L'ancienne et monumentale porte cochère en bois qui assure l'entrée dans la propriété et le mur de clôture où elle s'inscrit préservent des désagréments extérieurs la demeure historique, également protégée par sa cour pavée et son environnement verdoyant. La maison, connue sur un plan terrien du 17e s., est issue de la réunion de deux habitations contiguës, dont l'une fut notamment appelée la « Petite Rome », et érigée en fief en 1613 par sieur Dervilliers, prêtre, chantre et chanoine, en faveur de René Régnier, conseiller du roi et trésorier de l’Extraordinaire des guerres.
La propriété, qui longeait les anciennes fortifications de la commune, a appartenu, à partir de 1630, à Guillaume Dupuy, également trésorier de l’Extraordinaire des guerres du roi puis, à la fin du siècle, au couple bourgeois formé par Nicolas Boucher et Marguerite Gobel, successeurs de Denis Bourgoin, chevalier et seigneur de la Grande Batelière. L’un des illustres résidents du domaine, complétant le tableau des renommées, fut, au milieu du 19e s., Amédée Joseph Lefebvre de Rumford, lieutenant-colonel de l’armée et chevalier de la Légion d’honneur.
La demeure, remodelée au fil des siècles sans pour autant avoir été dénaturée, était décrite, dès 1750, comme « une maison consistant à présent en un corps d’hostel couvert de thuille appliqué en cuisine, salle, chambre, greniers, petite et grand court » ; elle est centrée sur un corps originel, élevé de deux niveaux sur cave et augmenté de deux petites ailes. Toujours marquée aujourd'hui par le style classique caractéristique du Grand Siècle, la façade principale, composée de moellons et d’appareillage en calcaire, est enduite, exposée au nord-est et orientée vers le jardin d’agrément. La porte secondaire de l'habitation, qui s’ouvre sur une petite cour intérieure pavée, est surmontée d'une arcade en plein cintre.
Les baies sont garnies de fenêtres à grands carreaux, dont certaines sont bordées de garde-corps en fer forgé, tandis que d'autres sont protégées par des contrevents et persiennes en bois peint en vert. Le corps principal, abrité par des toits à longs pans, en tuiles de pays et pignons couverts, est agrémenté de bandeaux et de corniches moulurés ainsi que de chaînages d'angle à bossage.
Autour s'étend un vaste jardin arboré, clos de murs, à l’abri des regards, où a été bâtie une piscine, d'une surface d’environ 45 m². Enfin, une dépendance moderne, largement vitrée, sert de lieu de détente aquatique et abrite le système de chauffage de la piscine.

La demeure

Le rez-de-chaussée
Accessible par quelques marches en pierre et une double porte vitrée surmontée d'une imposte, l’entrée principale de la maison présente, outre d’amples volumes, un sol en tomettes et un escalier d’époque avec marches recouvertes de terre cuite et nez en bois. Elle ouvre sur plusieurs pièces, en rez-de-chaussée surélevé : une première salle à manger – avec un plafond à corniche moulurée et des murs couverts de lambris de hauteur, composés de panneaux à grand cadre et de soubassements – ainsi qu’un salon, avec plafond à solives apparentes peintes en blanc et cheminée au manteau de style classique en pierre sculptée et au contrecœur en brique. Les deux pièces donnent accès à la terrasse et au jardin.
L’entrée dessert également un demi-niveau en contrebas, qui comporte une seconde salle à manger avec sa cheminée ouverte en pierre ainsi qu'une cuisine séparée et équipée, qui donne sur la cour intérieure pavée. Des toilettes au sol en tomettes ainsi qu’un espace buanderie, avec une chaudière à gaz et une porte qui ouvre sur la rue, complètent utilement le premier niveau de l'habitation.

Le premier étage
L'accès se fait au moyen d'un escalier à un noyau et quart tournant, bordé d'une rampe en fer forgé à volutes et d'un remarquable mur à pans de bois, qui se présente dans un vide d’entrée au plafond garni de multiples poutres apparentes. Un demi-palier ouvre sur une première chambre au sol couvert de tomettes hexagonales, qui dispose de sa propre salle de bains et d'une cheminée à manteau en marbre noir et contrecœur en céramique blanche. À l'étage, à gauche, un bureau lumineux avec poutres apparentes donne sur la cour. À droite, se présentent deux chambres avec parquet massif, dont l’une est meublée d'une grande bibliothèque et équipée d'une cheminée fermée. S'y ajoute une salle de bains commune aux deux pièces. Au bout du couloir, une dernière pièce à coucher, qui comporte une salle d’eau avec douche à l’italienne ainsi que de vastes placards en bois massif, bénéficie d'une vue imprenable sur le jardin. La poutraison apparente, ancienne et en bois naturel, lui apporte un cachet particulier.

Le second étage
Au dernier niveau, une grande pièce à vivre aménagée sous combles, avec plafond cathédrale et poutraison apparente, lumineuse grâce à ses deux fenêtres de toit, parachève l'habitation. Elle est accompagnée d’une salle d’eau avec douche à l’italienne ainsi que d'une petite pièce, qui sert actuellement de garde-robe.

Le sous-sol
La maison bénéficie d’un vaste niveau inférieur, principalement composé de deux caves en enfilade, voûtées, spécialement aménagées pour permettre de conserver une collection de vins et de réaliser des dégustations dans les meilleures conditions. Par ailleurs, deux pièces servent d’atelier et de rangement.

Les dépendances

Le pool-house
L'abri de piscine, construction moderne ouvrant par des baies vitrées, forme un lieu de détente et de relaxation tout proche du bassin. Y a par ailleurs été aménagé un local technique, avec une pompe à chaleur pour le chauffage de la piscine.

L'abri à voitures
Une dépendance attenante au grand portail, bâtie en pierre, enduite et couverte de tuiles, composée d’un garage et d’un auvent, permet notamment de stationner un véhicule.