La propriété, au calme et sans vis-à-vis, est séparée de la rue par un mur de clôture en moellon partiellement enduit et par une longue grange englobant des étables. Un porche traversant, avec un portail en arc brisé surmontant des vantaux aux motifs décoratifs traditionnels du vignoble alsacien, permet l'accès à la cour en voiture. Un autre accès, destiné aux piétons, se découvre après un portillon aux chambranles moulurées en grès jaune.
La demeure, presbytère de Rouffach jusqu'à la Révolution française – le motif de la porte est le même que celui de l'église –, devint ensuite maison vigneronne. Elle est entourée d'un jardin arboré de 15 a dont une partie est pavée en grès rose des Vosges. D'une surface totale de 346 m² habitables, elle accueille douze pièces sur trois niveaux.
L'édifice, classé monument historique et intégralement restauré à partir de l'année 2000, se compose d'un corps de logis datant du début du 17e s. et d'une aile développée du 18e s., située au nord. Ces deux parties communiquent entre elles aux premier et deuxième étages par deux portes, permettant également de les dissocier en deux lieux de vie indépendants.
La protection au titre des monuments historiques entraîne l’application d’un régime fiscal spécifique. À ce titre, certaines dépenses (travaux, intérêts d’emprunt, taxe foncière, assurance…) afférentes aux parties protégées peuvent être déduites à hauteur de 50 % du revenu imposable.

Le presbytère

Avec ses deux pignons à redents, typiques de la période Renaissance en Alsace, le corps de logis est facilement identifiable. Bâti en moellon enduit à la chaux, il est élevé de quatre niveaux, dont un de combles et un de sur-combles. L'aile nord comporte trois niveaux dont un comble à la Mansart. L'encadrement des baies et les chaînages d'angle sont en grès jaune des carrières de Rouffach, à l'exception de certaines pierres en grès rose. La couverture, en tuile traditionnelle alsacienne "fer de lance", est en très bon état. Elle est rythmée par trois lucarnes rampantes au niveau du corps de logis et six lucarnes jacobines pour l'aile nord. Les fenêtres en bois, à grands carreaux, sont à double vitrage. Les baies du rez-de-chaussée sont pourvues de grilles en fer forgé, les fenêtres du premier étage de garde-corps, également en fer forgé, celles du mur pignon nord et des niveaux supérieurs du mur pignon sud sont à meneaux.

Le rez-de-chaussée
Depuis le jardin, l'accès au corps de logis s'effectue par une porte en bois sculptée, au chambranle mouluré et surmontée d'un linteau sculpté d'une accolade, avec un écu bûché. Elle s'ouvre sur un escalier en pierre inscrit MH, au limon hélicoïdal et à noyau évidé, qui dessert les trois niveaux. La "cave" est de plain-pied, particularité de celles de toute la ville ancienne pour palier aux régulières inondations de l'époque. Dans le grand cellier, le socle d'un pressoir rappelle la fonction vigneronne de la maison après la Révolution. S'y adjoignent une pièce de rangement et une chaufferie.
Le rez-de-chaussée de l'aile nord est habitable. Une porte en bois à chambranle mouluré donne sur une cuisine traversante, qui permet d'accéder à l'arrière à un espace extérieur ombragé. Trois fenêtres éclairent la pièce, qui distribue, d'un côté une chambre, de l'autre une buanderie, éclairée par une fenêtre, et un cabinet de toilettes. Une ancienne pierre à eau est installée sous l'une des fenêtres de la cuisine.

Le premier étage
Une porte surmontée d'un linteau sur lequel est inscrite l'année de construction de la maison – 1608 – assure l'accès au deuxième niveau. Une vaste salle à manger éclairée par deux larges fenêtres s'organise autour d'un poêle à bois. La pièce distribue les quatre autres de l'étage, côté corps de logis. Un salon orienté sud-est, baigné de lumière grâce à trois grandes fenêtres, bénéficie d'un sol en parquet ancien, marqueté sur sa partie centrale. Une chambre orientée sud, avec parquet à larges lames en sapin, donne accès à une salle d'eau avec toilettes. Une pièce à usage actuel de bureau et une cuisine donnent sur le grand noyer de la partie ouest du jardin.
Depuis la salle à manger centrale, une porte permet d'accéder au couloir du premier étage de l'aile nord. Celui-ci distribue deux chambres parquetées, une salle de bains et des toilettes. Au fond dudit couloir, un escalier en bois permet de rejoindre la cuisine du rez-de-chaussée ainsi que la salle de jeu du deuxième étage.

Le deuxième étage
Dans le corps de logis, l'escalier en pierre débouche sur un palier parqueté avec garde-corps à colombage qui mène, au sud, à un dégagement avec tomettes anciennes et poutre apparente. Deux grandes chambres orientées au sud présentent, au sol et au plafond, les mêmes attributs, non loin d'une salle de bains et d'une chambre supplémentaire orientée nord, qui sont à rénover.
De l'autre côté du palier, une porte donne accès à une chambre située dans l'aile nord du presbytère. Les colombages apparents sont mis en valeur par la lumière traversante que filtrent deux lucarnes. Adjacente à cette dernière, une salle de jeu, également accessible par l'escalier en bois de l'aile nord, fait apparaître l'ensemble des colombages aujourd'hui mis à nu. Plusieurs fenêtres ménagent une vue sur le vignoble, le massif des Vosges et le château d'Isenbourg, qui domine la ville.

Les combles
Un niveau de sur-combles dans le corps de logis est accessible par un escalier droit en bois depuis le dégagement du deuxième étage. Il n'est pas aménagé.