Situation
Pour qualifier le nord du département des Deux-Sèvres, on dit : le Bocage. L'appellation n'est pas usurpée. Haies et arbres découpent harmonieusement une campagne vallonnée aux échappées parfois lointaines. La vie économique va bon train, à commencer par l'agriculture, la modération et le respect de l'autre dominent dans la vie sociale. Bressuire est toute proche : ses 20 000 habitants en font la dynamique deuxième ville du département, bien reliée à Nantes, en un peu plus d'une heure, par une quatre-voies. Il faut moins de temps encore pour aller à Niort.
Description
Tout a été fait pour consolider, sans le dénaturer, un lieu de vie qui était devenu une ferme.
Deux cheminées monumentales au rez-de-chaussée étalonnent les pièces où elles figurent : salle à manger-cuisine et salon. Un bureau-bibliothèque (au rez-de-chaussée d'une des tours rondes) et une salle d'eau communiquent avec l'une d'elles. A l'étage, dans l'aile sud et l'aile ouest, un deuxième salon et quatre chambres de tailles diverses.
Beaucoup de fenêtres en chêne sont neuves et à double vitrage, souvent protégées par des grilles de défense vieilles de plusieurs siècles.
L'installation électrique a été refaite il y a dix ans. Chauffage central au gaz, assainissement aux normes.
De multiples espaces - sur environ 500 m2 -, à utiliser tels quels ou à aménager, cantonnent la cour. Ce sont actuellement autant de dépendances qui créent un espace jadis fortifié et aujourd'hui intime : vaste grange-hangar, anciennes étables, ancienne écurie, ancienne boulangerie, ancienne cuisine, etc.
Toutes les toitures sont récentes.
Le logis
Il remonte au 15e s. de manière sûre, peut-être même au 13e. Au 16e ses fortifications sont renforcées : bouches à feu d'un modèle rare, grilles aux fenêtres dont certaines sont encore présentes. Subsistent aussi des archères et des traces des dispositifs du pont-levis et des herses autour des portes, cochère et piétonne.
Au 17e s. des rénovations sont entreprises : le plafond en lattes de peuplier du salon de l'étage en témoigne, comme celui qui a été posé sous la charpente sculptée dans le grand salon du bas. L'escalier en vis date aussi probablement de cette époque.
Le logis dans son ensemble est l'une des rares maisons à avoir été épargnée par les Colonnes infernales, en 1793, lors des Guerres de Vendée dont le Bocage bressuirais fut l'un des principaux théâtres.
Après 1850, l'aile orientale est détruite, remplacée par des étables et une grange. Les douves sont comblées. La tour sud, visible sur le cadastre napoléonien disparaît elle aussi.
Le rez-de-chaussée
Le granit de la région règne ici en maître. Dès le cintre de la porte d'entrée. Un petit vestibule - le cellier s'y ouvre -, donne accès à une première très grande pièce où salle à manger et cuisine ont toute la place nécessaire. Le manteau de la cheminée monumentale - en granit bien sûr -, est frappé d'une fleur de lys en relief. Une porte sur le jardin et trois petites fenêtres regardent le sud. La lumière pénètre encore abondamment par deux autres ouvertures, l'une au nord côté cour, l'autre à l'ouest. Le solivage repose sur d'énormes poutres transversales. Au fond, une bibliothèque-bureau se réserve l'intimité de la tour ronde sud-ouest. L'actuelle salle d'eau communique avec cette grande pièce. Aussi vaste et plus haut de plafond, le salon fait penser à une ancienne chapelle. Sa cheminée monumentale donne l'échelle. Elle est faite d'un granit différent de celui, régional, du reste de la maison, ce qui la date d'après le 15e s. Une très grande fenêtre à grille et meneau à deux traverses est tournée vers le sud, ainsi qu'une porte basse. Une haute ouverture à grille tout aussi ancienne et simple traverse permet de jeter un coup d'oeil à la cour. L'escalier en vis est juste derrière une porte à encadrement de granit marqué : le léger ébrasement de son cintre et de ses piédroits accueille un tor très fin tandis que sa corniche est soutenue par trois consoles.
Le premier étage
L'escalier en vis, accessible aussi directement de la cour, mène à un palier sur lequel donne une chambre éclairée au midi par une fenêtre à grille ancienne. La cheminée est probablement du 14e s. Voilà un espace totalement indépendant. C'est en effet un autre escalier, dans le vestibule d'entrée du logis, qui conduit au reste du premier étage. Sur le palier, à droite, une grande chambre occupe une partie de l'aile ouest. La lumière du jour y est traversante et la charpente est apparente dans une isolation thermique. En face un salon d'hiver est couvert d'un rare plafond clouté de peuplier, posé au 17e s. La cheminée, au contre-coeur de brique, est fonctionnelle. A sa gauche se trouve le second niveau de la tour ronde sud-ouest (à l'intérieur de laquelle les pièces sont carrées). Il est dévolu à une chambre avec un petite fenêtre au sud et un sol de tomettes. De l'autre côté de ce salon d'hiver : une petite chambre et un dressing.
Les actuelles dépendances
Pour l'essentiel le logis proprement dit n'occupe que l'aile sud et un bout de l'aile ouest.
Les dépendances complètent pour l'instant les côtés du quadrilatère dont le sol empierré dessine des motifs et où demeure une citerne enterrée. Une étable et des petits toits s'appuient sur le mur d'enceinte au nord. L'aile Est, démolie au 19e s., a été remplacée par une grange-hangar qui ferait le bonheur d'un collectionneur de voitures et de motos anciennes. Mais, après la partie habitation du sud, c'est le corps de bâtiment de l'ouest qui est le plus intéressant. Ses ouvertures sont en plein cintre de granit. Dans l'avant-corps collé à l'aile sud s'ouvre la porte d'entrée principale. Au centre, un auvent abrite un escalier extérieur. L'intérieur est constituée de différentes pièces : le première, au nord, donne accès à la deuxième tour ronde, arasée, avec un toit à pan unique, la deuxième est une ancienne étable, la troisième est l'ancienne boulangerie où se voient encore un four à pain et un four à pâtisserie, la quatrième est décorée d'une cheminée à corbeaux originaux. Le sol de la grande pièce de l'étage, dotée de cinq ouvertures dont deux meurtrières, est à refaire.
Le jardin
Il longe le côté ouest du quadrilatère mais se déploie pour l'essentiel au sud, sans le moindre vis-à-vis. Au pied de la partie habitation, une vaste terrasse herbeuse invite aux repas conviviaux, aux fêtes et aussi à la lecture et à la méditation.
Ce que nous en pensons
L'ancienne maison-forte ne défend plus que l'intimité de ses occupants. Et quelques raretés décoratives. Après bien des métamorphoses au fil des siècles, le logis conserve un pouvoir d'envoûtement. L'existant a été conforté, sans innovation intempestive : l'histoire peut continuer sur des bases saines. L'importante réserve d'espaces sourira aux ambitieux. Dans un monde incertain, la nature tout autour est comme une deuxième enceinte protectrice.
Référence 231911
Surface cadastrale | 1 ha 28 a 23 ca |
Surface du bâtiment principal | 300 m2 |
Nombre de chambres | 4 |
Surface des dépendances | 500 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.