L'édifice est caractéristique des constructions réalisées après la Première Guerre mondiale par des architectes de renom tel Marcel Griffon. Il est érigé sur le lieu d'exploitation de l'une des premières usines sucrières de France, créée à Béthune en 1818 par la famille Dellisse-Engrand. Une plaque commémorative dédiée à Victor-Amédée-Dellisse, ingénieur civil, député et homme politique décoré par Napoléon III, est toujours apposée sur le côté de la façade principale. Coiffée d’un toit en croupe à la Mansart, la demeure, typique de l’architecture néo-classique des années 1920, est construite en pierre de taille. Elle est gratifiée de balcons en fer forgé, de moulures raffinées, de balustrades et garde-corps ouvragés à motifs, de corniches en béton sculpté riches de nombreux détails. Dissimulée derrière les grilles d’un portail automatique en fer forgé, elle est élevée de trois niveaux dans un parc arboré de quelque 2000 m² clos de murs de brique datant de l’époque de Vauban, sur les ruines d'un couvent franciscain du 16e s. : « Les Récollets ». En amont de la façade de l’hôtel, se dressent ainsi les colonnes de l'ancien couvent, inscrit à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques en 1973, dont subsiste une partie de la nef centrale. Une allée comprenant en son centre un massif de fleurs et de buissons permet aux voitures d’entrer et sortir aisément de la propriété.

L'hôtel particulier

L'entrée dans la cour d’honneur s'effectue via une porte en plein cintre surmontée d'un tympan vitré. La bâtisse, qui se dresse sur trois niveaux, possède un avant-corps central lui-même précédé d’un perron. Un balcon agrémente la façade symétrique du logis dont l'aspect rectiligne est adouci par le percement de baies cintrées à la française, gratifiées de rambardes ouvragées en fer forgé, qui affichent une discrète élégance. Dans l’alignement du porche, un petit retour d’équerre, annexé au corps principal du logis, a été édifié par l'occupant actuel pour y intégrer une cuisine et une arrière-cuisine. D'une surface totale de quelque 1 000 m², l'habitation comprend plusieurs espaces de réception et de nombreuses chambres à coucher.

Le rez-de-chaussée
L'entrée principale s'effectue par le salon de réception qui porte le nom de la comtesse Mahaut d’Artois, rotonde octogonale coiffée d’un plafond mouluré aux motifs de guirlandes florales et rythmée de quelque dix pilastres entrecoupés de trompe-l’œil de marbre blond veiné Portor réalisés par un compagnon de France. Une cheminée en marbre veiné de rose trône au centre de la pièce qui reçoit la lumière naturelle de hautes portes intérieures vitrées. En enfilade, se tiennent les salons Philippe II et Charles Quint, qui forment une surface de réception de 100 m² gratifiée d'une grande hauteur de plafond. Plusieurs murs sont recouverts de lambris de bois intégrés à des chinoiseries raffinées, inspirées des salons exotiques au 18e s., éléments en vogue dans les demeures aristocratiques et royales. Côté rue, une porte vitrée ouvrant sur un hall d'accueil au sol en carreaux de ciment avec motifs géométriques colorés, constitue la seconde entrée et distribue d’un côté, le petit salon de musique George VI, de l’autre, les salons Philippe II et Charles Quint dont les baies vitrées proposent une vue sur le parc et les ruines de l’ancien couvent. Au fond du hall, un escalier monumental en marbre, orné d’une rampe en fer forgé à motifs géométriques, est surplombé d’un vitrail réalisé par l'artiste Georges Depienne, à qui l’on doit des ensembles conçus dans le cadre du relèvement des églises endommagées lors de la Première Guerre mondiale dans le Nord, sous la direction de l'architecte Louis Cordonnier, qui réalisa notamment l’Opéra de Lille. Des toilettes au plafond décoré, un ascenseur permettant d’accéder aux étages supérieurs et une cuisine de 66 m², comprenant espaces de rangement et chambre forte et disposant d'un accès indépendant vers le parc, complètent le niveau.

Le premier étage
Le palier et le couloir qui le prolonge desservent six salons à thème, chacun portant un nom emblématique et présentant un décor singulier. Parmi eux le grand salon Catherine de Médicis aux murs gainés de stuc vénitien rose où trônent une imposante cheminée Louis XV et une large porte fenêtre commandant le balcon qui encadre le perron ouvert sur le parc. Un autre salon, dédié à Napoléon Bonaparte, se distingue par ses murs lambrissés de couleur rouge et sa cheminée en marbre blanc. Deux autres salons intitulés respectivement Bourvil et Alexandre le Grand, complètent cet étage. Au bout du couloir central, un sixième salon coupé en deux parties, dénommé Fernandel, de quelque 50 m² et de facture plus moderne, est notable pour sa poutraison apparente en bois et ses murs de brique. Tous les sols de l'étage sont parquetés. Des toilettes complètent le niveau.
Le second étage
Accessible uniquement par l’ascenseur, indépendant du logis principal, il a été conçu par l’actuel occupant de manière à pouvoir accueillir les personnes à mobilité réduite. Un escalier de secours extérieur, avec accès PMR, a également été installé. Les fenêtres bénéficient d'un triple vitrage et le système de chauffage avec climatisation réversible permet d'optimiser la température dans toutes les pièces. L'étage est divisé en deux appartements d’une superficie de quelque 100 m² chacun. Le premier est un ancien grenier sous combles, réaménagé en appartement familial, au sol parqueté de chêne. Il se compose d'une salle de séjour gratifiée d'une cheminée de style Louis XV en marbre veiné de rose, d'une cuisine américaine réalisée sur mesure et modifiable pour un accès handicapé optimal, de trois chambres à coucher, d'une salle de bain, d'une salle de douche et de sanitaires. Le second, aménagé en duplex avec mezzanine intégrée, comprend une galerie circulaire accessible par un escalier en chêne, deux pièces de nuit percées de fenêtres de toit, une cuisine ouverte attenante à l'espace salon comprenant une cheminée en marbre Louis XVI agrémentée d’une plaque de fonte noire, ainsi qu'une salle de douche dont les murs sont recouverts de porphyre noir d’Afrique. La robinetterie est en or.