La maison est dressée à l'intersection de plusieurs rues. L'accès principal, en retrait de l'alignement de la voie, se fait par un imposant portail en bois dit en « chapeau de gendarme » qu'encadrent des piliers de granit flanqués de chasse-roues. Il ouvre sur une cour intérieure. Un jardin est dissimulé par de hauts murs de pierre, qui clôturent l'arrière de la propriété. À l'origine dotée d'un parc plus étendu encore, la maison a été édifiée au début du 18e s. pour une famille de marins de la Compagnie des Indes, liée à l'Isle de France, devenue « île Maurice ». La demeure est restée dans la famille depuis lors.
Exposé au sud, l'édifice est élevé de trois niveaux dont un sous combles. La façade principale est rythmée de trois travées. Les murs sont en moellon de granit enduit et les encadrements des baies en granit taillé. La toiture, à quatre pans, est en ardoise, percée de trois lucarnes à fronton et encadrée aux pignons de deux hautes souches de cheminée, tandis que deux souches plus modestes se dressent au centre. Le chéneau de toiture est enchâssé dans une corniche en bois.
Édifié à l'arrière, un jardin d'hiver en arc de cercle est coiffé d'une toiture en ardoise. Au sud-est, à l'équerre du bâtiment principal, adossée à l'immeuble voisin, une dépendance en brique et moellon est couverte d'une toiture en ardoise. Elle sert pour partie de remise et pour une autre partie d'habitation.

La maison

Le rez-de-chaussée
La distribution est représentative des grandes demeures d'armateurs au début du 18e s. Un escalier monumental en bois se dresse dans l'entrée. Face à celle-ci, un salon donne sur le jardin. S'ensuit, d'un côté, une salle à manger avec une office et, de l'autre, une salle de séjour. Les pièces de réception ont de hauts plafonds, des sols en parquet ancien, avec un motif d'Arenberg dans la salle de séjour. Les murs du grand salon sont entièrement habillés de boiseries à caissons de teinte gris perle, relevées d'un liseré doré, typique des décors du 18e s. Elles encadrent une cheminée de marbre rouge au veinage clair et quatre hautes baies percées au nord, au sud et à l'ouest. Une rosace ainsi qu'une large corniche parachèvent le décor. Le petit salon est plus sobre, également avec une corniche et une rosace. Il est prolongé au nord par le jardin d'hiver, édifié avec soubassement de pierre. Les vastes baies vitrées sont encadrées par des pilastres avec vue à 180° sur le jardin. La salle à manger et une cuisine contiguë sont dallées en pierre de Saint-Cast, anciennement connue sous le terme de « platin ». La première est exposée au sud, la seconde au nord, avec une porte-fenêtre vers le jardin. Dans la salle à manger, une imposante cheminée aux jambages et au linteau de granit est armoriée. Enfin, une cave est accessible par une porte sous l'escalier.

Le premier étage
Il est accessible par l'escalier d'origine, tournant à retour avec jour et en bois. Un vaste palier dessert quatre chambres, dont une avec un point d'eau, ainsi qu'une salle de bains et des toilettes. Les chambres sont parquetées et décorées de boiseries, rosaces et corniches. Deux d'entre elles ont une cheminée en marbre. Toutes sont éclairées de baies munies de doubles fenêtres et occultables par des volets intérieurs. Trois d'entre elles sont exposées au nord tandis que la dernière est tournée vers le sud.

Le deuxième étage
Aménagé sous les toits, il est éclairé par des lucarnes et articulé autour d'un palier. Ce dernier distribue cinq chambres et une salle de bains avec toilettes. Deux des pièces à coucher ne sont accessibles qu'à partir d'une chambre contiguë. Les sols sont en parquet à lames ancien et les larges fermes de charpente apparentes.