Situation
Dans une petite anse, entre les baies d'Agay et de Saint-Raphaël, non loin de la célèbre île d'Or, le site naturel du Dramont abrite d'élégantes demeures, témoins de la Belle Époque durant laquelle nombre d'artistes puis d'industriels et d'aristocrates se sont installés sur la côte rouge. Son paysage est de plages rocailleuses et de calanques de porphyres volcaniques. Avant l'arrivée du chemin de fer, pins, bruyères, cistes et myrtes formaient un grand espace naturel bordé par la Méditerranée. L'arrivée de la ligne Paris-Lyon-Méditerranée incita quelques spéculateurs à faire l'acquisition de terrains le long de la côte. Tel fut le cas de l'ingénieur M. Marchand, qui participa à la création du métro parisien et fit construire en 1907 cette villa.
La gare TGV de Saint-Raphaël est à 13 min et l'aéroport de Nice à 1 h 10 de route.
Description
La villa porte la marque distinctive de l'intervention d'un ingénieur de travaux publics, traduite par des choix architecturaux et des techniques de construction bien pensés. Ses planchers ont été réalisés en béton armé, ce qui assure une solidité et une stabilité structurelle certaines. Ses murs, ses terrasses et ses murs de soutènement ont été construits en pierre de Sospel en utilisant la technique de l'« opus incertum » : chaque moellon a été taillé de manière à présenter six côtés non réguliers, ce qui apporte un caractère unique à la construction. Les façades de la villa reflètent nettement l'esthétique de l'Art nouveau. L'influence d'Hector Guimard est clairement perceptible dans la conception globale et les détails sculptés de la demeure, ajoutant une valeur historique et artistique à cet ouvrage. Enfin, la présence de nombreux balcons, terrasses et loggias crée une dynamique visuelle, un lien harmonieux entre l'intérieur et l'extérieur.
La villa
La façade sud-est, qui offre une vue sur la baie d'Agay, présente une loggia en rotonde au rez-de-jardin, qui a été ultérieurement fermée. Au centre, une triple arcature repose sur des colonnettes de marbre blanc, entourée de deux espaces en retrait ouverts sur des baies en serlienne que surmontent des frontons avec oculus. Au-dessus de la loggia, la terrasse est bordée de balustres à double poire. Les baies de cet étage sont encadrées de consoles à volutes et feuillages, surmontées d'échines ornées d'oves, créant ainsi un riche décor sculpté.
Les fenêtres du deuxième étage se logent dans des baies à double arcature, séparées par des colonnettes sur des balcons arrondis avec balustres et dés. Entre ces baies, des panneaux sont ornés de rubans et de motifs végétaux roses sur un fond bleu, ajoutant une dimension finement ornementale à la façade.
L'utilisation de frontons, d'oculi, de colonnettes et de motifs floraux est représentative du style Art nouveau, avec une attention particulière portée aux détails ornementaux. Les toits sont à longs pans en croupe avec tuiles plates mécaniques. L'avant-toit repose sur des consoles galbées. L'entablement comprend une corniche au décor de ciment modelé, avec palmettes et perles, ainsi qu'une frise de guirlandes de roses et de rubans, également modelée en ciment, se détachant sur un fond peint en bleu.
Le rez-de-jardin
Depuis l'arrière de la villa, en contrebas de son entrée principale, un porche permet l'accès au premier niveau de la maison, dont les sols sont parquetés ou carrelés. Un hall d'entrée dessert au premier plan sur la droite une cuisine, qui dispose également d'un accès direct à la terrasse, et une salle de bains avec toilettes ; sur la gauche, un couloir dessert deux chambres à coucher, une salle d'eau et des toilettes.
Dans le prolongement du hall, au second plan, un salon chinois dessert une chambre à coucher et une salle de séjour avec cheminée ouvrant elle-même sur une pièce complémentaire qui sert de chambre à l'heure actuelle. Enfin, au troisième plan, un grand salon au sol en parquet de bois et aux murs peints occupe l'espace de la loggia en rotonde, initialement ouverte sur le jardin.
