Situation
Première porte d'entrée dans le Pays d'Auge, Pont-l'Evêque occupe une position clef depuis le 12e s., au croisement des axes Bayeux-Rouen et Lisieux-la-mer. Centre administratif et judiciaire important, c'est cette époque qui explique la multiplicité des manoirs à pans de bois et des hôtels particuliers de pierre et de briques des notables. Au 19e s., des édifices importants ont été érigés comme le tribunal de la Restauration, une prison à l'architecture néo-classique qui a hébergé René la Canne pour la petite histoire, ou encore les distilleries. Paris, à 190 km, se relie facilement par l'A13. Le trajet en train, depuis la gare accessible à pied, s'effectue en deux heures avec plusieurs liaisons quotidiennes.
Description
Le manoir du 16e s. et son extension du 18e s.
Il s'élève sur trois niveaux dont un sous combles. De forme en L, la longue façade sur rue s'étire avec sept travées. Elle est entièrement en pans de bois sur un soubassement de moellons. Le second niveau est en encorbellement sur des corbeaux dont certains surmontent encore une volute sculptée. Les baies sont rectangulaires, celle du porche légèrement cintrée. A l'arrière, une aile est en retour d'équerre. Une extension en briques a été ajoutée au 18e s. Elle est percée au rez-de-chaussée de trois ouvertures cochères avec un arc en plein cintre. Le manoir est accessible par deux entrées. L'une sous le porche qui ouvre directement dans une des deux pièces de réception. L'autre, à l'angle des deux ailes, remaniée au 19e s.
Le rez-de-chaussée
La porte d'entrée est typique de la Restauration avec imposte et vitraux rectangulaires colorés. Le hall est pavé de carreaux ciment. Il dessert un petit bureau, les pièces de réception et un couloir qui mène à une salle de séjour. Un escalier, aux marches en orme, dessert les étages. Le décor des deux pièces qui donnent sur la rue est caractéristique du 18e s. Parquet de dalles carrées marquetées ou à bâtons-rompus, lambris de hauteur, voussures et corniches au plafond. Un important décor composé entre autres d'angelots, de cornes d'abondance et d'oiseaux de paradis en orne le centre. Le mur de séparation des deux pièces a été percé de trois ouvertures pour apporter de la transparence. La cheminée du 19e s. est en marbre mouluré très rare, noir veiné de cuivre doré. La salle de séjour, dont les baies donnent sur la cour, est à restaurer. Elle est accessible par une porte en bois typique de la Renaissance avec pilastres sculptés dans les montants, têtes sculptées des premiers bâtisseurs et volutes supportant une console. La cheminée Renaissance en pierre de taille est monumentale. Les piedroits, sculptés en demi-colonne avec chapiteau de style corinthien, soutiennent des corbeaux moulurés. Le cœur est fait de briquettes. Les trois salons de réception, témoins d’un riche passé, se prêtent idéalement à une activité culturelle ou gastronomique, jadis menée par les propriétaires du lieu.
Le premier étage
L'escalier aboutit à un palier qui dessert les deux ailes. Coté rue, un salon, une chambre, une antichambre, une salle d'eau, des toilettes, une petite salle à manger et une cuisine. Possibilité de créer une chambre et une salle de bain en plus. Les éléments d'époque sont nombreux. Plafonds à la française avec les décors originaux, parquet à bâtons-rompus avec une alternance de veinage, hautes portes de placard du 18e s. Dans l'antichambre, un impressionnant plafond à caisson richement décoré. Les cheminées du salon et de la chambre sont en marbre.
Côté cour, une ancienne porte en bois dissimule l'escalier qui dessert les combles. Une porte ouvre sur une buanderie et une dernière sur un salon. Le sol est fait d'un parquet à bâtons-rompus. Les murs sont revêtus de lambris de hauteur en pitchpin. Au plafond, entouré d'une moulure en bois, une peinture représente un ciel et des nuages. A chaque angle, un médaillon représente un thème nautique. Cette peinture est attribuée à Gillotin, officier de marine occupant de la demeure, qui fut également un grand explorateur. Une porte ouvre sur une vaste pièce aménagée, au premier niveau de l'extension en briques du 18e s. Elle est très largement éclairée par de grandes baies. Le sol est parqueté de lames droites. Un long îlot sépare la cuisine du reste de la pièce. Un escalier contemporain descend vers une entrée située derrière une des trois portes cochères.
Les combles
D'une surface d'environ 120 m², ils sont parfaitement aménageables et constitués de pièces avec sol en plâtre ou tommettes anciennes carrées ou hexagonales.
Dans l'extension en briques du 18e s., l'escalier dessert un palier, une antichambre, une salle d'eau, des toilettes et deux chambres. La décoration est résolument contemporaine.
La cour, le jardin et les dépendances
La cour, pavée de moellons polis, est bordée par le manoir en L, les murs d'enceinte et les anciennes écuries. Au milieu, deux lauriers-palme âgés ont été taillés de façon à dégager les perspectives. Elle est très vaste et plusieurs véhicules peuvent stationner.
Les anciennes écuries sont à usage de stockage. Le bâtiment s'élève sur deux niveaux sous une toiture à deux pans de tuiles plates. Le premier niveau est en briques. Un escalier droit conduit à une galerie protégée par une rambarde en bois qui court le long du second niveau à pans de bois. Elles méritent grandement d'être restaurées. Une autre petite dépendance en briques et pans de bois est à proximité d'un bassin. Une longue margelle en pierre, vestige d'un bâtiment agricole, longe un massif fleuri bordés de buis.
Le jardin est constitué de vastes espaces enherbés avec une partie dédiée au potager. Un petit bosquet très aéré est planté de tilleuls. Il y a aussi quelques charmes, des vieux pommiers et surtout des noisetiers pourpres aux fruits si délicieux.
Ce que nous en pensons
Tout indique la position sociale élevée du premier bâtisseur. La longue façade, les vastes et hautes pièces du rez-de-chaussée consacrées aux affaires, la magnificence des décors de la Renaissance, jusqu'à deux petites têtes sculptées représentant un monsieur sérieux et une dame replète. La restauration effectuée par un amoureux du patrimoine, ouvert également à la modernité, a remis en valeur la mémoire du manoir. Sans oublier les éléments du 19e s., à l'architecture discrète et l'histoire renommée avec Flaubert, vacancier assidu et très attaché à ce coin de Normandie, qui a probablement hanté ces lieux.
1 490 000 €
Honoraires à la charge du vendeur
Référence 479965
Surface cadastrale | 2516 m2 |
Surface du bâtiment principal | 390 m2 |
Nombre de chambres | 4 |
Surface des dépendances | 50 m2 |
NB: Les informations mentionnées ci-dessus résultent de notre visite sur place, mais également des informations reçues du propriétaire actuel de ce bien. Elles n’ont vocation ni à l’exhaustivité, ni à une stricte exactitude notamment quant aux surfaces relevées ou aux époques de construction. A ce titre, elles ne sauraient engager notre responsabilité.