Situation
Dans le nord-ouest de l’Île-de-France, au sein d'une commune de 2 000 habitants en bordure de Seine et à flanc de coteau, la propriété se trouve dans le département des Yvelines et dans le parc naturel régional du Vexin français. Dix terrains de golf se situent dans un rayon de moins de 20 km. Le village situé en contrebas concentre tous les commerces de proximité.
Accessible depuis Paris par les autoroutes A13 et A14, la villa est également à 30 km de Versailles, à 25 km de Pontoise et à moins de 25 km de Saint-Germain-en-Laye. Grâce à l’autoroute A14, La Défense est accessible en 30 min et Paris en 40 min environ. Les aéroports du Bourget, à 55 km, d’Orly, à 60 km et de Roissy, à quelque 70 km, se rejoignent en 1 h de route environ. Quatre gares, à moins de 5 km sur l'axe Paris-Normandie, permettent de rallier Paris-Saint-Lazare par TER et Transilien.
Description
La « villa Poiret », également connue sous le nom de « château de Mézy », fut commanditée par le couturier Paul Poiret, précurseur en son temps des arts de la mode, à l’architecte Robert Mallet-Stevens au début des années 1920, alors que celui-ci était encore méconnu. C’est sa recherche en tant que décorateur des films de Marcel L’Herbier qui a fondé sa future architecture.
Cinq ans après la fin de la Première Guerre mondiale, Mallet-Stevens, alors âgé de trente-sept ans, n’a encore réalisé aucun de ses projets. En effet, la villa Noailles à Hyères, sur la côte varoise, dont l’étude et la réalisation lui sont confiées par Charles et Marie-Laure de Noailles, aristocrates fortunés et mécènes de renom, ne sera achevée qu’en 1925. La villa Cavrois, située quant à elle à Croix, dans le nord, commande de Paul Cavrois, riche industriel roubaisien du textile, sera inaugurée en 1932. La villa Poiret est donc l’une des trois résidences d’importance réalisées en France par Mallet-Stevens, chacune classée ou inscrite MH, et la seule à être restée aux mains d’un propriétaire privé.
Robert Mallet-Stevens proposa à Paul Poiret, dans un cadre naturel, légèrement à l’écart du village, une maison dominant la vallée de la Seine et éclatante de blancheur, marquée par un jeu habile de lignes horizontales et verticales où règnent la lumière et les transparences. Nourri de l’épopée cubiste, Mallet-Stevens combine les volumes – cube et cylindre –, les grands espaces, les terrasses, les immenses baies vitrées et les matières : béton armé, verre et métal, notamment. Le chantier, débuté en 1922, fut stoppé faute de moyens en 1923, alors que seul le gros œuvre était terminé. Après la faillite de la maison de couture de Paul Poiret en 1926, l’édifice demeura à l’abandon pendant plusieurs années, avant d’être racheté par l’actrice roumaine Elvire Popesco en 1934. Cette dernière s’adressa de nouveau à Mallet-Stevens pour achever la construction et en conforter l’usage domestique, ce qu’il ne put réaliser, ayant dû se réfugier en 1939 avec son épouse dans le sud-ouest de la France après la déclaration de guerre. C’est donc à un autre architecte, Paul Boyer, que fut confiée après la guerre la mission d’achever les travaux. Quelques modifications lui donnent alors une allure de navire, rappelant la mode des transatlantiques de l'époque. L’essentiel du dessin de Mallet-Stevens est cependant conservé. La comédienne Popesco l’habitera jusqu’en 1985.
L’édifice fait aujourd’hui figure de château des temps modernes. Laissée à l'abandon durant une quinzaine d’années, la propriété fut rachetée en 1999 par un industriel amateur et collectionneur d’art contemporain. Il la revendit en 2006 à un occupant qui sut mener à bien une restauration en utilisant les plans établis pour Elvire Popesco.
La villa
En position dominante, à une altitude de 120 m environ, qui lui assure une vue panoramique sur les massifs boisés environnants et la vallée de la Seine, elle a été construite avec un matériau nouveau pour son époque : le béton armé. Mallet-Stevens organise la demeure horizontalement autour d’un patio au fond duquel se trouve la porte d’entrée principale, à double battant de verre et de métal. Inspiré des jardins cubistes de la villa Noailles, le long patio est marqué par une double rangée de six oliviers plantés dans de grands bacs carrés. Aux pieds des oliviers, s’étire une double rigole en pente douce au fond tapissé de galets.
Inscrite au titre des monuments historiques, la villa présente une surface habitable d’environ 800 m², entourée de 1 000 m² de terrasses pavées. Les vastes façades sont percées par de larges baies vitrées rectangulaires, surmontées de toits-terrasses, qui caractérisent le style Art déco. L’architecte Paul Boyer ajouta aux façades de soubassement sud des œils-de-bœuf ainsi que des rambardes en forme de bastingage aux terrasses sud et est, ce qui valut à la villa le surnom de « paquebot ».
Le rez-de-chaussée
Un vaste hall distribue, sur la gauche, un passage qui mène à un salon de réception haut de plus de 7 m et illuminé par d'immenses baies au cadre métallique noir, orientées au sud-est et formant deux murs vitrés à angle droit. À travers l'un de ces derniers, côté est, une porte vitrée à double battant donne accès à de longues terrasses, qui bordent pour partie les façades orientale et méridionale de la villa, permettant de profiter pleinement de la vue sur la nature en contrebas et au loin. De là, un escalier en forme de V conduit au parc.