Le premier étage
Dans l'entrée principale de la maison sur la façade postérieure, au rez-de-chaussée surélevé, accessible par un pont qui forme un perron à simple escalier, la porte ouvre sur un palier, qui dessert deux espaces distincts : l'appartement du premier étage et l'escalier menant à celui du deuxième.
La première habitation aux sols parquetés ou carrelés se compose d'un hall d’entrée avec couloir et dégagement desservant sur la droite une salle d'eau avec toilettes ainsi qu'une cuisine et sur la gauche un couloir avec placards. Ce dernier mène à une première chambre côté ouest et à une seconde côté nord, à des toilettes, à une salle de bains, enfin à une troisième chambre, dans le prolongement du salon et de la salle de séjour de l'appartement. Ces trois dernières pièces disposent chacune d'une baie vitrée ouvrant sur la terrasse qui surplombe le jardin et ménage une vue mer imprenable.
Le deuxième étage
L'appartement du dernier niveau s'ouvre via un hall d'entrée. À sa droite, se trouve une grande cuisine et une buanderie. À sa gauche, un dégagement mène vers les deux chambres de l'habitation, l'une donnant sur le jardin à l'arrière de la maison, la seconde formant à l'avant la chambre principale avec accès au balcon. Une salle de séjour avec espace salon ouvre également sur le balcon principal par deux baies vitrées et sur un balcon secondaire côté ouest. Les sols de cet étage, à l'origine parquetés, ont été recouverts par une moquette. Enfin, depuis la salle de séjour, un escalier permet d'accéder à une mezzanine et à une chambre sous comble avec salle de toilette attenante.
La maison de gardien
En limite occidentale de la parcelle et étendu au-dessus d'un garage, qui constitue le rez-de-chaussée de la petite construction, le logement du gardien ouvre directement sur la rue à l'arrière de la villa. L'étage a été transformé en un duplex et un studio. Le premier comprend une cuisine indépendante, une salle de séjour avec salon et une chambre à coucher, toutes parquetées, ainsi qu'une salle d'eau carrelée avec toilettes en rez-de-jardin. Il est bordé d'une terrasse. À l'étage, se trouvent une chambre ainsi qu'une salle d'eau avec toilettes. Le studio comprend quant à lui trois pièces carrelées : une cuisine, une salle de séjour et une salle d'eau avec toilettes.
Le jardin
Étendu sur environ 3 000 m², il descend en terrasses face à la mer jusqu'à la route de la Corniche. Il a été aménagé d'escaliers ainsi que de pergolas et complanté de pins, de palmiers, de chênes, d'oliviers, d'un mûrier platane, de lauriers, de mimosas et autres spécimens typiques de la végétation méditerranéenne, donnant à la villa et à la maison de gardien un environnement verdoyant des plus abondants.
À l'arrière de la demeure, le jardin jouit d'une planéité qui fut propice à l'installation d'une piscine à débordement. De forme libre et occupant une surface d'environ 50 m², elle est bordée de plages en pierres jointoyées et environnée d'arbres ou d'arbustes.
Ce que nous en pensons
Une villa Belle Époque qui fait plonger dans l'histoire et la splendeur des années 1900. Discrètement perchée dans le cadre idyllique du massif de l'Estérel, où les collines rocheuses rencontrent les eaux méditerranéennes à la transparence bleutée, la demeure endormie, témoin silencieux d'une période révolue, attend patiemment de retrouver son lustre d'antan. L'atout majeur de la villa réside dans son précieux emplacement : l'Estérel, avec ses sentiers sinueux, ses vues panoramiques et ses massifs de garrigue, crée une toile de fond naturelle remarquable, à quelques pas de la Méditerranée avec ses plages de sable fin.
Une restauration qui respecte l'histoire du lieu tout en l'adaptant aux normes de vie contemporaines, des jardins réaménagés avec soin pour reprendre leur éclat originel fournirait à une grande famille ou un investisseur porteur d'un projet professionnel un cadre des plus propices et privilégiés.
Référence 875816
Surface cadastrale | 2974 m2 |
Surface du bâtiment principal | 476.04 m2 |
Nombre de chambres | 10 |
Surface des dépendances | 117.79 m2 |
dont aménagées | 87.79 m2 |
Nombre de lots | 15 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.