Villers-sur-Mer est l'une des stations balnéaires créées au milieu du 19ème siècle construites le long de la Côte Fleurie entre Trouville-sur-Mer et Cabourg, entre Côte de Grâce et Côte de Nacre. C’est une élite parisienne en recherche de dépaysement et de santé qui a impulsé l’émergence du tourisme balnéaire sur cette portion de côte. Elle est attirée par les charmes paysagers et le pittoresque de ces territoires isolés, dévoilés par les peintres. Villers-sur-Mer a été fondée par Félix Pigeory architecte à Paris, qui achète une vingtaine d'hectares sur ses fonds propres. Elle s'est développée en premier lieu sur les hauteurs des falaises des Vaches Noires avec des villas construites par l’aristocratie d’Empire, puis sur les terrains en bord de mer avec notamment la création d'un casino. Elle devient une station familiale réputée. Les anciens bains-douches municipaux ouvrent en 1913. Ils étaient alors composés de seize cabines construites sur deux niveaux, desservies par deux galeries qui encerclaient un patio surmonté d'une verrière.

La villa d'Eaux

Achevé en 1913, ce bâtiment est désormais le seul à témoigner de cette activité passée. Transformé en commerce et garage dans les années 50, le bâtiment a subi de nombreuses transformations dès cette époque. Sous l'impulsion d'amoureux du patrimoine, d’importants travaux ont été réalisés à partir des années 2010, par des Compagnons du Tour de France et sous la houlette d'un Architecte des Bâtiments de France. C'est aujourd'hui une maison d'hôtes qui a retrouvé son lustre d’antan, notamment la façade et le patio.
À l’intérieur, la restauration a préservé deux des seize cabines historiques, ainsi que les quatre fresques du vestibule, céramiques de Charles Catteau.
La façade est construite en briques. Elle est scandée par cinq travées qui s'élèvent sur deux niveaux plus les combles sous une toiture d'ardoise. Soubassement, linteaux et corniches sont en pierre de taille. Entre les niveaux, des cartouches en pierre encadrent des carreaux émaillés portant inscription " Établissement Municipal, bains chauds, hydrothérapie ". A chaque extrémité de la façade, les hauts cartouches sont décorés de guirlandes de fleurs avec nœuds et losanges. Les baies du premier étage sont protégées par des garde-corps en bois et les trois baies centrales sont surmontées par une marquise en bois et vitres. Le toit est percé de trois lucarnes avec un arc en plein cintre. La double porte-fenêtre d'entrée vitrée est en bois avec imposte. Elle est protégée par un auvent recouvert de tuiles plates. Les huisseries en bois sont peintes en bleu qui respecte les codes architecturaux de cette zone protégée.

Le rez-de-chaussée
La porte d'entrée ouvre sur un grand vestibule flanqué par une chambre et sa salle de bains avec toilettes et une grande pièce, toutes deux éclairées par des baies donnant sur la rue. Le vestibule aboutit à une galerie qui encercle le patio sur trois côtés, fermé par des baies vitrées, d'où part l'escalier en bois. Un salon occupe un côté et, en équerre, une salle à manger avec cuisine ouverte a été aménagée sur un vaste espace. Le patio et ses cabines sont accessibles par des baies coulissantes face au vestibule et par une porte de la cuisine. Le décor de frises art déco en faïence de Delft et du carrelage d'origine d'une cabine historique ont été conservés. Les autres ont été aménagées pour les installations de chauffage de la maison et du patio et des toilettes indépendantes. Les sols sont pavés d'un dallage de même apparence que les planchers des niveaux supérieurs. Le sol du patio quant à lui est un parquet en teck entouré d'une large bande de carreaux ciment d'origine.
Le premier étage
Un vaste palier est séparé de la galerie par de grandes baies vitrées coulissantes. D'un côté, une large ouverture mène à une grande pièce de séjour avec une cuisine ouverte. Elle est éclairée par cinq hautes baies qui donnent sur la rue. Le sol est fait d'un parquet de larges lames de bois clair. De l'autre côté des baies coulissantes, la galerie du patio parquetée en teck distribue quatre chambres et leur salle de douche avec toilettes (sol pavé de carreaux ciment). Elles sont éclairées par des fenêtres donnant sur la verrière et des fenêtres de toit. Une cabine historique des bains-douches a été aménagée en espace de massages.
Le deuxième étage
Ce niveau est légèrement mansardé. Les sols sont faits d'un parquet de larges lames droites de bois clair. L'escalier aboutit à un grand palier qui distribue deux chambres et leur salle de bains ou de douche avec toilettes éclairées par les lucarnes (sol pavé de carreaux ciment). Une large baie vitrée donne sur la verrière centrale encadrée par les pans de toit de zinc. Un escalier en fer en colimaçon conduit vers la terrasse.
La terrasse
Orientée à l'ouest avec vue sur la mer, elle s'étire en longueur sur une surface d'environ 25 m².
Les caves
Elles sont accessibles depuis une porte dissimulée sous l'escalier. Elles s'étendent sur une surface d'environ 40 m². Plusieurs pièces sont à usage de buanderie et de rangements.