Aux portes d'Orange, en position sommitale face au mont Ventoux,
une imposante maison de village, ses deux tours et son jardin suspendu
Orange, VAUCLUSE paca 84100 FR

Situation

Exactement au sommet de l'un des rares villages médiévaux du Vaucluse qui ont pu conserver leurs remparts, ici du 12e s. Jouxtant les crus les plus réputés de Châteauneuf-du-Pape, au cœur d’une Provence encore authentique, à l'écart des grandes migrations touristiques. Le village de moins de 10 000 habitants est édifié sur une butte et son pourtour. Il connut son heure de gloire sous la domination des princes d'Orange-Nassau entre les 12e et 16e s. ; ils en firent leur fief et celui du Saint-Empire romain germanique, y construisirent leur château et y implantèrent une vie de cour qui développa le plus beau des principes de la chevalerie médiévale : le langage d'amour.
À 15 min d'Orange TGV et de Carpentras, 25 min d'Avignon TGV et 1 h 15 de l'aéroport Marseille-Provence à Marignane.

Description

Flanqué au nord et au sud de deux tours carrées portant girouettes-fanions, sur toit en croupe à quatre pans de tuiles romaines anciennes, l’édifice se divise en plusieurs sections. Les tours sont desservies par un escalier intérieur en vis datant du 14e s. et par un escalier du 18e s. en tomettes traditionnelles de facture séculaire.
Une partie de l'existant a probablement été construite au 14e s., sur la ruine d’un castrum-castellum érigé antérieurement par l'un des premiers princes d’Orange-Nassau. Au gré de ses propriétaires successifs, son aspect s’est très sensiblement modifié ; il conserve aujourd'hui des traces de toutes ces occupations.
Réaménagé en 1763 après un effondrement partiel, puis en 1850 pour le "moderniser", et enfin dans les années 1970, il a connu une multiplicité d'interventions qui, aujourd'hui, n'aident ni à la lisibilité des accès originaux ni à celle de l'affectation première des volumes.
La façade sud, donnant sur la rue, ne présente aucun caractère spectaculaire et cultive volontairement une sobriété certaine. Une vierge d’angle posée au 17e s. et une solide porte en chêne sculptée en pointe de diamant datant de la fin du 18e s. viennent à peine en égayer l'austérité, soulignée par un anonyme crépi ocre qui masque un appareil beaucoup plus ancien.
SI l'on en croit une légende locale, la maison aurait eu comme occupant le troubadour Raimbaut d'Orange (1140-1173), le plus ancien des troubadours de Provence, qui y aurait fondé ses "cours d'amour" et y serait décédé à l'âge de 33 ans. Le signe du "cœur en feu", signe de la passion sculpté dans la pierre, les ferronneries, la vitrerie, aussi bien que la frise en lyre de l'accès principal, portent témoignage de cette occupation aussi poétique qu'hypothétique.
Enclos dans ces murs protecteurs, garants d'un calme absolu, le jardin suspendu au-dessus du patio et des terrasses conserve une atmosphère éthérée. À l'écart, enfin, un jardin potager se cache à l'abri d'une grange.

La maison

La maison se déploie sur deux étages sous combles, aménageables en une quinzaine de pièces ouvrant à la fois sur la rue, le patio et le jardin suspendu.
Des éléments remarquables ont été préservés tel un escalier en vis datant de la fin du 14e s., en pierre coquillière blonde incrustée de fossiles des mers tertiaires, telles des fenêtres à meneaux et une variété d'huisseries de type cintrée, en ogive ou en anse, presque toutes à décor de vitraux bicolores.
Réhabilitée dans les années 1970 – les sanitaires en témoignent avec insistance –, elle a su cependant conserver l'atmosphère des demeures du 19e s. Quelques raretés affichent l'époque dont elles procèdent, comme les radiateurs en fonte à décor d'acanthe, des couloirs de circulation domestique à l'arrière des alcôves et des papiers peints anciens.


Le rez-de-chaussée
La porte à imposte-vitrail marquée de cœurs commande l'accès à un vestibule qui distribue la salle à manger à droite et la cuisine à gauche. Exactement dans son prolongement, une autre porte ouvre sur le patio intérieur où s'impose une vénérable table en pierre, sans doute en place depuis de nombreux siècles, sous la protection d'une des deux tours carrées de la maison, la plus imposante, accessible par un escalier extérieur et intérieur. À sa gauche, le patio distribue un cellier, mitoyen de la cuisine, une série d'escaliers descendant aux caves et une porte menant aux locaux techniques, dont la voûte en berceau porte la mémoire d'un oratoire probablement antérieur au 14e s., et au garage (pour quatre véhicules), accessible aussi par l'extérieur de la maison. À droite, il ouvre sur un salon aux larges baies cintrées et sur un escalier à tomettes hexagonales au carmin de cochenille (symbole aussi bien de la passion amoureuse que de la colère) datant du début du 18e s.

Le premier étage
Il s'étire tout le long du corps principal, borné par les deux tours qui lui sont attachées au midi et au septentrion. Il présente une enfilade biscornue et ludique de pièces et de chambres à coucher, souvent dotées de sanitaires typiques des années 1970. Des corridors de circulation intérieure, hérités des passages de service du 18e s., ont été habilement conservés à l'arrière de presque toutes les chambres à alcôves, de même que leurs portes à impostes. Des papiers peints d'époque Second Empire ou début de siècle capturent le regard en évoquant les tableaux de Vuillard. Parquets anciens sur lambourdes, pare-feuilles en terre cuite flammée, petites tomettes de Salernes, carreaux vernissés sur le modèle de ceux du palais des Papes d'Avignon, se disputent l'occupation des sols selon qu'ils sont de chambres ou de salons, dans un florilège original de formes et de couleurs. Plusieurs portes basses en ogives offrent un accès direct au jardin suspendu. Enfin, un studio totalement indépendant grâce à son entrée de plain-pied, séparé du reste de l'étage par un mur de refend, prolonge la structure de cet extravagant niveau, à la fois étage sur le patio et maison sur le jardin.

