Au cœur de la place centrale, l'imposante demeure à arcades s’inscrit dans l’architecture caractéristique des bastides du Sud-Ouest. Son élévation ordonnancée, rehaussée d’un enduit ocre et d'une modénature en brique rouge, donne à la façade un rythme et une finesse singuliers.
Le rez-de-chaussée, percé d’arches en pierre de taille, témoigne de la vocation marchande d’origine, typique des maisons de bastide où commerces et habitations se superposaient. À l’étage, de hautes baies cintrées, encadrées de briques et surmontées de motifs sculptés, gratifient l’ensemble d'une allure presque florentine. Les persiennes en bois, aux teintes profondes, ajoutent une touche de raffinement et témoignent du soin apporté aux détails architecturaux à l'extérieur comme à l'intérieur.
Coiffée d’une toiture à quatre pans de tuiles canal, la bâtisse s’intègre à l’ensemble patrimonial de la place. Derrière sa façade aux accents méridionaux, ses espaces intérieurs préservent volumes généreux et éléments anciens.

La maison principale

Sous le couvert des arcades, la porte d’entrée, en bois, est encadrée d’anciennes larges baies vitrées qui permettent au lieu d’être très ouvert sur l’extérieur et aux visiteurs comme aux occupants de profiter d’une terrasse abritée du soleil.

Le rez-de-chaussée
Dès l’entrée dans la maison, au sol, un carreau marqué de l’inscription « Hôtel » rappelle l’usage initial du lieu. Le vestibule est décoré de boiseries et d’un plafond à motifs géométriques. Il distribue plusieurs pièces du niveau ainsi que les étages grâce à l’escalier central. Deux colonnes de style ionique encadrent le passage vers l’ancien bar, à droite. La pièce a conservé ses larges baies, son comptoir en bois et ses carreaux de ciment ornés de motifs noirs, gris, blancs et bleus. À gauche, la cuisine dispose encore de sa cuisinière d’origine en fonte émaillée. Son sol en carreaux de ciment est identique à celui de l’entrée. Une porte décorée d’un large vitrail aux teintes roses et vertes représentant un vase accède à la salle à manger. Le sol en tomettes rectangulaires souligne la teinte vert amande des boiseries et du papier peint panoramique, qui figure un paysage boisé. Une porte commande l’ancien théâtre, une autre mène au jardin, sur lequel donne également la maison annexe. L’ancien théâtre a conservé son accès extérieur, y compris le guichet vitré qui permettait d’acheter ses tickets pour assister au spectacle, ainsi que certains éléments de décor. Profitant de la hauteur sous plafond, un balcon situé au premier étage, au niveau de la bibliothèque, permettait d’assister aux représentations à une place privilégiée. Enfin, une petite cave voûtée est accessible sous l’escalier d’entrée.

Le premier étage
À gauche du palier, un salon au parquet de chêne est agrémenté d’une large cheminée en bois et de deux baies, avec volets intérieurs, donnant sur la rue. À droite, un étroit corridor distribue de part et d’autre des toilettes et une salle de douche. Il accède à une vaste bibliothèque au décor flamboyant en bois sculpté. Dans le fond, une série de portes avec vitres colorées s’ouvre sur le balcon qui surplombe le théâtre. Un étroit escalier de bois fait la jonction entre ces deux parties de la salle de spectacle. Sur le palier, face à l’escalier principal, une porte mène aux chambres du niveau. La structure hôtelière d’origine a été conservée : un couloir au sol recouvert d'un épais tapis rouge dessert trois chambres aux élégantes proportions, qui donnent toutes sur la place du village. Chacune a été récemment décorée et peinte suivant l'idée d'une identité bien marquée : la chambre bleue aux oiseaux, la rose, d’inspiration chinoise, et la verte, aux tonalités du 19e s. Toutes présentent au sol un parquet droit en chêne.

Le second étage
En haut de l’escalier, une porte donne sur un palier ouvert. Puis, à gauche, quelques hautes marches en bois mènent à une porte à deux battants, qui n’est autre que l’entrée d’une salle de cinéma équipée de sièges rouges épais pour les premiers rangs, auxquels succèdent plusieurs rangées de fauteuils en bois. À droite, une vaste pièce aujourd’hui aménagée en salon-bar est largement éclairée par une série de baies vitrées, au centre desquelles une porte, vitrée également, s’ouvre sur une terrasse orientée au sud qui domine la vallée. Elle abrite une salle de bain surmontée d’un coin bureau. Enfin, face à l’escalier, un passage voûté conduit aux quatre chambres du niveau. L’ambiance est ici celle d’un couloir de bateau où chaque chambre, avec sa porte en bois ajourée d’un hublot, serait une fastueuse cabine. Les pièces à coucher ont également été rénovées et décorées suivant des thématiques propices, pour leurs hôtes, à des voyages imaginaires.