Depuis le centre-ville de La Croix-Valmer, une petite route départementale serpente entre les belles villas balnéaires dont fait partie celle de la propriété, témoin d'une époque où les pionniers du tourisme découvraient l'un des plus beaux sites de la Côte-d'Azur. Au détour d'un virage, un discret chemin de terre bordé d'arbres mène à l'imposante grille de l'entrée principale du domaine. Passé cette dernière, le chemin conduit jusqu'à un espace de stationnement à l'ombre d'arbres centenaires, ou bien jusqu'au garage situé au sous-sol de la partie orientale de la maison.
La bâtisse, orientée au sud-ouest, est édifiée en limite de propriété dans l'angle nord-ouest du terrain, ce qui libère une grande surface de jardin en contrebas. La façade principale, en pierre enduite de blanc avec un soubassement en granit, forme un L élevé de deux niveaux, avec un pignon gauche en légère avancée qui soutient un toit vernissé de tuiles vertes. Elle est ornée et rythmée par des chaînages d'angle crénelés, par des encadrements de baies moulurés aux motifs aussi divers que la forme de ces dernières – ici droites et triples, là cintrées et simples –, enfin par des bandeaux d'étage. Au niveau supérieur, un balcon en bois sculpté et peint dispense une très belle vue sur la mer comme sur les verdoyants environs. Un petit escalier de quelques marches permet d'accéder au perron donnant sur l'entrée principale puis le rez-de-chaussée surélevé. Le palier qui devance l'entrée est abrité par un auvent au toit vernissé et protégé d'un verre au pourtour teinté, encadré par une boiserie qui rappelle les autres ornements en bois des façades ou de la toiture, et participe à l'unité stylistique de la construction. Le débord de toit est soutenu par de solides membrures en bois travaillé en forme d'arc et peint dans la même tonalité jaune beige que les huisseries, les garde-corps ou les contrevents des deux niveaux.
L'arrière de la maison, séparé de l'avant par une petite cour intérieure qui apporte de la lumière aux diverses pièces attenantes, est moins élevé et présente une juxtaposition de toits en tuile rouge, dont l'un surmonte une tour hexagonale. Sa partie postérieure donne de la profondeur à la maison et abrite essentiellement des pièces de service.

La villa

Le rez-de-chaussée
De la large entrée, au sol en carreau de ciment, aux murs et au plafond décorés de fresques qui figurent des oiseaux ou des fleurs, se dégage une atmosphère à la fois colorée et solennelle, donnant une idée immédiate de ce que recèle l'intérieur de la demeure. De là, des portes à double battant s'ouvrent sur un salon à gauche et sur une salle à manger à droite. Au fond du hall d'entrée, un escalier en marbre bordé d'une solide rampe en fer forgé ouvragé peint en blanc, avec main courante en bois, décrit une courbe harmonieuse pour atteindre l'étage. À ce premier niveau, les pièces bénéficient de beaux volumes, la hauteur de plafond avoisinant les 4 m.
Dans le salon, trois baies de fenêtres rapprochées donnent sur le jardin, l’ouverture centrale surmontant les deux autres, symétriques, et permettent d'apprécier la vue sur mer. Le plafond est richement décoré de motifs fleuris, peints dès la construction par les "frescators de Nice", des artistes italiens itinérants qui réalisaient leurs œuvres dans les plus belles propriétés de la région. Les murs sont ornés de cimaises et trône sur l’un d’eux une imposante cheminée dont le foyer est entouré d'un contrecœur parsemé de motifs fleurdelisés, tout comme les carreaux de ciment au sol. De fines boiseries décorent la salle à manger – lambris de soubassement, trumeau de cheminée, huisseries, fenêtres et portes, vitrées ou pleines – et un mobilier sur mesure rappelle le motif en trois parties de la large baie triple qui éclaire la pièce, avec vue mer également. Comme dans le salon, se donnent ici à voir des carreaux de ciment, des fresques fleuries au plafond, une élégante cheminée en marbre avec contrecœur fleurdelisé ainsi que des portes surmontées d'un fronton décoratif en bois sculpté. Au fond de la salle à manger, un corridor dessert deux petites pièces servant de réserve ou d'office et précédant la cuisine, avec son sol en terre cuite et son "potager", qui abrite une cuisinière ancienne à bois et charbon. Derrière la cuisine, la traversée de la chaufferie permet d’accéder à trois petites pièces peu éclairées, pouvant cependant être aménagées en chambres d'appoint. Enfin, un escalier en colimaçon permet de rejoindre le vaste sous-sol.

L'étage
Dans la continuité du rez-de-chaussée, une décoration soignée agrémente le niveau supérieur avec des sols aux semblables carreaux de ciment, des plafonds décorés par des fresques florales, des cheminées en marbre de Carrare, les mêmes frontons décoratifs au-dessus des portes et, ici aussi, une importante hauteur de plafond, d'environ 3,3 m. Le vaste palier ceinture la cage d'escalier et distribue les différentes pièces de l'étage : une première chambre à coucher, ouverte sur un large balcon avec vue mer, une seconde dans le pignon ouest, avec un vieux poêle salamandre, sa salle de bain attenante et une vue tout aussi gratifiante, enfin une petite chambre d'appoint et des toilettes. Un corridor partant du palier dessert deux autres chambres, situées au nord-ouest, ainsi qu'une seconde salle de bain.

Le sous-sol
Très vaste, le niveau semi-enterré présente un potentiel d'aménagement certain car la hauteur sous plafond est assez importante et des fenêtres apportent de la lumière à l'ensemble de l'espace, constitué d'un grand garage, de trois pièces faisant office de caves et d'un studio avec salle d'eau à rénover.