Bien qu’implantée en centre-ville, la demeure se trouve dans un environnement particulièrement calme, dans une rue pavée où le passage, plus que modéré, n’affecte en rien la tranquillité des lieux. La position stratégique de la bâtisse assurait le silence nécessaire à la vie religieuse qu'elle a connue jusqu’à la Révolution française. Elle fut, en effet, la propriété du chapitre de la cathédrale Notre-Dame de Senlis avant d'être versée au patrimoine d’un couvent de la région. Aux 19e et 20e s., elle devint l’habitation de notables de la ville, principalement des notaires.
L’hôtel particulier est très discret, avec ses façades remaniées au 18e s. Côté rue, la modénature qui accompagne en toute sobriété la pierre de taille se résume à deux bandeaux d'étage qui rythment les deux niveaux et une corniche filante en pierre qui marque le bord de la toiture, en tuiles plates. Une porte d’entrée centrale en bois plein, surmontée d'une imposte vitrée et entourée de grandes fenêtres protégées de contrevents persiennés, dénote un certain classicisme. Construite au Moyen Âge et modifiée au fil du temps, la demeure consiste en un corps central de trois travées côté rue, qui s’élargit côté jardin, avec six travées, grâce à la réunion de la maison voisine avec la bâtisse principale. Sa surface habitable, d’environ 360 m², se répartit sur trois niveaux, dont un sous combles. Ses toits à deux pans sont principalement en petites tuiles anciennes, mais aussi en ardoise. Ils sont percés de lucarnes capucine. L’ensemble des façades sont simples, sans décoration, appareillées en pierres de taille ou en moellon de pierres. Les fenêtres, en particulier côté jardin, sont, à la mode du 18e s., larges et hautes. Tout le rez-de-chaussée est de plain-pied permettant un accès facile à ou depuis l’extérieur.
Juste à côté du logis, se dresse un mur d’enceinte à travers lequel une porte cochère à double vantail en bois plein mène à la cour et au garage. L’hôtel est construit entre cour et jardin comme le veut la tradition française, même si – petite atypicité – la première jouxte la bâtisse principale sur le côté. Quant au jardin, il bénéficie d’une orientation idéale, plein sud, accessible par les pièces principales de réception.

La demeure

Le rez-de-chaussée
La porte d’entrée s'ouvre sur une galerie au sol revêtu de tomettes d'époque, qui dessert l’ensemble des pièces de réception. À droite, une cuisine aux murs blancs fait face à une salle à manger avec deux fenêtres, un parquet droit au sol et une petite cheminée en briques, qui présente un manteau mouluré en bois peint de couleur crème, encadrée par deux vitrines de mêmes matériau et teinte. Au fond, la galerie distribue par ailleurs un grand salon, illuminé par deux hautes fenêtres qui donnent sur le jardin. Le parquet droit, la cheminée en marbre de style rocaille surmontée par un grand miroir trumeau marquent de façon certaine le siècle des Lumières. De part et d’autre, un petit salon et un bureau-bibliothèque, eux aussi orientés plein sud, sont baignés de lumière naturelle. Dans les deux pièces, des portes-fenêtres permettent de rejoindre directement le jardin. Le bureau pourrait aisément devenir une chambre à coucher qui bénéficierait de la salle d’eau existante au rez-de-chaussée.
La galerie centrale conduit enfin à la cage d’escalier, qui se déploie entre la salle à manger et le grand salon. Cette dernière, dallée de pierres couleur ivoire avec cabochons orangés, est éclairée par une double porte vitrée qui donne sur la cour pavée et permet de gagner le garage, l’appartement de service ou le jardin. L’escalier d’honneur aux marches en chêne est protégé par un garde-corps en fer forgé de la fin du 18e s.

Le premier étage
Un palier dessert cinq chambres à coucher, dont quatre bénéficient d’une vue sur le jardin. Elles sont vastes et chacune est d'une couleur différente comme le voulait autrefois la tradition. La plus grande est parquetée, dotée d'une cheminée en marbre blanc et décorée d’un lambris de mi-hauteur vert pâle. Les autres sont tout aussi confortables avec, dans l’une d’elles, une alcôve et un sol en tomette. Une garde-robe et deux salles de bains au goût actuel se partagent le reste de l’espace.

Le second étage
L’escalier d’honneur, qui se termine avec des marches en tomette, débouche sur un palier, à gauche duquel une première pièce, à usage possible de chambre à coucher, se prolonge par un petit appartement composé d’un salon, d’une salle de bains et d’une chambre avec vue sur le jardin grâce à ses lucarnes. À droite, une pièce qui sert actuellement de rangement mais qui pourrait être une chambre confortable, permet de rejoindre un grenier. Toutes les pièces du niveau sont sous combles et surmontées ou bordées de grosses poutres apparentes ; leurs sols sont parquetés et certains murs de l'appartement lambrissés.

La cave
Datant du 14e s. et voûtée avec une clef d’époque en pierre sculptée, elle séduira les amateurs de vieilles pierres. Par son hygrométrie et sa température toujours constantes, elle est propice à la conservation du vin.