Le deuxième étage
Occupant le corps central du bâti et une partie de la tour carrée septentrionale, une salle de billard français, un bureau et une bibliothèque en mezzanine sous des plafonds à la française, dont les poutres principales en mélèze dépassent souvent le mètre d'épaisseur, composent le dernier étage. Un solivage de même essence est reconduit dans toute dans la demeure. Les chambres à coucher, presque toutes sans vis-à-vis, s'ouvrent sur une vue dominante du clocher de l'église, la rue, la quasi-intégralité du village, la campagne alentour, ses vignobles et, en ligne de mire, le mont Ventoux. Une superficie non négligeable de combles aménageables complète cette maison gigogne, pleine de ressources passées et futures. Enfin, la lanterne de la tour nord, avec ses huit fenêtres orientées par deux aux quatre points cardinaux, s'amuse à jouer au belvédère, à la vigie ou à l'observatoire astronomique, autorisant une scrutation méthodique du ciel étoilé, dégagé par le mistral.

Annexes et dépendances

D'une superficie de 141 m2 environ, elles sont réparties en trois espaces : à l'ouest, en mitoyenneté avec la maison principale, le garage ; sous elle, quatre caves ; et en vis-à-vis, séparé de la demeure par l'ancien chemin de ronde du village, un garage supplémentaire, clos de grillage.
Cette dernière partie est accessible par la rue. Elle est fermée au levant par un petit jardin potager, totalement clos lui aussi, actuellement hors culture, mais qui ne demande qu'à alimenter de nouveau la maisonnée.


Les caves
Eu égard à la différence de niveau entre la demeure et son jardin suspendu, l'une des caves se retrouve sous le premier étage et non sous le rez-de-chaussée. Toutes sont voûtées en berceau, assez basses et d'une facture utilisant un appareil grossier. On peut penser qu'elles ont été constituées à partir de tunnels de circulation utilisés en temps de conflits et obturés dès le 13e ou 14e s. Une légende assure que l'une d'elle fut, au Moyen-Âge, un tunnel qui rejoignait directement le palais orangeois des princes d'Orange-Nassau. La haute voûte quadripartite laisse plutôt supposer l'existence d'un fragment d'oratoire seigneurial ou de chapelle rescapée de l'effondrement du château médiéval à la fin du 18e s. L'ensemble forme un surprenant dédale actuellement utilisé pour partie comme débarras et pour partie comme chaufferie avec chaudière au fuel et pompe à chaleur géothermique non encore raccordée.

Le rez-de-chemin
En vis-à-vis de la façade sud de la maison, sur la plus haute route du village menant à la porte charretière à double vantail du garage de la demeure, un ensemble de deux dépendances, ouvertes sur la rue, traces d'anciennes granges sans doute, sont aujourd'hui utilisées comme garage d'appoint pour trois voitures, clos par des grillages recouverts de végétation. Un jardin potager en friche prolonge les dépendances au levant. La campagne, ici, n'est jamais très loin.

Le jardin suspendu

Il s'épanouit au-dessus du patio, en vis-à-vis avec le premier étage de la demeure. Son accès intérieur est commandé par plusieurs portes ogivales percées dans les escaliers de la tour nord et de la tour sud. Lot séparé de ce qui fut autrefois le vaste parc du château, aujourd'hui privé, il continue de l'observer, au travers des entrelacs d'une ferronnerie d'art. Un bassin aux nénuphars abritant une colonie de gros poissons rouges, une plantation touffue de belles essences locales, le chant des oiseaux venus se rafraîchir au sommet du village achèvent de conférer à cette petite jungle parfaitement maitrisée, bien qu'égarée au-dessus des toits, un caractère hispanisant et médiéval à la fois, gages d'une sérénité et d'un charme préservés.

Ce que nous en pensons

Une maison dans son jus, poétique et désuète à souhait, nécessitant quelques réhabilitations. Et elle en vaut la peine tant il est vrai qu'elle jouit d'une vue prodigieuse sur tout le relief environnant et le mont Ventoux, visible de plusieurs chambres.
Refuge et vigie au sommet du village, elle forme un lieu idéal pour nourrir des projets de changement de vie à 2 h 30 de Paris ou de maison d'hôtes chaleureuse autour de son jardin suspendu, avec un nombre de chambres à reconsidérer.
Toutes sortes d'activités culturelles pourraient également y naître ou y renaître, dans le souvenir du célèbre troubadour censé avoir occupé les lieux. Une famille pourrait aussi simplement y couler des jours heureux sous le regard du Géant de Provence et de ses lumières constamment changeantes.

850 000 €
Honoraires à la charge du vendeur


Voir le Barème d'Honoraires

Référence 496323

Surface cadastrale 762 m2
Surface du bâtiment principal 389 m2
Nombre de chambres 9
Surface des dépendances 141 m2


Aucune procédure en cours menée sur le fondement des articles 29-1 A et 29-1 de la loi n°65-557 du 10 juillet 1965 et de l’article L.615-6 du CCH

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