger, une cuisine ouverte, trois chambres à coucher et une salle d'eau.
Le hall d'entrée distribue également, sur la droite, un salon d'apparat, au sol couvert d'un parquet à chevrons en chêne massif aux tons ocres, brun foncé et brun clair. Le plafond est à larges caissons moulurés. Les encadrements de porte sont également moulurés et rappellent le trumeau de la cheminée en marbre orangé qui trône au centre de la pièce. Trois larges fenêtres qui ouvrent sur le parc éclairent ce salon d'exception.
Face à ce dernier se tient une salle à manger au plafond en pareils caissons moulurés et au sol couvert du même damier beige et gris que dans le hall. Sa cheminée en marbre est rehaussée par un tableau qui figure un vase fleuri et a remplacé l'ancien trumeau, encadré d'une moulure ajourée de très belle facture, avec un remarquable souci du détail. Une porte-fenêtre qui assure l'accès au parc est décorée de losanges de couleurs qui rappellent certains vitraux modernes.
Enfin, le couloir mène à une cuisine qui a conservé tous ses éléments d'origine, notamment une grande cheminée et le mécanisme intact de sa broche, ainsi qu'un vieux fourneau bâti en pierre. Les murs sont en brique toulousaine et les poutres apparentes ; le sol est couvert de tomettes anciennes rouges et carrées. La pièce communique avec un grand cellier-garage qui se trouve dans l'aile gauche du corps de logis au sud.

Le premier étage
Dans la partie centrale de la demeure, un escalier en chêne massif dessert les deux étages. Son garde-corps de style Art nouveau est en fer forgé ouvragé avec main courante en bois. Le palier du deuxième niveau distribue de part et d'autre quatre chambres à coucher dont trois avec salles de bains. Sur tous les sols de l'étage, le parquet d'origine à lames fines en chêne massif a conservé sa couleur miel au fil des siècles. Les portes des chambres, également en chêne et à deux battants, sont agrémentées d'épais encadrements décorés de frises en bois sculpté en leur sommet. Des cheminées en marbre veiné de diverses tonalités sont rehaussées de grands trumeaux en bois blanc ; d'épaisses moulures et des ornements sculptés encadrent leur sommet cintré et ornent leur fronton. Les hauteurs sous plafond sont généreuses et les surfaces confortables.
Une porte de l'orangerie mène par un escalier carrelé de tomettes provençales à une piscine intérieure. Le luxueux bassin est couvert de petits carreaux de mosaïque bleue, équipé d'un dispositif de nage à contre-courant et illuminé par une large verrière de toit. Douche, sauna et cuisine viennent compléter l'espace de détente. De là, un petit escalier permet d'accéder à la terrasse qui surmonte l'orangerie ; son exposition et sa vue unique sur la campagne environnante en font un parfait solarium.

Le deuxième étage
Les codes du premier étage ne sont pas repris au second, qui se différencie des niveaux inférieurs par divers aspects. Ici, pas de cheminées ni de moulures. Le palier dessert deux vastes chambres à coucher d'une trentaine de mètres carrés aux plafonds à larges voûtes. Le sol est couvert de carreaux en terre cuite rouge. Deux salles de bains sous combles complètent le niveau, aménagé pour le logement des enfants. Grâce à des baies de toiture, la vue sur la campagne plonge vers l'horizon.