Le bourg de Sarre-Union tire son nom de la réunion de deux cités situées de part et d'autre de la vallée de la Sarre, sur un site occupé dès l'antiquité. D'une part le bourg médiéval de Bockenheim, qui dépendait du duc de Lorraine, et d'autre part la ville neuve du 18ème siècle, Neusarrewerden, fondée par les comtes de Nassau-Sarrewerden. La Sarre marquait alors la frontière entre deux territoires, l'un français l'autre « allemand » jusqu'à la Révolution française et la fusion des deux cités.Les deux centres historiques concentrent un riche patrimoine architectural et urbain, qui justifie leur protection en cours comme Site Patrimonial Remarquable. Au cœur du bourg médiéval, la demeure trône au sommet de la rue principale qui regroupe l'Hôtel de Ville du 18ème siècle, l'église du 16ème siècle et l'ancien collège des Jésuites.La demeure du début du 17ème siècle est le Monument Historique le plus emblématique de la cité, nommée « maison Renaissance » de par son style caractéristique. Implantée au croisement de deux rues en patte d'oie, elle impose son haut pignon à volutes comme décor à l'apogée de la perspective formée par la grand'rue.

La demeure Renaissance

L'édifice suit un plan trapézoïdal formé par le croisement des deux rues en patte d'oie. Suivent une petite aile en retour d'équerre et une cour directement accessible de la rue, avec une petite dépendance en appentis.
Le pignon Renaissance, de trois niveaux plus deux niveaux de combles, domine le paysage urbain. Orienté à l'ouest et bénéficiant d'une vue dégagée sur la grand'rue, il est bordé de chaque côté de volutes qui produisent des bordures complexes en courbes et contre-courbes, chapeautées par des pinacles. Un oriel caractérise le rez-de-chaussée du pignon. Les façades sont percées de fenêtres à meneaux, elles aussi caractéristiques du style Renaissance. Les pierres de taille, richement sculptées, font de la demeure une des plus exceptionnelles de la région.
L'entrée par une façade latérale laisse apparaître une tourelle d'escalier à vis, légèrement hors œuvre. Une logette de trois niveaux au-dessus de la porte cintrée de la cave voûtée comporte des sculptures. Le rez-de-chaussée surélevé accessible de plain pied depuis la cour, est le départ d'un escalier à vis, en pierre de taille à noyau creux. Celui-ci dessert chaque niveau de l'édifice, du sous-sol aux combles. Chacun des trois niveaux distribue un appartement indépendant de quatre à cinq pièces avec cuisine, salle d'eau et toilettes. Chaque étage diffère quelque peu, les murs intérieurs étant constitués de colombages typiquement alsaciens, ce qui donne lieu à plus de liberté structurelle.
Les aménagements intérieurs actuels sont sans intérêt et vétustes. Les doublages et faux-plafonds laissent toutefois apparaître par endroits les qualités architecturales d'origine de la demeure ; plafonds à la française avec sous-poutres moulurées, et colombages décoratifs avec des traces de polychromie.
Côté cour, chacun des niveaux bénéficie d'une loggia, actuellement fermée par du vitrage, véritable atout quel que soit l'usage futur de l'édifice. Les loggias sont également desservies par un élégant escalier en colimaçon en métal.

La cour

Une petite cour directement accessible depuis la rue par un portail constitue un espace extérieur dans cet environnement urbain en plein centre historique. Une petite dépendance en appentis ouvrant sur la cour pourrait faire office de place de stationnement couverte ou de quelque autre fonction.