Dans le hall, s’élève l'escalier principal à double quart tournant, grand et en pierre, avec palier intermédiaire hémicirculaire, pavé de larges dalles également en pierre. Un passage débouche dans l’aile est. Un long couloir dessert un bureau ainsi qu’un salon en enfilade, éclairé par des baies vitrées qui ouvrent sur la terrasse est. Au fond, se font suite une salle de bains, des toilettes, deux chambres à coucher et une garde-robe, qui mène à une pièce d'eau avec toilettes.
Face à la porte d’entrée, le hall dessert deux salles à manger en enfilade. La première, la plus vaste, est illuminée par ses larges baies vitrées avec accès à la terrasse sud. Dans la seconde, un escalier conduit au sous-sol. Un passage mène à une cuisine éclairée par de hautes fenêtres qui s’ouvrent sur le parc à l’ouest. La pièce dessert une office dont une porte-fenêtre accède à la terrasse ouest, une buanderie ainsi qu’un cellier.
Dans le prolongement de l’office, une porte mène à l’aile ouest. Dans le dégagement qui suit, un escalier agrémenté d’une rampe en fer forgé et éclairé d’un grand œil-de-bœuf, qui dévoile une vue sur le parc, conduit au premier étage. En dessous de l’escalier, une porte ouvre sur des toilettes. Plus loin, se trouve un bureau en face duquel un escalier mène au sous-sol. Un couloir distribue trois chambres à coucher avec vues sur le parc. À ce niveau, comme dans toute la villa, le sol est pavé de grands carreaux sombres avec plinthes assorties.
Le premier étage
Par l’escalier principal, un palier éclairé d'une baie verticale étroite qui donne au sud distribue, à gauche, une porte vitrée ouvrant sur le toit-terrasse de l’aile ouest. Un couloir dessert une salle de bains, des toilettes ainsi que deux chambres à coucher. Sur le palier, un passage conduit à une coursive intérieure, pavée de grands carreaux sombres, qui surplombe le salon principal. Un spacieux dégagement mène à l'aile est, qui comprend une salle de bains, des toilettes, une salle de séjour ainsi que deux pièces à coucher, où des portes-fenêtres ouvrent sur la terrasse. À l’extrémité de l’aile ouest, l’escalier éclairé par l’œil-de-bœuf permet de rejoindre le rez-de-chaussée.
Le deuxième étage
Accessible depuis l’escalier principal, une pièce palière donne sur la terrasse du niveau, depuis laquelle un escalier conduit à un belvédère avec vue à 360 degrés, qui rappelle un bastingage grâce à son garde-corps en inox. Au sud-est, la vue porte jusqu’à la tour Eiffel, la basilique de Saint-Denis et le Sacré-Cœur, qui lui tiennent d’horizon.
Le sous-sol
D’une surface d’environ 800 m², il est accessible par deux escaliers intérieurs et se compose principalement de caves à aménager. Dans l’une d’elles, se découvre un vaste couloir de nage éclairé par des hublots, qui devra être achevé. Une porte vitrée, au sud, mène directement au parc.
Le pavillon de gardien
Implanté à proximité du portail d’entrée, il est élevé de deux niveaux et surmonté de toits-terrasses. Ses façades, enduites en blanc, sont percées de baies vitrées ainsi que d'ouvertures horizontales qui ménagent une vue sur le parc et la villa située en amont.
Le rez-de-chaussée
Il est accessible directement depuis l’entrée de la propriété par quatre baies vitrées ainsi que par une porte à l’arrière située en haut d’un escalier extérieur. Il se compose d’un vestibule, d’une vaste pièce de vie avec cuisine ouverte et équipée, de toilettes ainsi que d’une arrière-cuisine. Les sols sont carrelés. Un escalier mène à l’étage.
L'étage
Il se divise en une chambre éclairée par une large baie vitrée, qui s’ouvre sur une terrasse, une salle de bains avec une porte-fenêtre, qui mène à une seconde terrasse, et des toilettes.
Le parc
D’une superficie de plus de 5 ha, entièrement clôturé, le parc se découvre derrière le portail d'entrée, qui fait face à de hauts cèdres du Liban. Il apparaît comme une extension du bâtiment lui-même, avec lequel il forme un tout indissociable. Dans la continuité de la villa, se dévoilent de vastes pelouses. Par sa topographie, le terrain présente depuis ses terrasses des vues imprenables sur les environs. Située en amont, une piscine d'environ 10 m x 4 m a été aménagée. Elle devra faire l’objet d’une rénovation. Dans le contrebas de la villa, à l'est, un verger a été planté. Au nord et à l’ouest, enfin, des sous-bois cernent les pelouses.
Ce que nous en pensons
Emblématique des réalisations de l’architecte Mallet-Stevens, la villa Poiret navigue depuis plus d’un siècle en conservant les atours d’une architecture avant-gardiste et audacieuse. Au sommet de son toit-terrasse, il est aisé de s’imaginer aux commandes d’un navire dont la proue, entièrement tournée vers l’horizon, dévoile un panorama imprenable sur la vallée de la Seine et ses environs, jusqu’à Paris. Véritable château du 20e s., la singulière construction rappelle les grandes demeures aristocratiques du siècle des Lumières par ses volumes et son organisation. L’architecture géométrique, caractérisée par l’harmonie de ses angles droits, de ses courbes nettes et de ses perspectives, se prolonge dans les espaces du parc. Intérieurs et extérieurs se rejoignent et se reflètent ; depuis le parc, le regard se porte irrémédiablement sur le bâtiment.
Évoquant le décor Art déco de « Gatsby le Magnifique », la villa Poiret pourrait retrouver sa fonction initiale de résidence privée ou devenir un haut lieu propice à une exploitation hôtelière ou culturelle, à proximité de Paris.
Référence 788073
Surface cadastrale | 5 ha 29 a 59 ca |
Surface totale intérieure | 800 m2 |
Nombre de pièces | 10 |
Nombre de chambres | 10 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.