Parce qu'un château au bout de la Bretagne, ou presque, face à la mer me faisait rêver ! Le fait d’en avoir deux, petits et indissociables tellement ils sont proches, m’a semblé doublement attractif. Le lieu est selon le terme consacré « magique ». Les deux manoirs ouvrent sur l’immensité bienfaisante de la baie de Morlaix. C'est une région forte, entre Trégor et Léon, où les châteaux de schiste se confrontent aux églises de granit, les enclos paroissiaux aux calvaires, où l’on s’enivre des paysages marins des abers ou des côtes et de ceux magnifiques des monts d’Arrée. L’air est sain, pur et iodé, la couleur de la mer selon la marée, émeraude ou opalescente, magnifique.
La propriété se compose d'un imposant château appelé le « Nouveau Frout » ou « pellan » et à quelques dizaines de mètres, sur la gauche du château lorsque l'on tourne le dos à la mer, s'élève ce qui fut, au 18e siècle, le premier château du Frout et ancienne ferme du Frout « uhellan », ici présenté et appelé Vieux Frout. À l'ancien bâtiment de ferme d'origine, vint s'ajouter en 1895 une importante aile à angle droit et aux toits élevés à quatre pentes ; une tour semblable à celle du « nouveau Frout » vient compléter l'ensemble. Le nom de « Frout » viendrait du breton « froud » et signifierait « courant d'eau ». Derrière le château, la petite chapelle à porte cintrée consacrée à Notre-Dame de Bonne Nouvelle, date de 1860. Le décorateur Jean Oddes a fait renaître les deux manoirs, tout en conservant la disposition initiale des pièces et s’est associé à Philipp Beesley, prix de Rome, architecte et artiste de la lumière qui a représenté le Canada à la biennale de Venise et a installé dans la pièce principale une immense canopée lumineuse « Ar Froud Reef ». Louis Benech a modernisé le jardin existant. Le mobilier d’artistes souvent majeurs et les objets d’art premier indonésien ont été rassemblés au cours de voyages ; ils sont souvent précieux, fragiles et présents ; il faut les accepter et les respecter…
Au 16e siècle, les premiers occupants du « vieux Frout », la famille Gourio, fut associée aux Crémeur et aux Quelen. Entre 1678 et 1692, terres et manoir devinrent la propriété des Leserec de Treder, puis de 1692 à 1707, aux Allain de la Brosse avant d'être transmis par héritage aux Launay et en 1734 aux Bernard de Basseville. Pierre Bernard de Basseville, qui avait épousé Jacquette de la Chapelle dont il eut treize enfants, mourut en 1743 après avoir fait fortune comme capitaine corsaire, négociant puis armateur. Sa petite-fille, Cécile, demeurée célibataire, légua le château à son neveu Jean-Baptiste Drillet de Lannigou dont une descendante, Paule de Parscau, épousa Joseph de Kersauson-Vieux Châtel (1852-1913), conseiller général du canton de Taulé et auquel on doit l'initiative du pont jeté sur la Penzé. Parmi les membres de cette famille, on se souviendra aussi de Louis de Kersauson, né à Morlaix en 1850, qui fut député du Finistère de 1885 à 1889, puis conseiller général. Il se retira de la vie politique lorsqu'il ne fut pas réélu et mourut à Paris en 1928.
La situation du Vieux Frout, manoir les pieds dans l'eau est son atout majeur ! Il est ainsi possible de profiter de tous les plaisirs balnéaires : nager à partir de plages plus belles les unes que les autres Calotte, le Dossen, Penalan ; pêcher, faire du bateau, du kayak, de l’aviron, de la planche, du kite, du char à voile, plonger, jouer au golf, au tennis, monter à cheval, faire du vélo. Ici tout est facilement accessible et possible ! Les contemplatifs pourront s'installer sur la terrasse face à la mer, rêver, regarder évoluer les innombrables oiseaux de mer, méditer ou lire sur un banc face à la mer. Le spectacle des marées rythment la vie au manoir ! Ce dernier est situé à moins de trois kilomètres du village de Carantec. Les groupes plus nombreux peuvent disposer également de sept chambres supplémentaires en louant le Nouveau Frout, château immédiatement voisin. Les deux maison si elles doivent être louées en même temps ne le sont qu’à des personnes qui désirent résider ensemble.
Les « Bains Douches » à Morlaix offrent dans un cadre amusant une cuisine délicieuse et familiale. « Le Dourduff » dans le village du même nom est le restaurant de bord de mer le plus sympathique qui soit. À Carantec, une balade sur le sentier des douaniers, s'impose. Partir de la pointe de Pen-al-Lann, l'un des plus beaux points de vue sur la baie de Morlaix. De là, le panorama est incomparable sur l'île Louët et le Château du Taureau, une impressionnante forteresse édifiée de 1542 à 1552, qui par ailleurs, mérite une visite. Pour une pause gourmande à Carantec, face à la mer, « Les Huîtres de Pen Al Lann » ostréiculteur depuis quatre générations propose un espace dégustation sur la cale. Pour la baignade, l'un des plus beaux sites se trouve après Saint-Pol-de-Léon sur les plages étonnantes de Perharidy. Pour les pêcheurs, demander à Michel Keguiz de vous emmener dans des endroits confidentiels.
Accès possible à toute la propriété composée des deux manoirs. L'offre hébergement sur place est de quatorze chambres - sept dans chaque bâtiment -. La région immédiate propose une offre complémentaire si nécessaire.
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